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America’s Cup

Brèves de Cup : Reevesgate et Affaire Areva

• OneWorld Challenge • Le Défi • Pillot • Dickson

jeudi 21 février 2002Christophe Guigueno

Toutes les semaines, les chroniques du monde impitoyable de la Coupe de l’America…

Chacun ses affaires. Depuis Nixon, les Anglo-Saxons ajoutent ’gate’ au nom du responsable pour parler affaire. Les Français, surtout en période politique, parlent simplement d’affaire. La Coupe de l’America, en bon événement du monde occidental ne déroge pas à la règle. Les deux affaires du moment sont d’un côté l’affaire Reeves du nom de l’avocat qui met en cause un défi américain. Et de l’autre, l’affaire Areva qui défraye la chronique politico-correcte sur le partenariat étonnant entre le lobby français du nucléaire civile pour une course qui se tiendra à Auckland.

• Reevesgate : qui a (re)vendu les secrets du Team New Zealand ?

Sean Reeves est un avocat Néo Zélandais. Une profession très utile pour les challengers pour démêler les règles de course (le Deed of Gift) et monter leur projet financier. Voire même pour se défendre (ou attaquer) un autre challenger en cas de litige, sur l’eau ou à terre. Sean Reeves travaillait pour le Défi Américain OneWorld Challenge, après avoir travaillé pour le defender en 1995.

Pour comprendre l’homme, voici un résumé d’une conversation entre Reeves et Dennis Conner publiée dans le Yacht Racing website : Reeves interroge Conner sur l’état d’avancement de son défi et pose rapidement la question qui tue : ’Es-tu prêt à tout pour gagner la Coupe de l’America ?’ Conner avoue être embarrassé. Reeves poursuit. ’J’ai l’information qu’il vous faut les gars car je sais que votre défi est en retard sur le dessin des bateaux.’ Et voila l’avocat qui, après avoir confirmé avoir quitté le défi OneWorld, propose pas autre chose que des informations confidentielles sur OneWorld et Team New Zealand.

Reeves confie donc à Conner qu’il possède les plans des mâts type Millenium du Team New Zealand ainsi que les plans du NZL-60, vainqueur de la Coupe 2000. Il connaît des détails sur le prochain bateau Kiwi et possède aussi le complément d’études réalisé par OneWorld sur ces gréements. Là, Big (good ?) Dennis l’arrête et interrompt la conversation. Fin de non recevoir.

Mais pourquoi Dennis Conner, triple vainqueur de la Coupe de l’America, parle-t-il ainsi ? C’est que les langues se délient à propos de cette Reevesgate. Beaucoup de challengers ont été approchés par cet avocat (véreux ?). Pire, il semble même que les Américains de OneWorld ont tiré profit d’informations provenant du defender Néo Zélandais. Et ceci est formellement interdit par les règles du Deed of Gift. Chaque syndicat doit travailler à partir de ses propres recherches et ressources nationales. Pourtant, et même si cela a souvent été le cas, l’explosion du Team New Zealand après la Cup 2000 a essaimé de nombreux navigateurs et concepteurs vers les défis les plus riches. Ils ne sont pas arrivés les mains vides...

Pour le moment, les Américains de OneWorld Challenge naviguent entre deux plaintes. L’une est traitée par la cours de justice de Seattle où est basé le syndicat. OneWorld Challenge porte plainte contre Sean Reeves pour diffamation et pour avoir tenté de vendre pour six millions de dollars ses propres secrets. L’autre est traitée par le comité d’arbitration de la Coupe de l’America, l’America’s Cup America's Cup #AmericasCup Arbitration Panel. OWC est ’soupçonné’ d’avoir violé les règles du Deed Of Gift. Il pourrait alors être interdit de participation à la Louis Vuitton Cup et à l’America’s Cup America's Cup #AmericasCup .

• L’architecte naval Laurie Davidson fait partie des anciens du Team New Zealand accusé par Reeves pour avoir sorti ces informations de l’équipe détenant la Coupe. Davidson a nié ces ’allégations’. Davidson travaille aujourd’hui pour le OneWorld Challenge. Dans une interview avec Peter Montgomery sur RadioNZ, l’architecte a avoué avoir été en possession d’un album photo des essais en bassin de carène de NZL-57 et NZL-60. Mais comme il s’est aperçu que selon son ancien contrat, il ne devait pas être en possession de ces documents, il les a retourné en Nouvelle Zélande. Mais Reeves l’a vu...

