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Vendée Globe

Armel Le Cléac’h : "Pour moi la course s’est jouée au large du Brésil et non au cap Horn"

dimanche 27 janvier 2013Information Vendée Globe

A 18h35, dans les lumières magiques du soleil couchant, Armel Le Cléac’h s’est glissé sur la ligne d’arrivée du Vendée Globe pour la deuxième fois de sa carrière, 3 heures et 17 minutes seulement après le vainqueur François Gabart. La déception de ne pas avoir réussi à faire mieux qu’en 2009 a vite été effacée par la satisfaction du travail accompli et le bonheur d’être arrivé. C’est donc un Armel le Cléac’h épanoui qui s’est présenté devant la foule dans le chenal des Sables d’Olonne.

Voici ses principales déclarations lors de la conférence de presse

« Ça se termine vraiment bien. J’ai vécu une superbe remontée du chenal avec ce public incroyable. Je pense qu’il y a eu des belles images, mais moi en tout cas, j’en ai plein les yeux. On ne s’habitue pas à cet engouement. J’avais vraiment à cœur d’arriver dans les bonnes heures pour le chenal. J’ai cravaché pour arriver pour le public parce que je savais qu’il y avait beaucoup de monde. C’est fou. »

Sa dernière nuit

Il y avait du vent fort la nuit dernière et la mer était assez formée. Il y avait aussi beaucoup de trafic au niveau du cap Finisterre. J’ai un peu slalomé entre les bateaux mais avec l’AIS, ça allait. Un moment dans la nuit, j’ai eu l’alarme qui a sonné. C’était le trimaran d’Oman a croisé un mille devant moi, c’était sympa, surtout que je connaissais les gars.

Une arrivée plus sereine que quatre ans auparavant

Le fait d’avoir déjà vécu l’arrivée, on sait à quoi on va être mangé. Même si ce n’est pas la même émotion. La dernière fois, c’était un peu la délivrance en arrivant, car je n’avais plus beaucoup à manger et la météo était très dure. Là, j’étais mieux et ma seule préoccupation était de rentrer au chenal.

Sa place de deuxième et sa course

Ma seule déception est ma place. J’étais venu chercher mieux. En partant, j’étais confiant dans le matériel et sur mes capacités pour être aux avants poste. Je savais que j’avais fait une bonne préparation et ça s’est vu pendant la course. La bagarre a été super intense même si Vincent nous a quitté un peu tôt. Une de mes satisfactions a été mon rythme dans le sud. Il y a 4 ans, j’avais été surpris par la dureté et la vitesse Vitesse #speedsailing des premiers. Cette année, on a imposé le rythme, ça a été très vite et il n’y a pas eu de moment de répits. Quand je passe le cap Horn, je me dis que le parcours qu’on a fait est le bon.

Où s’est joué la course

Pour moi la course s’est jouée au large du Brésil et non au cap Horn. J’étais bien revenu sur François après le cap Horn et avant le détroit de Le Maire. Dans le détroit, on était au portant en train de faire des empannages et à un moment dans la nuit, j’ai mon lasching de gennaker qui a cassé, donc impossible de rouler la voile. Il a fallu trouver le moyen de réparer et ça m’a pris deux heures. François ne m’a pas attendu et le lendemain matin, il y avait 20 milles d’écart puis 40 milles. Ensuite je pensais un peu revenir au contact grâce aux petites dépressions. Je sentais qu’il y avait moyen de revenir sur ce petit passage de fronts. Mes routages étaient assez corrects et j’étais assez serein. Mais le vent n’a pas du tout tourné comme je voulais. Quand le vent est revenu comme je voulais, il s’était passé cinq heures. Je pense que la course s’est jouée à ce moment là et aujourd’hui, ça se confirme avec nos trois heures d’écart. Mais c’est le jeu Jeu #jeu de la course au large et bravo à François.

Déçu et content malgré tout

J’aurais préféré gagner, j’étais venu pour ça et j’avais beaucoup travaillé pour. La déception de ne pas avoir gagné est toujours présente. Finir deuxième, il me manque un petit truc. Après je n’ai pas à rougir. Le fait de faire 3 heures de plus que François et 78 jours, ça enlève un peu de déception. Mais je pense avoir compris pourquoi j’avais perdu cette course. A 99%, je suis content de mon parcours.

Sur François Gabart

Je savais que François avait bien préparé son Vendée avec son équipe. Il a été bien entouré et conseillé. Il avait été très difficile à battre déjà lors des entrainements à Port la Forêt. Pour moi, au départ, c’était l’un des favoris, même s’il n’avait pas l’expérience des mers du Sud. Après, j’ai été surpris par la cadence qu’il a tenue. Il n’a jamais lâché le morceau. Je me disais qu’il allait lâcher le morceau, mais j’ai vite compris que ça allait être un coriace jusqu’au bout.



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