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Trophée Jules Verne

Cammas aux Aiguilles avec 23h30 d’avance

"Nous avons fait beaucoup plus de route que Bruno Peyron dans l’Atlantique Sud"

mercredi 6 février 2008Redaction SSS [Source RP]

Le passage du cap des Aiguilles est le deuxième point intermédiaire du Trophée Jules Verne : Groupama 3 y accumule 23 heures et 30 minutes d’avance sur Orange II en 2005 en atteignant la longitude 20° Est après 13 jours 8 heures et 47 minutes ! Un nouveau temps de référence remporté ce mercredi à 17 heures 37.

En quittant l’océan Atlantique, Groupama 3 a déjà parcouru 7 200 milles, soit plus d’un quart du parcours du Trophée Jules Verne, comptabilisé à 24 530 milles selon une route optimale possible. Et en conservant 23 heures et 30 minutes d’avance sur le temps de référence de Orange II au passage du cap des Aiguilles, limite extrême de l’Afrique du Sud, Franck Cammas et ses hommes démontrent qu’ils sont bien dans le tempo d’un Trophée Jules Verne en dessous de cinquante jours… Malgré des conditions météorologiques plus délicates à négocier qu’il y a trois ans, Groupama 3 n’a pas perdu de temps sur la descente de l’Atlantique Sud et conserve donc tous ses espoirs de battre le record Record #sailingrecord de vitesse Vitesse #speedsailing autour du monde. L’équipage a pourtant dû batailler avec de nombreux empannages et cumuler plus de milles que son prédécesseur pour parvenir, sur la tranche de parcours entre l’équateur et l’Afrique du Sud, à grappiller 2 heures et 57 minutes.

« Normalement, nous devrions améliorer le temps de Orange II en entrant dans l’océan Indien, mais ça ne va pas se jouer à beaucoup ! Nous avons fait beaucoup plus de route que Bruno Peyron dans l’Atlantique Sud, et repartir dans le Nord au début de l’océan Indien ne nous place pas super bien pour la suite. Le maxi catamaran avait fait un super parcours entre l’équateur et l’Afrique du Sud mais nous sommes quand même dans les temps du Trophée Jules Verne... C’est réconfortant ! Certes nous sommes déçus par une météo qui nous complique la vie, mais ce temps intermédiaire nous remet un peu de baume au cœur... » précisait Franck Cammas à la vacation radio de ce mercredi midi.

De la plume dans l’Indien

La difficulté se situe en effet pour les trois jours à venir car Groupama 3 ne va pas pouvoir suivre une route habituelle. A cause de la grosse dépression qui file sous les étraves du trimaran géant, générant une mer très grosse voire énorme avec 12 mètres de creux, Franck Cammas et ses neuf équipiers devront donc suivre une route plus Nord. Et parcourir 700 milles de plus ! Mais pour éviter cette grosse « plume », il faut savoir faire le dos rond…

« Nous ne devons pas trop réduire la toile pour ne pas être rattrapé par les calmes, mais si les conditions deviennent trop mauvaises, nous abattrons un peu plus… Le vent ne sera pas trop fort dans les jours à venir, environ 25 nœuds, mais à 500 milles dans notre Sud, il y a 70 nœuds avec une grosse houle qui risque de nous gêner dès demain matin. On devrait retrouver un océan plus maniable dès demain soir, ce qui nous permettra de remettre le cap à l’Est (et non du Nord-Est)… Mais c’est la règle du jeu Jeu #jeu  : Orange II a aussi perdu des heures sur certaines périodes. »

Petite avarie de cloison

De plus, le skipper de Groupama 3 indiquait qu’une cloison s’était décollée il y a une semaine : « Nous sommes dans une zone avec des vagues de cinq mètres qui sont bien orientées mais ensuite, à dix degrés près, ça peut changer la donne… A cause des chocs qui provoquent des ondes vibratoires de l’avant à l’arrière, tout est secoué à l’intérieur, les hommes et la structure. Une cloison s’est ainsi décollée il y a une semaine : on a stratifié mais il faut encore intervenir… Cela a un peu chamboulé l’organisation Organisation #organisation à bord puisque je fais la navigation et Yves Parlier s’occupe du chantier : ce n’est pas évident. On a un tout petit peu levé le pied à la barre, mais ça n’a pas changé grand-chose sur la route et sur la vitesse Vitesse #speedsailing moyenne. Le pire moment va être dans 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures quand la mer sera plus par le travers… Vivement que ça passe ! »

