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Record de l’Atlantique Nord

Bruno Peyron : "on a le bateau le plus rapide du monde"

Réactions des marins les plus rapides du monde

samedi 8 juillet 2006Redaction SSS [Source RP]

A 16h30 cet après-midi, l’équipage de Bruno Peyron a reçu l’accueil réservé aux amis, sur quai du port de La Baule-Le Pouliguen. Nouveaux recordmen de l’Atlantique, le boss du maxi catamaran Orange II et ses onze hommes d’équipage ont livré leurs sentiments après cette traversée l’Atlantique Nord en 4 jours, 8 heures, 23 minutes et 54 secondes, à la moyenne extravagante de 28,02 nœuds de moyenne sur la route directe. Bruno Peyron a surtout félicité son équipage. A eux l’honneur aussi, donc.

La « joie profonde » évoquée hier soir sur la ligne n’était pas un vain mot. Les « visages fatigués » non plus. Après une ultime balade le long des côtes bretonnes - le record Record #sailingrecord de l’Atlantique et le record Record #sailingrecord des 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures en poche - Bruno Peyron et les onze hommes d’équipage d’Orange II ont été accueillis presque en famille au port de plaisance Plaisance #Plaisance de La Baule-Le Pouliguen. C’était cet après-midi, à 16h30, après avoir mouillé le géant au beau milieu de la baie où Bruno Peyron a tiré ses premiers bords. L’occasion de recueillir les sentiments d’une partie des membres de la Dream Team d’Orange qui règne désormais à la fois sur le record du Tour du Monde, sur celui des 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures , et donc, sur celui de l’Atlantique Nord. Morceaux choisis.

Yann Guichard (barreur). « Je suis super heureux. C’est un rêve de gamin qui se réalise. Je l’étais déjà d’avoir été invité à participer... mais là battre ce record, avaler 760 milles en une seule journée, c’est magique ! Le bateau ? Il est tellement puissant, il faut regarder les cadrans pour se rendre compte des vitesses... à la barre c’est comme un gros Tornado (petit catamaran olympique, spécialité de Yann Guichard, NDR) et je me suis relativement vite acclimaté, j’ai la chance de barrer 250 jours par an et cela ne m’a pas posé trop de soucis... mais c’est vraiment génial de pouvoir aller si vite tout en restant ‘safe’ comme ça. Après le bris du safran sous le vent, on avait la barre en travers et c’était chaud...on a été obligé de lever le pied, sinon je suis sur qu’on le faisait en moins de quatre jours. »

Jean-Baptiste Le Vaillant (régleur) : « Cette traversée est une vraie satisfaction, une expérience à la fois intéressante et enrichissante. La première journée notamment a dépassé toutes nos espérances, c’était vraiment extra ! Malheureusement, quand on a commencé à prendre confiance dans le bateau, il y a eu ce problème de safran. Une avarie frustrante car Orange II est sans conteste un excellent bateau. On l’a d’ailleurs beaucoup poussé, davantage à mon sens que lors du tour du monde effectué l’an passé. On était plus en colère, plus teigneux. Et pour cause, lors un sprint de quatre jours comme celui-ci, on est à fond dessus ! »

Pascal Bidégorry (barreur, chef de quart) : « Ce bateau c’est un rouleau compresseur qui avance et qu’on ne peut pas arrêter. Le plus impressionnant, ce n’est pas la vitesse Vitesse #speedsailing de pointe, c’est sa puissance et sa constance : il va toujours, toujours, toujours vite et pendant longtemps. Il est extrêmement sain et donne un incroyable sentiment de sécurité. On se dit qu’on peut partir sans problème faire le tour du monde avec. C’est surtout là-dessus que ça m’a donné des idées pour le mien, dont la construction débute en janvier pour une mise à l’eau en 2008. Le record ? Comme d’habitude je ne réalise pas encore ! »

Ronan Le Goff (numéro un) : « 766,8 milles en 24 heures, c’était bien, très bien, mais même ça c’est améliorable ! Pourtant, ça a vraiment envoyé du lourd à bord durant ces quatre jours. Tenir des moyennes supérieures à 30 nœuds, c’est loin d’être anodin et physiquement éprouvant. Au total sur cette traversée, nous avons effectué 10 prises de ris et 13 changements de voile. Beaucoup de manœuvres et peu de sommeil, le contre coup risque d’être assez violent demain ! Reste que c’était vraiment top ! »

Bernard Stamm (barreur et responsable mécanique) : « Le bateau est génial, tu vois les chiffres sur les compteurs... 36, 37, 39 nœuds et ça reste très sain et sans stress. Et dans ces moments là si tu descends par hasard à 33 nœuds... ben tu sais que t’as merdé ! (rires) »

Roger Nilson (navigateur) : « J’ai la sensation du travail bien fait... Certes, sur ce record il faut être un peu chanceux, mais c’est fantastique d’avoir pu réunir un bateau très bien préparé, un équipage super compétent et une fenêtre météo intéressante. Ce sont trois paramètres pas faciles à réunir, c’était le cas cette fois et on s’est vraiment fait plaisir. La fin du parcours aurait pu être optimisée, et je reste aussi optimiste quant au record des 24 heures : sur cette journée, nous avons effectué huit manœuvres, il y a de la marge... »

Ludovic Aglaor (barreur, responsable équipage) : C’était très sympa, il y avait un gros potentiel avec cette fenêtre météo particulièrement intéressante. C’était vraiment intense, on avait réussi à gagner deux tonnes en poids par rapport au Jules Verne et ça a forcément joué. C’est une belle revanche par rapport à la tentative d’il y a deux ans où c’était un peu rageant d’échouer à 31 minutes... je suis très content !

Jean-Baptiste Epron (régleur, responsable logistique) : Ces records là, je les suivais quand j’étais gamin... Avec ce genre de bateau pour moi c’est le record et la distance idéale. Le Trophée Jules Verne c’était énorme, mais celui-là, la traversée de l’Atlantique, il est vraiment mythique, il a une histoire Histoire #histoire ... En plus, j’ai la sensation qu’on peut encore faire mieux ! »

Jacques Caraës (régleur, responsable video) : « On a pris beaucoup de plaisir à être vite au bon endroit, c’est a priori pour ça qu’on fait de la voile ! Les moyennes atteintes représentent une bonne dose de stress, mais c’était maîtrisé... On a eu la chance de réunir un bon équipage, un bateau bien préparé et une bonne fenêtre météo, c’était le cocktail de la réussite. Par rapport à la concurrence, ce sera intéressant de voir comment se comporteront les grands trimarans type Groupama, qui perdront sans doute en confort mais gagneront peut-être en rapidité de manœuvre. »

Bruno Peyron : « Il faut quatre ingrédients pour réussir ce genre de performance : l’outil, les hommes, la météo et un peu de chance. Grâce aux architectes et au chantier, on a le bateau le plus rapide du monde à l’heure actuelle. Les hommes ont prouvé qu’il savaient mener la machine. La météo était ok... et la chance, et bien on en a manqué un peu avec cette avarie de safran, mais on en a eu assez pour que cela ne nous arrête pas ! »


Voir en ligne : Info presse Mer & Media


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