Sea, Sail & Surf news

Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

Route du Rhum

Thomas Coville complète le podium

"Dans le Rhum on ne recherche que la gagne"

mercredi 10 novembre 2010Redaction SSS [Source RP]

Toutes les versions de cet article : [English] [français]

Sodebo a coupé la ligne d’arrivée de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum à Pointe-À-Pitre à 16 heures 15 minutes 11 secondes (heure de Paris). Thomas Coville se classe troisième après 10 jours, 3 heures, 13 minutes et 11 secondes et 4 275 milles parcourus à la vitesse Vitesse #speedsailing moyenne de 17,58 noeuds.

Sur le parcours théorique de 3 539 milles, Thomas affiche une vitesse Vitesse #speedsailing moyenne de 14,55 nœuds. Il est arrivé 23 heures 58 minutes 24 secondes après le vainqueur Franck Cammas (Groupama 3).

La gorge nouée, le skipper annonce d’emblée qu’il visait la victoire et rien d’autre. Il faut néanmoins reconnaître que celui qui a remporté l’édition 1998 (en monocoque) puis terminé troisième en 2006 (60 pieds Sodebo) après un abandon en 2002, accroche ici son troisième podium en quatre participations.

Pour rien au monde, Franck Cammas n’aurait manqué l’arrivée de Thomas. Il tenait à saluer celui avec lequel il a battu le Trophée Jules Verne en mars dernier. Cette nuit, Francis Joyon a terminé en seconde position après un finish particulièrement efficace. Aujourd’hui, c’était au tour de Thomas qui a été accueilli avec respect sur l’eau comme à terre.

Les premiers mots du skipper après le passage de la ligne d’arrivée :

« Nous avons fait une course pugnace, jusqu’à cette nuit sur le tour Guadeloupe où je me suis battu. Ces derniers jours, nous avons même tenté une option pour attaquer, encore et encore. Michel Malinovsky (2e du premier Rhum, derrière Mike Birch) qui nous a quitté récemment disait « Seule la victoire est jolie ». Le Rhum c’est comme ça, c’est un peu comme sur la Coupe de l’America, il n’y a pas de second. »

Toujours à bord de Sodebo amaré au ponton du centre ville de Pointe à Pitre Thomas revient sur sa course :

La seconde place :

« J’ai été à l’attaque de bout en bout. Je suis très content que Franck soit là, c’est une très belle équipe, un très beau sponsor qui gagne et encore une fois, félicitations. Dans le Rhum on ne recherche que la gagne. D’ailleurs, tout ce que j’ai pu faire ces derniers jours, c’est pour la première place, quitte à perdre la seconde. Ce qui est dur, c’est quand on s’aperçoit qu’on ne peut plus gagner. »

L’option Nord :

« Vous connaissez la chanson : « C’est l’effet papillon » (Bénabar) ? Cela s’est passé dans la première nuit, 50 milles après le départ. Une partie de la flotte a empanné parce que ces concurrents avaient fait le choix de prendre la route Sud qui correspondait à leur bateau et à leur caractère. La route Nord était beaucoup plus engagée, beaucoup plus difficile, et pour autant, les routeurs, tous qu’ils étaient, disaient que c’est la route qui allait gagner mais ça n’a pas été le cas. Je connais aussi très bien Groupama 3 et je savais qu’au mano a mano, le bateau de Franck serait plus rapide. Il fallait que je fasse autre chose. J’ai fait un mauvais pari. »

La déception :

« Quand vous mettez autant d’engagement, de force, de motivation dans ces projets et ne pas être si loin du but, on est forcément déçu. Si je ne l’étais pas, je ne serais pas humain, ou je ne croirais pas en ce que je fais. C’est l’histoire Histoire #histoire de nos courses, il y a des émotions, des joies, des peines, des larmes. »

La casse du hook de drisse de grand voile, survenu le 3 novembre au matin, peu avant le passage du front aux Açores :

« On l’a caché jusqu’à maintenant. La drisse est tombée, je me suis retrouvé avec la grand voile sur le pont et j’aurais dû abandonner. Je suis monté deux fois dans le mât mettre une poulie là-haut dont une fois de nuit parce que ça avait cassé et il fallait recommencer. Je n’ai pas réussi à remonter la voile en tête, j’ai fini avec un ris ce qui était pénalisant dans le petit temps et, effectivement, Francis est revenu dans sa dernière option qui a payé. Je ne dis pas que mon classement vient de cette casse mais que cela m’a demandé surtout beaucoup d’énergie. Le plus dur est de ne pas pouvoir « soigner » son bateau, il était amoindri et cela fait aussi souffrir. »

Dans le mât de nuit :

« J’ai essayé d’aller tout en haut pour repasser la drisse, mais c’était la nuit noire, sans Lune et il y avait de la houle. Je m’envolais à chaque vague. J’ai perdu ma lampe frontale et je me suis retrouvé dans le noir complet. J’ai eu un moment de doute à me demander comme j’allais bien pouvoir redescendre. »

Le super souvenir :

« Un bord de glisse sous grand gennaker avec un ris dans la grand-voile et plus de 30 nœuds de vent. Ce moment a duré 6 ou 7 heures et j’avais de l’adrénaline plein les veines. »

La bataille face à des adversaires ou contre le temps :

« C’est moins difficile de se battre contre quelqu’un que l’on connaît et que l’on respecte comme c’est le cas de Franck. Le temps est un adversaire que l’on déteste tous alors que Franck, je ne le déteste pas. »

Et demain ? :

« La victoire fait partie de ce dont on a besoin dans la vie. Je rêve de recommencer mais là, j’ai un autre programme, avec la tentative de record Record #sailingrecord du tour du monde en solo. Je vais me concentrer là-dessus et je peux vous dire que la niaque que ça m’a demandé cette Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum me donne une motivation incroyable pour aller chercher ce record Record #sailingrecord autour du globe. Rendez-vous à Brest Brest #brest dans quelques semaines ! »

- Info presse Link RP / www.sodebo-voile.com


Dans la même rubrique

Route du Rhum : Francis Joyon s’offre la 2e place en Guadeloupe

Route du Rhum-La Banque Postale : Franck Cammas, l’étoffe d’un géant

Route du Rhum - La Banque Postale : Franck Cammas premier en Guadeloupe

Route du Rhum : Le vélo de Franck Cammas est-il légal ?


A la une