La dorsale anticyclonique qui a encalminé une partie de la flotte s’est décalée vers l’ouest. Du coup, ce sont ceux qui ont tenté de s’échapper par le large de l’emprise de cette zone sans vent qui se sont fait rattraper. Les trois bateaux qui eux, ont pris l’option Est à la sortie du golfe de Gascogne, alignent milles sur milles au même moment. Les écarts augmentent. A bord des Figaro-Bénéteau, on tente déjà d’estimer les retards à Funchal pour envisager une stratégie pour la deuxième étape. Avec un jour de retard sur les leaders, Bruno Jourdren & Jérémie Béyou (Advance Game Boy) sont cinquièmes. Bruno qui a reporté l’édition 1998 n’est pas très optimiste...

"(Ceux de l’Est) ont bien saisi une opportunité donc il peut se passer encore plein de choses. Nous, on n’est pas à la ramasse, on est 5^e à 150 milles, mais c’est beaucoup. Cela explique l’ampleur de la situation actuelle avec des bateaux bien menés qui sont, eux, à 200 miles. C’est beaucoup ! Mais la première étape n’est que la moitié de la seconde ! A Madère, on aura fait le tiers de la régate alors la deuxième peut être aussi compliquée que la première. Pour reprendre 160 milles sur une deuxième étape… S’il y a des alizés, ce n’est pas possible ! Cela fait trop de retard. Mais, si c’est compliqué, avec des anticyclones comme il y a deux et quatre ans, cela peut faire beaucoup d’écart dans la flotte d’ici l’arrivée à Saint Barthélemy."

Leaders de la flotte il a encore deux jours, Ronan Guérin & Ronan Cointo n’ont pas pu empêcher le retour de Laurent & Jacq. Ronan Cointo s’explique : "A 1000 milles, ce n’était pas les adversaires que l’on pensait les plus tenaces. Marquer un camarade c’est difficile. Cela se joue surtout par rapport à un phénomène météo. Nous, on a fait une erreur de météo en n’allant pas à la côte. On ne les marquait pas, c’était un jeu Jeu #jeu de météo. En plus, on ne pouvait pas revenir à cause de l’anticyclone quand, lui (Colbert Orco), allait très vite le long des cotes portugaises. Quand on a essayé de limiter la casse, c’etait fait ! On était eu..."

Limiter la casse est donc le leitmotiv des équipages qui n’ont pas pris l’option Est à la sorite du golfe de Gascogne. Jean-Paul Mouren & Alexandre Toulorge (Marseille Entreprises) comme les Suisses Philippe Cardis & Alexandre Schneiter (Happycalopse) y sont parvenus. Pour d’autres, c’est beaucoup plus difficile. Gildas Morvan & Charles Caudrelier-Bénac sont en milieu de peloton. Leur téléphone satellite ne marche que dans un sens. Pour répondre aux questions, ils sont contraints à faire un bip pour dire oui, deux pour dire non. Résultat : le moral est bas mais Cercle Vert a touché du vent et descend au portant vers Madère. Avec deux cents milles de retard sur Colbert Orco, les vainqueur de la Saint Nazaire - Dakar 2001 pourraient arriver avec 36 heures de retard à Madère…

 » Extrait des vacations

Bruno Jourdren (Advance Game Boy) : "Jusqu’au golfe, on savait qu’on allait prendre un passage de front avec une bascule au près. Mais après la situation s’est compliquée le long des côtes portugaises. Il y avait des vents convergeants à 180° et c’était difficile de prendre une route entre les deux avec des passages mous et sans vent. Il y avait un coup à jouer à terre. Après le passage du front, fallait être dans les premiers. On est allé trop à l’ouest pour aller chercher le front et du coup, il y en a qui en ont profité pour s’intercaler entre nos positions et la terre..."

Ronan Cointo (Escal’Atlantic Saint Nazaire) : "On est au portant, on a 20 noeuds ce matin et cela a molli avec le lever du jour. On fait quasiment la route. Le spi est toujours aussi beau avec sa vache et l’ambiance est toujours aussi bonne avec Ronan. On sait quand on va arriver et surtout quand Hervé Laurent et Rodolphe Jacq vont arriver aussi ! On espère que, comme ils vont arriver en début de nuit, il n’y aura pas de vent et que nous, on va arriver gentiment après eux demain matin."

Christophe Bouvet (Demellier et Joullia) : "Sur la deuxième étape, il y aura sûrement des grands moments de longueur mais on ne va pas se poser de question, on est là pour naviguer ! Le côté tactique météo est indéniablement très important et ceux qui travaillent avec cela tout le temps sont avantagés. Mais on essayera de leur filer du fil à retordre quand même. On s’aperçoit qu’il y a un deuxième groupe avec une homogénéité où on peut se faire une régate dans la régate !"