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#Sponsoring

Generali fête, cette année, ses 40 ans de voile

Interview croisée de Marie-Christine Lanne et Laura Vergne, les deux directrices successives de la communication

mercredi 20 mai 2015Redaction SSS [Source RP]

L’assureur est le plus ancien partenaire de la course au large en France. Depuis 1975, 18 skippers, parmi lesquels Bruno Lunven, Gilles Le Baud, François Lamiot, Pascal Bidegorry, Yann Eliès, ont navigué sous les couleurs de La Concorde puis de Generali. L’entreprise a soutenu également de nombreux événements à la voile. Laura Vergne, ancienne directrice de la branche plaisance Plaisance #Plaisance de La Concorde puis Generali, est à l’origine de l’engagement de l’assureur dans le sponsoring Sponsoring #Sponsoring voile. Grande dame de la voile française, unanimement reconnue dans le milieu, Laura est aujourd’hui à la retraite. Marie-Christine Lanne, actuelle directrice de la communication Communication #Communication et des engagements sociétaux de la marque, a repris le flambeau et développé cet accompagnement unique. Interview d’un tandem lié par l’estime professionnelle et l’amitié.

Plus tard, vous repartirez sur un deuxième Vendée Globe, pour l’édition 2008-2009.

M.-C. L. : « Laura avait pris sa retraite et moi la responsabilité du sponsoring. Le contexte de l’entreprise se prête alors particulièrement à ce projet : nous avions l’objectif de fusionner toutes les anciennes filiales françaises sous la marque unique de Generali. Un 60 pieds, bien plus grand que les Figaro-Bénéteau, devenait le symbole parfait de cette grande entreprise que nous voulions alors créer avec, une nouvelle fois, la volonté de fédérer tous nos collaborateurs derrière notre navigateur. Mais, en 2008, débute aussi la crise financière, qui impacte directement l’activité de tout le secteur financier et la nôtre en tant qu’investisseurs. Alors, quand Yann part sur le Vendée Globe, par souci de transparence, nous lui annonçons que, quel que soit son résultat sportif, nous ne nous engagerons pas pour la suite sur un nouveau projet sur le circuit des 60 pieds, parce que le contexte financier ne s’y prêtait plus. Puis il y a son accident. On mobilise tous nos moyens pour le sauver, mais on n’arrivera pas à récupérer le bateau. Yann étant blessé, plutôt que de mettre un terme au contrat comme nous l’avions annoncé, nous avons tenu à continuer de le soutenir pendant un an et demi, le temps qu’il se reconstruise et revienne sur le circuit Figaro, puisqu’il avait gardé son ancien bateau. »

Et revoilà Generali sur le circuit Figaro…

M.-C. L. : « Yann, qui a soif de revanche, veut repartir dans le Vendée Globe. Forcément, il doit trouver un nouveau partenaire. Nos chemins se séparent après 13 ans de collaboration. Il nous faut trouver un nouveau skipper. C’est là que nous allons choisir un 2e petit jeune, Nicolas Lunven. C’est le fils de Bruno, le premier skipper du Groupe. La fidélité à nos origines a souvent guidé nos choix. Plutôt que d’armer un deuxième bateau Generali, nous choisissons de faire courir d’abord Nicolas sur CGPI (Conseillers en gestion de patrimoine indépendants), des intermédiaires avec lesquels nous travaillons beaucoup. C’est sous leurs couleurs qu’il va remporter le Figaro. 4 ans plus tard, comme tous les jeunes marins, Nicolas rêve d’horizons lointains. En 2014, il s’engage dans cette grande course qu’est la Volvo Ocean Race. Par fidélité aussi, c’est Nicolas Lunven qui nous propose comme skipper Alain (Gautier) : c’est lui qui lui a prêté son bateau l’année de sa victoire dans la Solitaire, et Alain songe à revenir sur la Solitaire. On retrouve donc notre marin d’il y a vingt ans : une sacrée impression pour moi ! Et, comme Generali est espace très engagé pour promouvoir la mixité dans sa politique de ressources humaines, nous choisissons aussi de sponsoriser Isabelle Joschke, pour former désormais un team mixte - chacun sur son bateau - et promouvoir un certain nombre d’actions que nous menons en faveur de la place des femmes dans l’entreprise et le business. »

Quelle leçon tirez-vous principalement de tous ces investissements successifs ?

