TROPHEE JULES VERNE
Le maxi catamaran à la peine dans la pétole
Peyron : "C’est une année difficile pour un record !"
jeudi 14 mars 2002 –
Fin d’une journée " tampon ", où le catamaran géant n’a cessé de buter dans les calmes de l’anticyclone. Début de la journée " redémarrage ". Deux nouveaux empannages cette nuit et ce matin, à rajouter aux 66 changements de voilure comptabilisés en 12 jours. Veille au baromètre permanente. Et la pression attendue est là. Une petite dizaine de noeuds, puis une quinzaine... le grand gennaker est bordé. Orange accélère. Cap au Sud Est, un parfait 130 au compas. " C’est la bretelle de l’autoroute " affirme Gilles Chiorri. " L’autoroute est là, mais nous savons qu’il y aura encore quelques travaux pour nous ralentir avant les grands flux perturbés du Sud. " Quelques travaux ? un barrage plutôt, concrétisé par une zone de haute pression qui gonfle depuis les côtes d’Argentine et qui menace la route de Peyron. " Nous avons 24 à 48 heures de Nord Ouest bien établi devant nous " explique Chiorri. " Nous surveillons cet anticyclone qui sera notre dernier obstacle avant les vents forts qui soufflent par 40° sud. " Orange va ainsi ré-accélérer aujourd’hui, et conserver l’excellente moyenne maintenue depuis le départ. " Nos performances sont comparables aux leaders de The Race l’an dernier " affirme Peyron : " Malgré nos incessantes man˜uvres, une route rallongée et une position très ouest (175 milles plus ouest que Club Med), nos vitesses sont similaires. En revanche, nous sommes positionnés 550 milles plus ouest que la trajectoire de Sport Elec en 97. Mais nous comptons aussi près de 3 jours d’avance sur la position de Kersauson. Le passage à la longitude du Cap de Bonne Espérance sera une bonne indication de notre capacité à gérer cette avance". Au terme de 12 jours de course, le grand catamaran, réglé et re-vérifié, affiche, à l’instar de son équipage, une forme éblouissante pour s’engager sur les mers les plus inhospitalières de la planète ; " le bateau s’est déjà allégé de près de 500 kg, nourriture et carburant utilisés ", explique Bruno. " Quant aux hommes, ils bossent, dévorent un peu moins du fait de la chaleur, et sont parfaitement affûtés. "
Ils ont dit :
Bruno Peyron : " On n’a pas fait de bêtise depuis le départ, du moins pas trop... Nous avons toujours porté la toile du temps, ni plus ni moins. Il est certain que dans une bonne année, un bateau comme Orange peut encore gagner 2 jours et demi sur notre temps actuel. Espérons que le Sud nous réserve des trajectoires plus tendues que l’Atlantique. Dans quelques jours, nous allons retrouver les descentes vertigineuses à grande vitesse Vitesse #speedsailing du catamaran porté par la longue houle du sud. A nous les albatros et les lumières fabuleuses de l’Antartique."
Gilles Chiorri : " Distribution des moufles ce matin, et derniers " checks " du bateau prévus pour aujourd’hui. La mer est toujours " bleu tropical " et le soleil tape dur. Nous avons repris ce matin une route au Sud Est, synonyme de sortie de l’anticyclone. Nous sommes prêts pour le Sud. Le bateau est nickel et nous continuons à le découvrir et à affiner nos réglages. "
Denis van den Brink / Mer & Media / Orange
Voir la carte du tour du monde : Geronimo vs Orange
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