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TROPHEE JULES VERNE

Peyron tente de rejoindre les Alizés au plus vite

Peyron : "La mer est un peu difficile à négocier"

mardi 16 avril 2002

Il enfle l’anticyclone. Elle pousse la dépression. Complices, ces deux phénomènes semblent décupler leurs forces pour barrer la remontée d’Orange au coeur de l’Atlantique Sud. La porte de sortie envisagée hier dans l’est du centre des hautes pressions s’est évanouie au nez de Peyron, loin sous les côtes africaines. Derrière, la dépression se creuse, et la tempête menace. Entre calmes anticycloniques et 65 noeuds de face, Orange cherche son salut. L’adonnante est là. Le vent tourne sur la gauche du géant. Petit empannage. Voilà. On coupe au nord. Travers au vent aujourd’hui avec de la vitesse Vitesse #speedsailing , pour traverser demain l’anticyclone dans sa bordure occidentale, face au vent certes, mais 12 à 15 noeuds, pas plus. Orange va progresser vers le nord, plus ou moins vite, plus ou moins confortablement selon l’état de la mer, vers les alizés de Sud Est salvateurs.

Le passage du cap Horn est un beau symbole. Mais, comme le soulignait Peyron, il ne signifie en rien la fin du Sud et de ses systèmes météos compliqués. Les Falklands à peine doublées, Orange doit composer avec un Atlantique au moins aussi complexe que le mois dernier, lorsque Peyron et ses hommes cherchaient la porte du grand Sud. Cette fois, ce sont les côtes d’Amérique du Sud qui se font inhospitalières. Forte de ses 960 hPa, la dépression apparue au large de Buenos Aires dévale à toute vitesse Vitesse #speedsailing l’immensité de l’Océan. Cap à l’est pour éviter les 60/65 noeuds annoncés en sa bordure orientale, le maxi catamaran marseillais observe avec quelques surprises le déplacement conjugué au Sud Est du centre de hautes pressions dans le nord de l’archipel Tristan da Cunha. L’espoir de coller au flux de sud généré par sa bordure orientale s’éloigne.

Gilles Chiorri et Bruno Peyron s’imposent des heures supplémentaires à la table à carte. Sur le pont, on est revenu au système de quart initial, bien rodé depuis le départ d’Ouessant. Grand voile arrisé et gennaker en tête, Orange fonce au royaume des albatros, toujours poussé par un fort flux de Sud Ouest. Le reste de la journée sera plus délicat. Une fois passé bâbord amure, le vent commencera à mollir, tout en passant doucement à l’Ouest, puis au Nord Ouest. La veille au baromètre remplacera un moment l’examen des fichiers et Orange devra affronter l’allure qu’il déteste : le près, bien abrité cependant par les hautes pressions. Objectif, éviter la " pétole ". Petite consolation cependant : chaque mille gagné dans le nord les rapproche de la route directe, tandis que les températures s’adoucissent, et que les perspectives d’une bonne douche sous des latitudes enfin clémentes se précisent pour un équipage entré voici près d’un mois dans la rigueur du " pays de l’ombre ".

Ils ont dit :

Bruno Peyron : " La mer est un peu difficile à négocier aujourd’hui, un peu travers au bateau. C’est difficile de trouver la bonne toile. Pas de salut pour nous dans l’ouest. c’est pourquoi nous prolongeons ce grand bord vers l’Afrique du Sud. Nous réfléchissons beaucoup à notre prochaine trajectoire pour trouver un échappatoire à cet anticyclone qui s’est déplacé très vite cette nuit. "

Bruno Peyron, en duplex avec Serge Madec : " Notre objectif est simple, remporter ce Trophée Jules Verne qui est le challenge le plus ultime pour un marin. En second rideau, nous emmagasinons beaucoup d’idées et d’informations dans la perspective de The Race 2004. Avec Playstation de Steve Fossett toujours en quête de record Record #sailingrecord , et " Maiden Two " ex Club Med de Tracy Edwards actuellement en course dans sa tentative de record Record #sailingrecord entre Cadiz et San Salvador, on voit que The race 2004 est déjà en marche. "

Gilles Chiorri : " J’avais promis de prendre une douche dès l’entrée en Atlantique ; je n’ai pas tenu parole. Il fait encore froid et l’équation météo qu’il nous faut résoudre n’est pas simple. Nous allons croiser notre route du voyage aller à environ 200 milles dans l’ouest de Tristan da Cunha. Le bateau est toujours nickel. La grand voile, qui accuse à présent 1 tour 3/4 du monde est impeccable, seulement un peu déformée en son centre ? "

Denis van den Brink / Mer & Média / Orange

Voir la carte du tour du monde : Orange autour du monde



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