Laura Vergne : « Le sponsoring est une histoire de fidélité. Il n’est positif que si nous agissons dans la durée. La voile colle à la peau de Generali. Etre 40 ans dans le même sport, ce n’est pas rien. Nous avons suivi 18 skippers et soutenu de nombreux événements comme le classement par points de la Solitaire du Figaro, les débuts du Tour de France à la voile. Au-delà de l’investissement et des retours en image, nous avons marqué l’histoire du sponsoring dans la course au large. Les skippers Generali forme une grande famille. Encore aujourd’hui, j’ai beaucoup de contacts avec eux. »

M.-C. L. : « Oui, les belles histoires se construisent dans la durée, c’est sans doute le plus grand enseignement de notre sponsoring. Avoir deux générations de navigateurs, c’est le signe de notre implication dans le temps, la marque de notre fidélité aux personnes, de la solidité des liens que nous tissons. Le sponsoring doit s’appuyer sur l’ADN des marques pour pouvoir durer. Chez Generali, c’était tout trouvé : notre compagnie est née dans le port de Trieste, nous avons donné au monde français de la plaisance sa première assurance en 1951, nous avons été parmi les « early adopters » du sponsoring voile. Notre place est sur l’eau : c’est inscrit dans nos gènes. Et puis la voile exprime bien la complexité de notre métier, la gestion du risque, dans toutes ses dimensions : c’est un sport mental, physique, mécanique, il faut maîtriser et assumer la lecture de la météo qu’on va affronter ; gérer les aléas de la mer ; anticiper pour arriver à bon port, il faut faire preuve de courage, de clairvoyance, de ténacité… »

Envisagez-vous de nouvelles activations ?

M.-C. L. : « Nous réflechissons avec le Directeur des ressources humaines à une meilleure intégration de nos sportifs dans la mobilisation de notre management. C’est vrai de nos navigateurs et navigatrice : les enseignements qu’ils ont tiré de leurs expériences maritimes peuvent être inspirants pour nous. Par exemple, je parlais un jour avec Yann de ses aventures sur Orange dans le Trophée Jules-Verne et il me disait : « On n’emmène pas de miroir sur les bateaux car nous sommes en quête de record Record #sailingrecord . Tout objet superflu est à laisser à quai car il faut que le bateau soit le plus léger possible. Quand il y a des tensions ou qu’on est fatigué, on finit par se voir dans le regard de l’autre. » . Se voir dans le regard de l’autre : y prête-t-on suffisamment attention dans notre vie de manager ?. Comment va-t-on au bout de cette recherche constante de performance ? Ces gens qui vivent des situations exceptionnellement difficiles peuvent nous apprendre beaucoup dans cette période où tout s’accélère dans le monde des entreprises et où le management est comme dans une tentative de record Record #sailingrecord permanente. Il faut tenir dans la durée, gérer la fatigue, le découragement des autres, l’usure… Il faut construire ces rencontres, nouer ces dialogues entre managers et sportifs qui ont l’expérience de ces situations extrêmes. Si l’on veut que le sponsoring continue de se développer, il faut donner plus de d’idées d’utilisation que les simples relations publiques ou l’image. L’interne est un levier encore sous utilisé. »


Voir en ligne : Info presse TB Press / www.generali.fr


Les skippers – solitaire de Generali de 1975 à aujourd’hui :

  • Bruno Lunven 1975,
  • Michel Girard 1976,
  • Pierre Bonnet 1977,
  • Gilles Le Baud 1978,
  • Enrique Curt,
  • Luc Poupon 1979 et 1980,
  • Olivier Moussy 1981,
  • Sylvain Rosier 1982,
  • Patrick Eliès 1982, 1983 et 1985,
  • Christèle Andrieu - Jullien 1984,
  • Dominique Conin 1986,
  • Alain Gautier 1987 à 1990 / 2014 - 2015,
  • Bernard Gallay fin de saison 1991,
  • François Lamiot 1989 puis de 1991 à 1994,
  • Damien Savatier 1995,
  • Pascal Bidegorry 1996 à 2000,
  • Yann Eliès 1998 à 2010,
  • Nicolas Lunven 2009 à 2015,
  • Isabelle Joschke 2014 à 2015


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