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Volvo Ocean Race

Sidney Gavignet : "On s’apprête à partir pour la Chine"

Chef de quart d’Il Mostro, le Français quitte Singapour pour Qingdao dimanche

jeudi 15 janvier 2009Information Volvo Ocean Race

A trois jours du départ vers la Chine, de la 4e étape entre Singapour et Qingdao, le Français Sidney Gavignet – Chef de quart à bord de Puma et 3e au classement général - fait un point sur la prochaine manche.

- SG : On s’apprête à partir pour la Chine dimanche. Cela va être une étape d’une dizaine de jours avec beaucoup de vent de face. Les conditions vont donc être a priori difficiles. Pour parer à toute éventualité, nous avons essayé pour la première fois depuis le début de la course, notre tourmentin, le J5. On ne se sert pas beaucoup de ces voiles tempêtes, même si elles sont toujours dans l’inventaire du bateau et parfois on ne sait même plus quelles drisses utiliser, ni comment les régler. Sur Il Monstro, nous sommes contents car nous sommes parfaitement prêts pour le départ. Le bateau est déjà à moitié chargé à l’exception de la nourriture et des sacs personnels. C’est toujours agréable de se sentir bien dans le timing et de ne pas courir après le temps, ce qui est toujours une source de stress et de fatigue.

Et la température ?

- SG : On ne sera pas tout de suite dans le grand froid, mais c’est vrai qu’il va faire très très froid à l’arrivée avec de l’eau à 5°. Mais il faut relativiser car deux ou trois jours avant Qingdao, nous serons dans des eaux à 20°. Mais il ne faut pas paniquer. Avec des gants, un cache-nez et des grosses bottes pour mettre des grosses chaussettes, cela va. A mon avis on va survivre (rires).

Un mot sur les conditions de navigation ?

- SG : C’est le point le plus important. Sur cette étape, il va falloir vraiment protéger les bateaux car nous allons avoir un fort courant contre le vent. Cela veut dire une mer dangereuse et très hachée. Il y a une autre source de souci sur cette étape de 2 500 milles, c’est une zone au large des Philippines, parsemée de rochers, qui est très mal cartographiée. Il est fortement déconseillé d’y naviguer la nuit. Le jour on peut voir les brisants mais la nuit il y a pleins de récifs qui manquent sur le peu de relevés disponibles. Donc nos routeurs s’aident de Google Map et de cartes électroniques basées sur des cartes chinoises qui sont introuvables sur le marché. Ce sera la partie la plus stressante du parcours.

Votre sentiment sur la 3e place de Puma au classement général ?

- SG : En arrivant à Singapour, j’étais un peu frustré malgré notre 2e place d’étape. Je trouvais qu’on avait mal géré certains points et qu’on aurait pu faire beaucoup mieux. Mais ce sentiment est vite passé car j’ai vite relativisé. En 5 manches, nous avons faits une fois 5e , une fois 3e et trois 2e, notamment sur les deux dernières manches. Mais c’est normal qu’à ce niveau de compétition on ait toujours envie d’être au top tout le temps. Mais les autres aussi pensent la même chose ! Il faut donc prendre du recul et voir que la course est longue, qu’il reste 16 occasions de marquer des points, entre les étapes, les in ports et les points de passages. C’est autant d’opportunités de revenir sur les deux premiers qui ne sont de toute façon par très loin de nous au général. Et surtout se rappeler qu’on a une chance exceptionnelle de participer à une telle aventure Aventure humaine et maritime. C’est ce que je me dis tous les jours.

Profil de l’étape :

- Le départ ne devrait pas être trop rude puisque Singapour se situe souvent dans la zone du Pot au Noir. Il faudra donc que les équipages réussissent plutôt à s’extirper des zones de calmes, des cargos et ils croiseront probablement quelques bonnes averses.

- Puis les 1400 premiers milles, la stratégie sera assez évidente au près : faire la meilleure VMC (Vitesse Vitesse #speedsailing à laquelle le bateau avance dans la bonne direction). Elle sera l’indice à surveiller sur un ‘terrain miné’, parsemé de récifs non cartographiés et d’iles politiquement disputées (Iles Spratly).

- La seule décision majeure sera de franchir ou pas le détroit de Taiwan où des vents forts soufflent en quasi permanence : plus de 30 nœuds 1 jour sur 3. L’avantage de franchir le Détroit est de toucher plus rapidement les vents de Nord-Est. En revanche, pour ceux qui passeront à l’extérieur, le courant du Japon, qui longe la côte Est de l’île peut propulser les équipages jusqu’à 1 nœud de vitesse Vitesse #speedsailing de + dans le bon sens. A l’inverse, le long des côtes chinoises, il les repoussera.

- Egalement à l’approche des côtes chinoises, les équipages devront se méfier des dépressions qui se développent au-dessus de la Chine et qui se dirigent vers la côte Est du Japon.

- Ce sera donc un sérieux test d’endurance, notamment une fois entrés dans la mer Jaune. Les températures s’y refroidiront considérablement surtout en remontant au vent, la nuit. Vers la fin de l’étape, les équipages navigueront dans l’obscurité jusqu’à plus de 14 heures par jour. Les conditions pourraient être plus rudes que dans les mers du Sud pacifique où les ponts et gréements pourront facilement être gelés.


Classement général Provisoire après 5 manches

- 1- Ericsson 4 – 39 points
- 2- Telefonica Blue – 33,5 points
- 3- Puma – 31 points
- 4- Ericsson 3 – 24 points
- 5- Green Dragon – 22,5 points
- 6- Telefonica Black – 22 points
- 7- Team Russia – 10,5 points – s’est retiré provisoirement de la course
- 8- Delta Lloyd – 10 points



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