Stéphane Guilbaud, team manager du trimaran, explique la situation : « La partie concernée est une cloison centrale du bras arrière, dénommé C-0 parce qu’elle se situe juste au milieu du bras. Pour l’instant, cette petite avarie ne pose pas de problème et l’équipage est en fin de réparation. La première partie de l’intervention a consisté à poser une plaque de carbone boulonnée le lendemain de l’incident… La cause du problème vient du fait que ce n’est pas assez solide au vu des efforts encaissés. Le team technique avait déjà rencontré ce problème sur Groupama 2, sans que cela empêche le trimaran de finir ses courses. » Les conditions de navigation ne vont donc pas être très agréables ces prochaines 48 heures…

Franck Cammas : « Nous avons enchaîné une quinzaine d’empannages dans cette descente, soit trois par jour… Pour cette manœuvre, il faut beaucoup d’attention et du monde sur le pont. Il faut déménager toutes les voiles d’un bord sur l’autre. Plus passer le gennaker et la grand-voile, soit tout de même 700 m2 ! Cela prend une bonne vingtaine de minutes pour régler les foils, le mât, les voiles… L’empannage en lui-même ne nous fait pas perdre trop de temps mais c’est plutôt le rallongement de la route qui nous faisait partir à 90° du cap… C’est entre le Brésil et l’Afrique que nous avons perdu le plus de temps. Nous pouvons descendre mieux dans l’axe du vent que le maxi catamaran mais quand il y a de la mer, les vitesses sont assez similaires. C’est super positif d’avoir tout de même ce coussin d’avance : il n’y a pas que l’écart sur le temps de référence qui compte, mais aussi les conditions de navigation, plus ou moins agréables… Le Grand Sud est surprenant : les phénomènes sont très rapides, les grains, les nuages, les températures, tout change vite. Entre cette nuit et ce midi, cela n’a rien à voir : il faisait très froid et maintenant, il fait doux. Je découvre ! Mais nous ne sommes pas encore vraiment dans le Sud… Il manque encore le grand froid et les grosses mers. Mais les lumières sont très prenantes, et le vol des albatros est superbe… »

Info presse Welcome On Board / www.cammas-groupama.com/fr


Les chiffres du jour

- Départ le 24 janvier à 7h50’17’’ TU
- Arrivée avant le samedi 15 mars 2008 à 00h09’21’’ TU

Jour 13 à 8h 00’ TU

  • Distance parcourue sur l’eau en 24 heures : 648,4 milles
  • Distance parcourue depuis le départ : 7 011 milles
  • Distance par rapport à l’arrivée : 17 519 milles
  • Moyenne du jour 13 : 27,01 noeuds
  • Moyenne depuis le départ : 22,47 nœuds
  • Avance par rapport à Orange II : 490,5 milles
  • Avance sur le temps de référence établi par Orange II en 2005 au cap des Aiguilles : 23 h 30’

Tableau comparatif autour du monde

Skipper Franck Cammas Bruno Peyron
Année 2008 2005
Bateau trimaran catamaran
Longueur 31,50m 36m
Nom Groupama 3 Orange 2
Ouessant - Équateur 6 jours 6 heures 24 minutes 7 jours 02 heures 56 minutes
Équateur - Bonne Espérance 7 jours 7 heures 7 minutes 7 jours 02 heures et 22 minutes
Ouessant - Cap de Bonne Espérance 13 jours 13 heures 31 minutes 14 jours 05 heures 21 minutes
Ouessant - Cap des Aiguilles (entrée dans l’Indien) 13 jours 08 heures 47 minutes 14 jours 08 heures 18 minutes
Ouessant - Cap Leeuwin 21 jours 13 heures et 54 minutes
Ouessant - Cap Horn 32 jours 13 heures et 29 minutes
Ouessant - 2e Équateur 40 jours 19 heures et 05 minutes
Tour du monde 50 jours 16 heures et 20 minutes et 04 secondes


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