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image 300 x 150Photo Rick Tomlinson

VOLVO OCEAN RACE / étape 4

illbruck emporte sa troisième étape à Rio

mardi 19 février 2002Information Volvo Ocean Race

C’est ce matin, à 6h 58 - heure française, dans de tous petits airs, une chaleur moite et sur des airs de samba, que illbruck, a franchi la ligne d’arrivée de la 4e manche de la Volvo Ocean Race 2001-2002, après un sans faute de 23 jours, 5 heures, 58 minutes et 42 seconds de course dans une des manches les plus difficile du parcours.

Après cette troisième victoire d’étape, le VO 60 battant pavillon allemand renforce sérieusement son option sur la victoire finale de l’épreuve, même s’il faut attendre encore quelques heures pour connaître l’issue de la bataille acharnée qui se joue à l’arrière, entre Djuice, Amer Sports One, Tyco et Assa Abloy.

Pour l’équipage victorieux et soulagé, comme pour ses quatre poursuivants, les dernières 48h de cette 4e étape resteront sans doute longtemps gravées dans les mémoires de ceux qui l’ont disputée aux avant-postes. Si les surfs sauvages sur les mers du sud parsemés d’icebergs les ont stressé, si la nourriture déshydratées avalée à la va vite (dans le meilleur des cas) a affaibli leurs corps, la remontée après le passage du Horn les a laminé à petit feu.

L’instabilité de la météo depuis le passage du Horn a en effet sévèrement mis à mal les nerfs des concurrents, qui s’étaient séparés en deux groupes au passage des Falklands. Des vents, instables en force et en direction, favorisaient quelques heures Amer Sports One et Djuice, partis dans l’Est, pour revenir quelques heures plus tard vers ceux traçant sur une route plus directe, dans l’ouest. Puis la brise est complètement tombée comme prévu à l’approche de Rio. Les airs thermiques et les forts courants qui règnent le long des côtes brésiliennes sont alors entrés dans la danse, mettant un peu de désordre dans les espoirs des uns et des autres.

Illbruck qui caracolait en tête jusqu’à dimanche dernier, avec un petit capital de 70 milles d’avance a vue son avantage fondre à vue d’oeil en moins de 24h, jusqu’à sentir, lundi matin, le souffle des quatre concurrents déchaînés dans son échine. La frustration de voir revenir sur eux le reste de la flotte a visiblement coûté quelques poignées de cheveux à Ray Davies, l’un des barreurs de illbruck. « Ces trois semaines ont été les plus intenses de ma vie. J’espère que ma femme va me reconnaître sur les pontons de Rio . Avec tous les cheveux que j’ai perdus, je pense qu’il va falloir qu’elle y regarde à deux fois". * Pour Paul Cayard, embarqué à bord de Amer Sports One et qui vient de perdre 5 kg en trois semaines, le stress ne serait pas seul en cause dans cette calvitie naissante. De par son expérience sur EF Language dans l’édition 1997-1998, il a pu constater que la nourriture déshydratée laissait des carences alimentaires importantes dans ces corps très sollicités et qu’il fallait absolument compenser avec des compléments alimentaires en cachets. (Une mesure pratiquée avec rigueur sur Amer Sports One où chaque homme d’équipage en ingurgite 12 par jour.)

La grosse surprise de ces dernières 24h est la remarquable remontée du bateau norvégien Djuice, qui était classé 5e hier matin. Tentant le tout pour le tout pour se démarquer d’un peloton compact, les hommes en rose et noir ont tiré cette nuit un bord à terre, laissant littéralement sur place Assa Abloy et Tyco, pris dans une bulle de calme, vite rejoints par Amer Sports One quelques heures plus tard, vers 4h.

Belle revanche pour cet équipage, handicapé depuis le début par un déficit de vitesse Vitesse #speedsailing de son bateau et qui a eu du mal à se mettre au rythme de cette course-régate autour du monde. Djuice compte pour cette étape trois français à son bord. Jean Yves Bernot, le navigateur- tacticien et Jacques Vincent engagés pour la totalité du tour du monde et Thomas Coville, une recrue de choix pour cette difficile 4e étape.

A 7h, alors que illbruck coupait la ligne, Djuice était à 28 milles de l’arrivée et avait relégué Amer Sports One, Tyco et Assa Abloy à plus de 11 milles derrière. Le trio de chasse venait cependant de retoucher un peu de vent et regagnait de la vitesse Vitesse #speedsailing . Le suspens reste donc encore complet quant à la composition du podium de cette 4e étape.


Dernières positions – mardi 19 février – 7h
- 1 ; illbruck ; 22 54.75S ; 043 09.40W ; arrivé le 19 FEB 02 06:58 heure française
- 2 ; djuice ; 23 14.28S ; 043 30.32W ; à 28 milles de l’arrivée ; 070 ; 06.6 ; attendu le 19 FEB 02 12:39 GMT
- 3 ; Tyco ; 23 25.76S ; 043 33.00W ; à 11 milles de Djuice ;cap 032 ; vitesse 04.1 ; attendu le 19 FEB 02 14:40 GMT
- 4 ; ASSA ABLOY ; 23 26.04S ; 043 33.12W ; à 11 milles de Djuice ;cap 027 ;vitesse 04.3 ; attendu le 19 FEB 02 14:43 GMT
- 5 ; Amer Sports One ; 23 28.16S ; 043 31.88W ; à 12 milles de Djuice ;cap 014 ;vitesse 02.8 ; attendu le 19 FEB 02 14:56 GMT
- 6 ; News Corporation ; 26 56.16S ; 044 52.48W ;à 231 milles de Djuice ;cap 021 ;vitesse 04.4 ; attendu le 20 FEB 02 08:47 GMT
- 7 ; Amer Sports Too ; 29 44.52S ; 046 39.40W ; à 423 milles de Djuice ;cap 022 ;vitesse 10.6 ; attendu le 21 FEB 02 04:05 GMT
- SEB ; 53 10.16S ; 070 54.40W - Abandon pour l’étape – Punta Arénas

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