Sea, Sail & Surf news

Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

TROPHEE JULES VERNE

Ils ne verront pas Florès, ses volcans, ses hortensias...

mercredi 1er mai 2002

L’île occidentale de l’Archipel des Açores est à 550 milles sur tribord. L’anticyclone y paresse comme en son salon Salon #Salonnautique ... Bruno Peyron, méfiant et avisé, le contourne de loin, apparemment peu pressé de mettre le clignotant à droite et de foncer vers la France. Au soixantième jour de mer et à moins de 1500 milles de la terre promise, le XIII d’Orange affiche une belle sérénité. La confiance est là, à peine ternie par le spectre toujours menaçant de l’avarie de pied de mât. Peyron se donne de la marge. Les éléments semblent s’accorder pour ouvrir une voie royale vers Ouessant. Orange en profite. Il fonce sur mer plate et sous un chaud soleil. Le vent tourne doucement sur l’arrière du bateau. Le moment d’empanner approche. La dépression peut rentrer sur bâbord. L’air qu’elle apporte est fort, 30/35 noeuds, c’est l’air du Nord Ouest, de Terre Neuve et du Labrador, celui qui ramène les marins à la maison.

La remontée de l’Atlantique Sud, si peu orthodoxe, avait démontré toute la redoutable efficacité du " style Peyron " : privilégier l’angle de vent favorable à la vitesse Vitesse #speedsailing et à la préservation du bateau, quitte à rajouter des milles au compteur. Orange avait ainsi, on s’en souvient, contourner un système dépressionnaire entier jusque sous la corne de l’Afrique, tout en maintenant une cadence élevée. Depuis l’équateur, Peyron et ses hommes reproduisent le même schéma ; l’alizé est au Nord Est ? qu’importe, on ouvre les voiles et on remonte pleine balle bien au large des Açores, sur la bordure occidentale de l’anticyclone du même nom. Si proche du centre des hautes pressions, on navigue au baromètre. C’est le bateau qui décide : on le protège, on le cajole... pas chien, il avale en retour ses 460 milles quotidiens, prêt à rallonger toujours et encore sa foulée de géant. A bord, nulle impatience. La satisfaction de laisser derrière soi le près et le mauvais clapot éclaire les visages. Demain bâbord amure au grand largue, on oubliera un moment la boule de pied de mât défaillante et les mille et un autres soucis d’un bateau marqué par 26 000 milles d’effort. Le défi Orange sur le Trophée Jules verne vit ses derniers jours. L’avitaillement du bord, concocté de main de maître par Jean Baptiste Epron prévoit des repas individuels pour chacun des 13 hommes jusqu’à dimanche 5 mai. Au delà commence l’insipide régime des pâtes non accommodées...

Ils ont dit :

Bruno Peyron : " Toujours difficile de se prononcer sur une heure d’arrivée. A 18 noeuds de moyenne, nous franchirons la ligne dimanche à la mi-journée. A 17 noeuds, ce sera dimanche soir... mais bien sûr, Orange peut aussi marcher plus vite... "

Gilles Chiorri : " Nous faisions ce matin route de collision avec un voilier ! Nous sommes passé 10 mètres dans le tableau arrière d’un " Swan 68 ", un magnifique voilier qui venait de France et se dirigeait vers les Antilles. Séb (Josse) en connaissait le patron et a discuté un moment avec le premier humain (autre que nous même) vu depuis le départ. Le bateau glisse parfaitement, grand voile haute et grand gennaker à l’avant dans 10/12 noeuds de vent. Nous allons bientôt pouvoir lofer et faire route sur Brest Brest #brest . "

Denis van den Brink / Mer & MédiaMedia / Orange

Voir la carte du tour du monde : Orange autour du monde



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