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Volvo Ocean Race

Sam Davies officiellement nommée skipper du Team SCA

"Nous sommes l’équipage qui s’est le plus entrainé mais nous sommes celui qui a le moins d’expérience"

vendredi 19 septembre 2014Information Volvo Ocean Race

Samantha Davies, la plus française des anglaises, sera bien skipper de l’équipage 100% féminin. A tout juste 40 ans, elle s’apprête à s’élancer pour la quatrième fois sur un tour du monde après la tentative de Trophée Jules Verne en 1998 (sur Royal & Sun Alliance, équipage féminin mené par Tracy Edwards), son Vendée Globe 2008-09 (4e) et son Vendée Globe 2011-12 (abandon). Mais elle sera pour la première fois dans la peau du skipper. Un rôle dont elle nous parle avec passion.

Quelles sont vos attentes sur cette course, vous qui allez être pour la première fois skipper d’un équipage sur la Volvo Ocean Race ?

Je me suis élancée trois fois pour un tour du monde. J’en ai bouclé un. Mais à chaque fois, il s’agissait de tours du monde sans escale. J’ai aussi fait une tentative de record Record #sailingrecord avec un équipage féminin en 1998 mais nous avions démâté au Cap Horn. J’aime naviguer autour du monde, le défi est immense. Mais ce qui me rend triste, c’est de ne pas profiter pleinement de la planète quand je suis en course. Participer à un tour du monde avec escale, c’est avoir des départs et des arrivées, découvrir de nouveaux pays, de nouveaux villages de course, retrouver ta famille. C’est à chaque fois des moments incroyables. J’attends beaucoup de la Volvo Ocean Race sur ce plan là.

Et il y a bien sûr encore plus d’intensité car mon rôle à bord sera de préserver une équipe solide pendant neuf mois. C’est nouveau pour moi mais c’est quelque chose dont j’ai pleinement conscience.

Nous ne savons pas précisément ce que nous allons devoir gérer mais nous savons que cette course sera un vrai challenge. Avec des hauts et des bas.

Vous devez parfois ressentir fortement la pression de ce rôle de skipper…

Gérer la pression, je sais que je peux le faire. Je l’ai d’ailleurs déjà fait à plusieurs reprises. Mais personne n’a les mêmes attitudes, la même approche et la même capacité à se contrôler. Faire en sorte que l’équipe soit en phase sur tout cela est de ma responsabilité.

Je ressens la pression bien sûr mais le nouveau challenge pour moi est bien cette approche de leader d’équipe. C’est une course et nous voulons chacune donner le meilleur de nous mêmes pour être performantes. Nous devons trouver les clés pour que notre équipe soit la meilleure possible.

Finalement, la navigation est la chose la plus facile pour moi car c’est ce que je sais faire. La partie la plus agréable va être de manager l’équipe. Ce n’est pas facile, je n’ai pas encore toutes les réponses mais nous sommes vraiment dans la bonne configuration pour y arriver.

Vous n’êtes pas le premier équipage féminin de la course, avez-vous pris connaissance des performances du précédent ?

Oui, je l’avais suivi régulièrement. Elles m’avaient demandé à l’époque d’embarquer avec elles mais ce n’était pas possible car j’étais trop occupée avec mes propres projets. Beaucoup de mes amies étaient à bord.

Le premier équipage que j’ai suivi de plus près était Maiden. Et même avant qu’il y ait des femmes sur la course, alors même que Tracey Edwards était la cuisinière d’un équipage, je regardais déjà la course. La Volvo Ocean Race m’a beaucoup inspirée, elle a été très importante pour moi. Tous les bateaux et tout ce qui tourne autour de ces projets.

Que vous manque-t-il quand vous partez en mer pour de longues périodes ?

C’est marrant. Je me souviens que mon ami m’a dit une fois : « tu es plus souvent en mer qu’à terre. ». Il y a des choses qui me manquent. Mon fils par exemple. C’est parfois difficile d’être loin aussi souvent. Mais ils viennent aux escales donc nous nous voyons quand même plus que ce que pensent les gens. Ce qui me manque aussi, c’est une tasse de thé Earl Grey avec du vrai lait et dans un mug approprié. C’est mon côté britannique qui ressort dans ces moments-là !

Quelles sont vos chances de régater en tête de la course ?

Nous sommes probablement l’équipage qui s’est le plus entrainé mais pour autant, nous sommes celui qui a le moins d’expérience. Mais nous sommes là. L’année dernière à la même époque, c’était encore impensable. On ne se sentait pas capable. Alors, nous essayons juste de faire de notre mieux et nous savons que nous avons beaucoup à apprendre. Nous sommes toutes assez nerveuses mais nous espérons écrire de belles pages. Je sais que l’on peut.



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