• Gary Wright, CEO of the OneWorld Challenge, a vite répondu à ces allégations dans un communiqué publié sur le site de la Louis Vuitton Cup. "Nous ne sommes pas surpris par les allégations d’un certain Mr Reeves publiées dans la presse… Il est clair que nos avons commis quelques erreurs mais nous sommes persuadés quelles sont mineures et n’ont pas eu d’influence sur le programme de conception de nos bateaux… Les propos de Mr Reeves sont faut et ne se sont jamais produits. Je suis très déçu que la réputation de certains membres de notre défi ait été remise en cause… Nous nous excusons pour l’image que Reeves donne de la Coupe et nous restons confiants dans notre avenir et sur la décision de l’Arbitration Panel."

Sources : http://www.yachtracing.com/, http://www.nzherald.co.nz/sports/, http://www.sailingsource.com/scuttl...

• Affaire Areva : Les ’Atomic Warriors’ sont à Auckland

Il faudra s’y faire, les (journalistes) Néo Zélandais ne peuvent parler du Défi Areva sans rappeler leur sobriquet : ’Atomic Warriors’ ! Ils doivent s’imaginer que le FRA-69 portera une robe verte et remplacera sur ses bordés le bel arc-en-ciel du Rainbow Warrior (coulé à Auckland en 1985 par les époux Turenge) par un champignon atomique…

En tout cas, messieurs Saulnier (dircom d’Areva) et De Lesquen (dirtoutcourt du Défi) sont allés à Auckland même, pour défendre leur association. Si les propos ont peu changé depuis la conférence de presse lors de laquelle ils ont annoncé le versement de 15 millions d’Euros par Areva au Défi, on peut noter quelques petites nuances dans les mots employés par Mr Saulnier. Il n’oublie plus désormais les essais nucléaires français dans l’atoll de Mururoa en 1995. Par contre, il a présenté aux journalistes du New Zealand Herald Tribunes (pas dupes) qu’Areva étant un groupe créé il y a quatre mois (!) et qu’il "ne peut être comptable"… Plus fort que Vivendi et la Lyonnaise des Eaux, Areva s’est acheté une totale virginité en créant un nom pour unifier la Cogema, Framatome, etc.

Mais les deux hommes du Défi Areva ne sont pas revenus bredouilles de Nouvelle Zélande. Greenpeace avait demandé au gouvernement Kiwi de statuer sur une loi interdisant le sponsoring Sponsoring #Sponsoring voile tout comme c’est déjà la cas pour l’industrie du tabac. Trevor Mallard, le ministre des sports, a répondu fermement que le gouvernement n’avait aucun projet pour légiférer de la sorte. Mme Bunny McDiarmid de Greenpeace lui a répondu que "le nucléaire le tuerai plus tôt que la tabac".

Source : http://www.stuff.co.nz

• En dehors des affaires

• Les Italiens de Mascalzone Latino ont obtenu le numéro 72 pour Mascalzone Latino XII, leur futur Class America. Le IACC boat, dessiné par Giovanni Ceccarelli est toujours en construction au chantier Tencara. Les hommes de ce second défi italien s’entraînent sur un Class America acheté aux Espagnols et font du match race en Mumm 36.

Source : http://www.mascalzonelatino.it

Luc Pillot aurait signé ! Il aurait accepté de faire partie de la cellule arrière du Class America du Défi Français pour la Coupe de l’America 2003. La paire Péponnet - Pillot reformée ?

• Après Paul Cayard qui a quitté le défi américain Oracle Racing, une rumeur s’est propagée sur le départ de Chris Dickson. Celle-ci est apparue en raison de la disparition de la cellule arrière du barreur Kiwi lors des derniers entraînements du challenger. Finalement, Dickson était simplement en vacances. Sa femme devant accoucher prochainement.

• Les Suédois du Victory Challenge vont lancer un deuxième nouveau Class America. D’après Julie Ash du NZ Herald Tribune, Mats Johansson explique que "Örn (ndr : le premier des deux nouveaux bateaux) a été construit dans l’esprit des Class America de la génération 2000. En ce qui concerne le nouveau bateau, qui est en construction, sa conception est totalement nouvelle." Avec Örn qui est déjà très performant (cf. International Regatta), les Suédois semblent se donner les moyens de bien figurer.

Source : NZ Herald


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