Trophée Jules Verne
Comment Multiplast a réparé le mât d’Orange
Les raisons de l’accident restent inexpliquées
jeudi 28 février 2002 –
"On a travaillé dans l’urgence" a expliqué Gilles Ollier mercredi midi. "Après que l’on ait démâté le catamaran, on a remarqué que les dégâts étaient plus significatifs car les drisses avaient cisaillé la partie haute du mât." Effectivement c’est la partie haute de la tête de mât qui s’est décapsulée. Elle a été arrachée par le grand genaker puis est tombée sous le vent du mât. Suspendue par les parties hautes des bastaques et par les drisses, elle a découpé le tube en carbone de sa partie inférieure jusqu’au capelage d’étai. Le mât a alors été reconstruit selon le schéma ci-dessous :
Légendes :
1 : la tête de mât est arrachée. Il y a une déchirure de 20 mm de large jusqu’au capelage. 2 : la tête de mât est récupérée. Le tronçon de 4 mètres est supprimé pour être reconstruit. La base de la déchirure est réparée. 3 : un nouveau tube de 4 mètre est reconstruit en deux demi coquilles. 4 : Le tout est assemblé par collage. La tête de mât reprend sa place. Les couches intérieures et extérieures de carbone sont reconstituées. Illustration Windevent pour Multiplast |
Finalement, "on va mettre 12 jours au lieu des 18 programmés" pour réparer la partie haute du mât d’Orange. "On a coupé le morceau endommagé long de 3,90 mètres. On a fabriqué deux profils puis assemblé le profil complet et soudé la tête de mât. Le tout a ensuite été contrôlé par ultrason."
Mais pourtant, les hommes de Multiplast et d’Orange ne sont toujours pas en mesure d’expliquer pourquoi cet accident s’est produit et a suspendu la course du catamaran à peine trente minutes après son départ. "On a listé une dizaine de causes. On a une dizaine de morceaux de mât et il faut faire parler ces morceaux. Mais cela reste encore assez incompréhensible." "Cela s’est passé très haut en tête de mât" ce qui surprend l’architecte constructeur. Il doute pourtant que ce mât ait tenu un tour du monde complet (The Race avec Loïck Peyron) et n’ait pas tenu trente minutes de plus.
Pour Gilles Ollier, il faut chercher un choc. Il énumère alors quelques idées qu’ils ont pourtant écartées après analyse. "Est-ce un problème survenu lors du mâtage ? Un choc avec l’émerillon de genaker ? Un glissement du kevlar dans sa gaine ? La fatigue du composite ? Un coefficient de sécurité insuffisant ? Un problème de matériaux (fibre ou résine) ? Pour cette possibilité, des analyses au microscope électroniques ont été lancées. La présence de l’hélicoptère pourrait aussi avoir créé des résonances sur l’aile… A moins que ce ne soit dû à des causes combinées."
Quoiqu’il en soit, le catamaran est à nouveau prêt pour repartir. Il doit être remâté aujourd’hui à Vannes pour se relancer autour du monde.
Dans la même rubrique
Trophée Jules-Verne : Deux jours d’avance sur l’équateur pour Geronimo
A bord de Geronimo ce mercredi. Photo : Cap Gemini Ernest & Young - Schneider Electric http://www.grandsrecords.comTrophée Jules-Verne : Possible feu vert pour Orange samedi
Photo : Ch.GuiguenoTrophée Jules Verne : De kersauson patiente sous les orages
Trophée Jules-Verne : Geronimo peine au près vers l’équateur