Route de l’Or
Gitana 13 galère au Cap Horn depuis ce week-end
L’équipage de Lionel Lemonchois reste bloqué sous la Terre de Feu
mardi 5 février 2008 –
C’est la tempête au Sud du continent américain. Des vents de 70 noeuds bloquent le passage est-ouest du Cap Horn au catamaran de 32 mètres. Comme à l’époque des clippers, Gitana XIII a dû rebrousser chemin à quelques encablures du fameux cap. Il doit maintenant attendre une météo plus profitable, mais le Sud est déchaîné. Et comme le catamaran doit passer le Cap contre le vent (en sens inverse des courses et records autour du monde), il n’a pas d’autre choix que de patienter.
Après une première tentative pour contourner le fameux cap il y a trois jours, Olivier Wroczynski s’explique alors : « Nous avons passé la première pointe du Détroit, mais il y avait beaucoup trop de mer et nous avons décidé de faire demi-tour pour trouver un abri plus au Nord. Nous remontons actuellement sous 3 ris seuls. Nous observions depuis quelques jours cette dépression qui va balayer la pointe sud-américaine en fin de week-end. Hier, les fichiers météorologiques se montraient plus optimistes et nous laissaient envisager un passage du Horn dans la soirée de samedi. Mais ce matin, la situation s’est très nettement dégradée : 40 à 45 nœuds, grimpant en rafales entre 60 et 70 nœuds, sont prévus dans la nuit de dimanche à lundi … nous ne pouvons pas lutter contre cela. »
- Trajectoire de Gitana 13 vers le Cap Horn
- Au 5 février, le vent est toujours fort au Sud de l’Amérique et le catamaran est à la cape sous la Terre de Feu.
Après une seconde tentative, l’équipage a encore dû reporter sa descente et attend des conditions meilleures. Et c’est Nicolas Raynaud qui revient sur cette « parenthèse » dans leur parcours autour de l’Amérique : « 50 nœuds de vent moyen, rafales jusqu’à 65. Dans la nuit noire, seulement éclairée par les crêtes blanches, Gitana 13 est à la cape sous mât seul, barre amarrée, avec les hommes de quart en veille sous la casquette. Ambiance des grandes tempêtes, celles qui laissent des souvenirs… Au large, là où on devrait être si nous n’avions pas pris la décision de nous arrêter, cela doit être l’enfer… Rien que d’y penser, alors que l’on voit comment ce peu de mer maltraite déjà le bateau, cela donne des frissons alors que la seule surface du mât est déjà très largement suffisante… Le Cap Horn est une chose, contourner toute la pointe sud de l’Amérique et amorcer la remontée au vent de la côte chilienne, une des plus inhospitalières au monde, en est une autre. C’est là, dans l’amorce du tournant vers le Nord, que nous serions en ce moment si nous n’avions pas mis notre progression entre parenthèse. Là, ce ne serait pas des petits « talus » que nous aurions à négocier, mais bien des creux déferlants de six à dix mètres, voire plus. Avec aucune échappatoire en cas de problème. Et le vent de sud-ouest à ouest qui pousse inexorablement à la côte… »
Ce mardi matin, le catamaran du Baron de Rothschild est toujours en attente. Il fait cap au nord, à 2,4 nœuds de vitesse Vitesse #speedsailing . Sous mât seul, il est à la cape sous le vent de l’île de la Terre de Feu et attend des conditions meilleures pour reprendre sa course vers San Francisco via le cap Horn. Il a le temps… Le record Record #sailingrecord est de 57 jours et Gitana XIII est parti de New York, il y a moins de vingt jours.
Plus d’infos
Site officiel : www.gitana-team.com/fr
Cartographie : gitana-team.geovoile.com
New York - San Francisco, le parcours des Clippers
Le parcours de New York à San Francisco est dénommé la Route du L’Or depuis l’organisation d’une course en équipage en monocoques de 18 mètres en 1998. Yves Parlier avait remporté cette unique édition devant Isabelle Autissier qui embarquait à l’époque un certain Lionel Lemonchois. Depuis 10 ans, ce temps de 57 jours n’a pas été amélioré.
1 | 1998 | Aquitaine Innovations (monocoque 60 pieds) | Yves Parlier, Lalou Roucayrol, Thomas Coville, Hervé Jan | 57 jours, 3 heures, 21 minutes, 45 secondes |
2 | 1998 | Geodis (monocoque 60 pieds) | Isabelle Autissier, David Adams, Luc Bartissol, Lionel Lemonchois, Jean Saucet | 62 jours 13heures 19 mn |
3 | 1998 | PRB (monocoque 60 pieds) | Christophe Auguin Stéphane Auguin, Jacques Caraës, Marc Fontaine, Yves Le Bouvier | 64 jours 11h 54 mn |
4 | 1994 | Ecureuil d’Aquitaine 2 (monocoque 60 pieds) | Isabelle Autissier, Pascal Boimard, Lionel Lemonchois, Luc Bartissol | 62 jours, 5 heures, 55 minutes et 14 secondes |
5 | 1993 | Great American 2 (trimaran 53 pieds ) | Rich Wilson et Bill Biewenga | 69 jours 20 heures |
6 | 1853 | Northern Light (clipper) | 76 jours et 6 heures |
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