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Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

TROPHEE JULES VERNE

A 250 milles de la latitude du cap de Bonne Espérance…

mercredi 20 mars 2002

Printemps à Paris, automne austral pour les marins qui sillonnent l’Hémisphère Sud. A 250 milles de la latitude du cap de Bonne Espérance, le maxi catamaran Orange prolonge à belle vitesse Vitesse #speedsailing son grand bord vers l’Est. Le record Record #sailingrecord de Peter Blake entre Ouessant et ce cap devrait être battu cette nuit. En bordure des redoutables quarantièmes, l ’Atlantique offre à Peyron son jour le plus propice aux performances, vent fort et mer régulière. Et au risque de briser un mythe, le fond de l’air est chaud, l’eau à 16 degrés, et les albatros de légende se font voler la vedette par... des poissons volants !

" Nous venons de renvoyer le gennaker médium, je suis en pantalon de ciré et torse nu, trempé de sueur ! " Philippe Péché n’en revient pas. Le vent de Nord Ouest qui les propulse à toute allure depuis deux jours semble encore tout imprégné des chaudes atmosphères tropicales. " C’est le monde à l’envers " renchérit Peyron ; " En 93, nous craignions les glaces. Aujourd’hui, nous croisons des bancs de poissons volants... "

Toujours perché par 38 degrés de latitude sud, Orange attend son heure avant de plonger sous les quarantièmes. Le centre d’une dépression très active se déplace très vite sous le catamaran qui glisse dans un Nord Ouest fraîchissant à plus de 30 noeuds. Le jeu Jeu #jeu consiste pour l’heure à adapter l’allure du bateau à la force du vent. 9 hommes d’équipage sont ainsi plusieurs fois par jour mis à contribution pour " tenir la toile du vent ", c’est à dire porter précisément la surface et la forme de voiles qu’exigent l’angle et la force du vent. Un exercice de haute voltige, sur un " monstre " de 20 tonnes lancé en permanence entre 25 et 30 noeuds. A la baguette, Bruno Peyron modère les ardeurs et donne le juste ton entre vitesse Vitesse #speedsailing et enthousiasme, prudence et raison. Le pouls du grand catamaran Orange va vivre désormais au rythme de l’impressionnant développement des dépressions du Sud.

" Le refus attendu demain nous permettra d’empanner et de glisser au sud " confie Bruno. " Mais la rotation au Sud Ouest s’accompagnera de vents entre 40 et 45 n˜uds ! j’espère que nous aurons alors franchi le plateau Agulhas. Je n’aimerai pas affronter la mer croisée que crée immanquablement la brusque remontée des fonds. " Les journées à 530 milles et plus vont à présent s’additionner pour Orange. Sport Elec est à plus de 2000 milles derrière. Club Med à un jour et demi. " C’est intéressant à savoir pour s’étalonner " reconnaît Peyron. " L’angle de vent et la surcharge " pondérale " du bateau ne favorisent pas l’établissement de records sur 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures . Pas encore. Mais notre rythme actuel, fait du meilleur compromis entre vitesse Vitesse #speedsailing et veille à l’état du bateau, est à mon sens synonyme de réussite dans ce trophée Jules Verne. "

19e jour de course pour Orange ; 32, 33 noeuds ! le vent continue de monter. Les hommes de quart s’arc-boutent à la conduite du bateau. Le quart de veille est aux aguets. Un geste de Peyron, et ils seront sur le pont, prêts à enrouler le gennaker, prendre un ris et envoyer un spi de brise. Ainsi va le Sud...

Ils ont dit :

Bruno Peyron : " Un amical salut à toute l’équipe de France de rugby qui prépare le match contre l’Ecosse, et une pensée pour tous les marseillais. Orange est aussi leur bateau et le Jules Verne un trophée que nous comptons bien ramener dans la cité Phocéenne. "

Fabien Pelous : membre de l’équipe de France de rugby, parrain du catamaran Orange, en duplex aujourd’hui avec Bruno Peyron lors de la vacation : " Toute l’équipe de France suit la progression du bateau Orange. Depuis notre rencontre à bord, nous réalisons combien l’équipage d’un voilier fonctionne comme une équipe de rugby, particulièrement sur le plan de la solidarité dans l’effort et dans l’adversité. "

Philippe Péché : " Bruno Peyron est un formidable régulateur. Il sent les coups et anticipe merveilleusement pour garder à Orange le parfait équilibre. Il joue sur le long terme et privilégie toujours la sécurité, la préservation du bateau à la performance pure. Nous ne sommes jamais pris en défaut par de brusques changements du vent. Par ailleurs, la vie au rythme des quarts est si intense que je ne vois absolument pas le temps passé... "

Denis van den Brink / Mer & Media / Orange

Voir la carte du tour du monde : Geronimo vs Orange



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