Imoca | Initiatives-Coeur
Sam Davies, 13e aux Sables d’Olonne et de nouveau "finisher" 16 ans après
jeudi 30 janvier 2025 –
Jeudi 30 janvier, à 11h15, Sam Davies a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe en 13e position après 80 jours, 22 heures et 13 minutes de course. Tout au long du parcours, et malgré quelques frustrations, Sam a une nouvelle fois partagé sa joie de vivre et son bonheur absolu d’être en mer.
Sam Davies avait prévenu avant le départ de son quatrième Vendée Globe : au moins 15 concurrents pouvaient prétendre au top 5 sur cette édition particulièrement relevée. Forte de très bons résultats sur les grandes courses précédentes, la navigatrice faisait bien entendu partie de ce groupe de favoris en s’élançant des Sables-d’Olonne, le 10 novembre 2024. Son objectif était de régater jusqu’au bout avec des concurrents disposant d’IMOCA aux potentiels similaires au sien. Du fait de son projet particulier, à la fois sportif et solidaire, Sam avait également l’objectif d’atteindre le cap des 500 enfants sauvés grâce au projet Initiatives-Cœur depuis sa création en 2009.
« Ce n’est plus comme avant où il était plus facile de revenir »
Le 2 décembre, Sam Davies a franchi le premier grand cap du tour du monde, Bonne Espérance, à la 10e place et au contact de trois marins de grande qualité : Justine Mettraux, Clarisse Crémer et Boris Herrmann.
« Le passage du cap de Bonne-Espérance a été un moment particulièrement stressant parce que c’est à cet endroit précis que sur l’édition 2020, j’avais eu une collision qui avait entraîné mon abandon, en plus de deux côtes cassées, raconte Sam. Le passage de ce premier grand cap était compliqué et je ne pense pas l’avoir bien géré. Sans doute en raison du stress, j’ai trop suivi le routage qui propose la trajectoire optimale mais ne prend pas en compte tous les paramètres. »
Quelques jours plus tard, au cœur de l’océan Indien et sur une mer agitée, la navigatrice a vécu une mésaventure fâcheuse : un black-out complet, plus aucune énergie à bord !
« D’un coup, tout coupe, plus d’info, plus d’électronique, plus de pilote, plus d’ordinateur, se remémore-t-elle. Très vite, le bateau part au tas avec une vague et je me fais éjecter de mon siège dans le cockpit. Je n’ai même pas le temps d’attraper la barre ! Le bateau finit par virer, voiles à contre, couché à quasiment 90 degrés. Je ne peux même plus basculer la quille pour aider à redresser mon IMOCA. »
Sam est finalement parvenue à rétablir la situation, mais accusait beaucoup de retard sur ses concurrents direct, à un moment clé de la course.
« Le niveau de la flotte est tellement élevé qu’une petite erreur ou un problème technique se paye très vite. Ce n’est plus comme avant où il était plus facile de revenir. Mais c’est aussi ce qui rend cette épreuve passionnante », analyse-t-elle.
Poussée par son état d’esprit naturellement positif, et par la volonté de sauver un maximum d’enfants, Sam Davies s’est accrochée dans le Pacifique et a franchi le mythique car Horn le 1er janvier, en 14e position.
« Ce passage a été l’occasion pour moi de me faire une sorte de rétrospective. Je me suis rappelé mon dernier passage, en solitaire, lors du Vendée Globe 2020. J’étais alors hors course, je me remettais d’un accident assez traumatisant. Cette année, j’ai passé le cap Horn en course et c’est un vrai soulagement d’autant que j’ai vraiment kiffé ma course depuis le premier jour. Je suis tellement contente d’avoir réussi ce tour de l’Antarctique. »
De nouveau « finisher » du Vendée Globe, 16 ans après
La remontée de l’Atlantique a aussi apporté son lot de difficultés, notamment en fin de parcours. La mort dans l’âme, la navigatrice d’Initiatives-Cœur a pris la décision de mettre sa course en suspens pour laisser passer une grosse dépression qui lui barrait la route jusqu’aux Sables d’Olonne.
« On annonçait 40 à 50 nœuds de vent et si proche de la côte, c’est très dangereux. J’ai donc opté pour une solution radicale : ralentir. Je suis forcément déçue de rallonger mon temps de course. Mais le sens marin est ma priorité et je n’ai pas de regrets. Je dois prendre soin de mon bateau qui a fait quasiment un tour du monde. J’ai donc désactivé le mode course pour activer le mode aventure. »
C’est finalement ce jeudi 30 janvier, à 11h15, qu’elle a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe pour la deuxième fois de sa carrière (la première remonte à 2009), à la 13e place. C’est une satisfaction pour Sam de finir cette course alors qu’elle restait sur un abandon (en 2012-2013) et un Vendée Globe bouclé hors course (en 2020-2021). Elle a pu pleinement fêter le passage du mythique chenal des Sables d’Olonne, ce jeudi à 15h30. Elle a attendu toute la nuit au large pour un horaire plus favorable à la présence d’un public dense. De quoi s’offrir un moment émouvant de liesse et de partage avec les spectateurs, les partenaires et les membres de son équipe venus la fêter comme il se doit, au son du célèbre I will survive de Gloria Gaynor. Elle va désormais profiter des joies du retour à terre : les retrouvailles avec son fils, un bon repas, une douche chaude, une bière bien méritée, et « une bonne nuit dans un lit qui ne bouge pas »...
Voir en ligne : Info presse www.initiatives-coeur.fr