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Trophée MAP

Romain Bouchet : "Je savoure cette 3e place"

"Maintenant, il y a Les Sables et, pour moi, ce sera le grand saut"

lundi 7 juin 2010Christophe Guigueno

A 28 ans, le Groisillon vient d’obtenir sur le Trophée MAP, une course en solitaire de 200 milles, son premier podium en mini 650 Mini 650 #mini650 . A l’a barre d’un proto de 2003 sur lequel il a travaillé tous l’hiver, il a tenu tête aux plus beaux bateaux de la série avec lesquels il s’était échappé. De retour à Douarnenez Douarnenez #Douarnenez où il prépare la Mini-Fastnet, le préparateur de François Gabart revient sur sa course.

Le Télégramme te présente comme la révélation du Trophée MAP. Consécration ou concrétisation ?

- R.B. : Je pense qu’il va un peu vite en écrivant cela. En tout cas, je suis régulier dans les 5 premiers depuis le début de la saison. Mais dans la course au large, il n’y a pas que le podium et les résultats positifs qui comptent. J’aimerais être sur le podium de ceux qui ont un partenaire car, là-dessus, j’ai encore des progrès à faire. Mais cela fait plaisir. Je savoure cette 3e place. Il y a eu des moments difficiles en hiver quand on bosse sur le bateau. Lors de ces moments-là, on se pose des questions pour savoir pourquoi on fait cela et ou l’on va…

Tu te classes 3e du Trophée MAP. À quel moment, cela s’est joué ?

- R.B. : Cela s’est joué lors du passage à niveau au Raz de Sein au début de la course. J’étais dans le bon paquet devant. Ce fut une belle opportunité. Ensuite je suis resté au contact avec les gars avec qui je me suis échappé. Ce qui est top, c’est que j’ai même réussi à repasser Guillaume Le Brec pendant quelques minutes, une heure avant l’arrivée. Cela veut dire que je suis resté au contact avec mon bateau. D’ailleurs, c’était le même scénario que l’année dernière. J’avais fait un contre-bord au large à la sortie de la baie de Douarnenez Douarnenez #Douarnenez et je m’étais fait passer par le mini 260 qui finit 2e de la course. Alors je m’étais dit que je ne referais pas la même connerie.

Tu as même eu l’occasion de jouer avec les dauphins et de le filmer… [ voir la vidéo ici ]

- R.B. : Oui. Il y a des moments où il faut savoir trouver les moments pour relâcher la pression. Penser à soi et se faire plaisir. Ça peut être se taper une tablette de chocolat Milka, jouer avec les dauphins ou écouter un bon morceau de musique. Dans notre série où il y a peu de professionnalisme, il faut se mettre à la vidéo. Et pour moi aussi, plus tard, cela fera de bons souvenirs. C’est sympa d’immortaliser des petits moments magiques comme cela. On est en solitaire, au large, et c’est toujours sympa de partager ces moments-là avec les gens qui y sont sensibles. C’est une façon de les remercier aussi car, au large on gamberge pas mal. Il y a des moments difficiles et il faut se raccrocher à ce que l’on a pour se remettre dans le match. Et ces images, c’est pour les gens qui nous ont aidé, qui croient en nous.

Le mini, t’y pense et y travailles depuis longtemps ?

- R.B. : Je voulais faire de la course au large en solitaire. La première fois que j’ai débarqué à bord du proto 454, je me suis dit qu’au niveau ergonomie, c’était une machine de fou. Que cela risquait d’être dur. En fait je me suis adapté et j’y ai pris goût.

Parle nous de ton proto…

- R.B. : Ce proto, c’est Mathieu Morvan et ses amis qui l’ont construit sur des plans Dejeanty. C’est un bateau polyvalent. Il est solide. Il est en verre avec renforts carbone. Et il a toutes les options des bateaux récents avec des dérives asymétriques, une quille carbone, un mât carbone. Les voiles ont été payées par Areas pour François Salabert avant la Transat 2007. Quand j’ai récupéré le bateau, il y avait ce jeu Jeu #jeu de voiles mais avec mes partenaires cette année, j’ai pu acheter un solent. J’ai ainsi développé ma première voile avec Stéphane Fauve, un ami designer chez North Sails. Je l’avais rencontré en Nouvelle-Zélande. En fait, i lne dessine pas de voile de mini mais j’ai insisté.

On peut donc toujours rivaliser avec un vieux bateau en proto ?

- R.B. : Oui quand il est optimisé et qu’on a la chance de tomber sur des conditions météo qui le permettent. Jusqu’à 15 noeuds en gros. Il y a tellement de formats différents de course sur le circuit mini. Sur ce Trophée MAP par exemple, on dispute un sprint de 200 milles. Mais sur les Sables - les Açores, c’est tellement long que sur une option météo, on peut aussi rivaliser. On dit souvent aussi que c’est le marin qui fait la différence… Et mine de rien, j’ai bien progressé sur le bateau.

Quels sont tes objectifs à venir ?

- R.B. : D’abord, je tiens à remercier Mathieu Morvan qui me fait confiance depuis un an et qui me laisse naviguer sur son bateau en échange de l’entretenir et de le développer. Aussi il y a toute l’équipe de Mer Agité, cet hiver, qui m’a donné des conseils malgré un timing serré pour eux.

Maintenant, il y a Les Sables et, pour moi, ce sera le grand saut. Je me sens comme avant de sauter à l’élastique. Il y a le facteur danger qui s’ajoute. J’appréhende un peu de me retrouver entre les Sables d’Olonne et les Açores dans 45 nœuds, au près. C’est très différent d’un Trophée MAP qui ne s’est jamais déroulé à plus de 5 milles des côtes. Il me reste un mois et demi pour être prêt au départ.

Et trouver un sponsor…

- R.B. : J’ai Déjà de petits partenaires qui me suivent. Il y a Quéven Camping Car et Hoogsteder Bv, un fournisseur de fruits et légumes hollandais. Mais je cherche toujours un partenaire principal.

Plus d’info sur Romain Bouchet sur http://brazelleg.blogspot.com/



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