TROPHEE JULES VERNE
Peyron perd du temps avant les cinquantièmes
jeudi 28 mars 2002 –
La voix est claire, comme la lumière qui baigne l’Océan Indien derrière les dépressions. Bruno Peyron perçoit aujourd’hui la délivrance. Le " trou de souris ", le point de passage sous les basses pressions est là. Orange lutte encore, car la mer, certes plus plate, n’est pas encore totalement orientée dans le sens de la course du Géant. Le vent, lui, souffle régulièrement du Nord Ouest. Bâbord amure, le grand cata a retrouvé son rythme de conquérant. Il flirte à nouveau avec les 500 milles parcourus chaque jour.
" Nous sommes précisément là où nous voulions être " explique le skipper ; " nous attendons une nouvelle rotation pour empanner et nous caler sur la route la plus directe possible. Orange a repris sa marche en avant. " Et l’épreuve rend philosophe ; l’équipage d’Orange vit au rythme de l’évolution des dépressions. Une petite nouvelle se profile à l’horizon. Les marins l’observent. Chaque quart en discute. Quelle en est sa force ? comment évolue-t-elle ? et surtout, quel sera l’état de la mer ? " A 25 noeuds dans le clapot, Orange tape fort ! " raconte Peyron. " et le bateau saute sur les petites vagues courtes de l’océan. Le temps est radieux et compte tenu de notre latitude, il commence à faire froid. Les quarts sont difficiles.
Le barreur reste très exposé aux embruns. Vivement les grands surfs au portant ! " les systèmes météos compliqués ont de nouveau sollicité la réactivité de l’équipage. " Ce groupe est super " avoue Peyron. " Son efficacité aux manoeuvres est redoutable. La nuit dernière encore, nous avons multiplié les prises de ris et les changements de voile d’avant. " Encore une dizaine d’heures d’effort, et Orange, à grande vitesse Vitesse #speedsailing et sur un seul bord, commencera à rêver d’Australie.
Il a dit :
Bruno Peyron : " Encore un petit effort et nous devrions réussir à nous faufiler en dessous de la méchante dépression secondaire qui nous préoccupe depuis quelques jours... le froid est revenu et les hommes de quart se relaient toutes les trente minutes à la barre sous les lances à incendie. La mer est encore un peu croisée. C’est humide à bord mais c’est le prix à payer pour rester sur la bonne trajectoire. Le sud est fidèle à sa réputation ? pas de surprise !"
Denis van den Brink / Mer & Média
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Photo : JP Epron / Maxi Catamaran Orange