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Volvo Ocean Race

Sébastien Josse : "Il y aura moins de place pour la rigolade"

Départ de la 11e manche, Baltimore - New York, dimanche à 19h HF

samedi 6 mai 2006Information Volvo Ocean Race

Dimanche 7 mai, à 13h Local (19h Paris), les 7 VO 70 de la Volvo Ocean Race vont s’élancer pour une 11e manche, longue de 400 milles entre Annapolis et New York. Après 48h de pit stop à Manattan, au pied de la statue de la Liberté, les concurrents prendront le départ de leur dernière grande étape, avec une traversée de l’Atlantique nord Ouest-Est, de 3 200 milles.

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A 24heures du départ, Sidney Gavignet, régleur-barreur à bord d’ABN AMRO ONE, leader au classement général provisoire, prévoit une étape où les concurrents navigueront à vue, sans grosses options possible, au près mais dans des conditions météo encore incertaines. « Si les météorologues voient depuis plusieurs jours sur leurs écrans la formation d’une grosse dépression en approche de notre zone de navigation, il reste que sa vitesse Vitesse #speedsailing de déplacement rend les choses encore un peu floues. De cette vitesse Vitesse #speedsailing dépendra la configuration définitive de cette courte manche. Soit elle traîne un peu et nos VO 70 vont sortir à vitesse réduite de la longue et étroite baie d’Annapolis et se faire cueillir à la sortie par des vents de 30-35 nœuds qui devraient nous accompagner jusqu’à New York, soit la dépression se déplace plus vite que prévue et c’est dans la « brafougne » dès le coup de canon que nous allons entamer nos discussions. Cette étape qui devrait durer à peine 36 heures aura sûrement l’intensité d’un parcours in shore. Mais pour nous, cela sera comme pour le pit stop de Wellington. Psychologiquement et matériellement, nous partons pour une longue étape et non pour deux étapes à la suite. Nous avons chargé ABN AMRO ONE des voiles, du matériel de réparation, des vêtements et de la nourriture nécessaires à 4 000 milles de navigation. »

Le système de quart habituel sera modifié sur la plupart des bateaux. Sébastien Josse sur ABN AMRO TWO précisant qu’ils seront 6 en permanence sur le pont, afin de se caler sur les polaires de vitesse des in shore et non sur celles des off shore. Les équipages seront donc très sollicités sur cette courte étape de 400 milles et auront 48h pour récupérer à New York avant de repartir, cap sur la vieille Europe, quittée le 12 novembre dernier.

• CLASSEMENT GENERAL provisoire après 10 manches

- 1 ABN AMRO ONE 63.5 pts
- 2 MOVISTAR 44 pts
- 3 PIRATES DES CARAIBES 41.5 pts
- 4 ABN AMRO TWO 41 pts
- 5 BRASIL 1 37 pts
- 6 ERICSSON 30.5 pts
- 7 BRUNEL 0.5 pts

ITV de Sébastien Josse à 24h du départ

Que représente cette nouvelle étape entre Annapolis-New York ?

- SJ : Cela marque le début de la fin de cette longue course autour du monde. On sent que le terme de cette épreuve approche car il ne nous reste que des « petites » étapes, la plus longues étant celle de la traversée de l’Atlantique entre New-York et Portsmouth avec ses 3 200 milles. Avant, nous aurons 400 milles à couvrir entre Annapolis et New York, puis 1 500 milles entre Portsmouth et Rotterdam, et enfin 500 milles entre Rotterdam et Göteburg, le terme de 32 000 milles navigués autour de la planète.

Comment sentez-vous cette dernière partie de course ?

- SJ : A part le trajet entre Annapolis et New York, que je ne connais pas, le reste est pour moi plus familier. La traversée de l’Atlantique (même dans ce sens là) et le tour des îles Britanniques, je l’ai déjà fait à plusieurs reprises. Je serai donc un peu plus sur mon terrain de jeu Jeu #jeu . On va bien voir ce qui va se passer. Mais ce qui est sûr, c’est que l’on voit qu’au classement général cela devient très très serré au niveau des points pour essayer d’accrocher le podium. Il va y avoir de plus en plus de bagarre.

Pouvez-vous expliquer cette ambiance entre les concurrents ?

- SJ : A deux mois de la fin de la course et avec la fin des grosses casses, les teams ont repris la main et sont tous engagés dans une lutte sans merci pour une place sur le podium à Göteborg. Il va y avoir de plus en plus de guéguerres psychologiques. Les équipiers vont être beaucoup plus concentrés sur l’eau. Il y aura encore moins de place pour la rigolade. On sent bien cette ambiance sur les pontons depuis Baltimore. L’intimidation est beaucoup plus présente qu’au début de la course....

Quel sera votre équipage pour les deux prochaines étapes ?

- SJ : Nous récupérons l’Australien Nick Bice, notre chef de quart et boat captain blessé sur l’étape du Horn et remplacé ponctuellement par Yves Le Blevec pour Rio-Baltimore. Par contre, j’ai pris la décision de garder le Brésilien Lucas Brun à bord. Il était venu remplacer le Hollandais Gerd Jan Poortman, blessé sur l’étape Melbourne-Wellington. Au cours des deux dernières étapes, nous avons découvert le potentiel de Lucas, non pas à la plage avant, qui était le poste de Gerd Jan, mais plus dans le cockpit aux réglages. Même si nous connaissons de mieux en mieux notre VO 70, Lucas a apporté un gros plus au niveau performances, notamment sur la dernière étape où nos polaires de vitesse n’ont jamais été aussi bonnes et où le potentiel de vitesse du bateau n’a jamais été exploité à ce point. Même si pour des raisons d’options, le résultat final n’a pas été là. Pour les deux prochaines étapes, je pense que cela va être très important que nous naviguions au maximum de notre potentiel, bateau et équipage et c’est pour cela que je garde Lucas à bord.

C’est un choix difficile ?

- SJ : Cette décision n’est pas « contre » Gerd Jan, mais « pour » Lucas. Ce n’est pas que Johnny soit moins bon ou meilleur, mais pour les prochaines étapes, j’ai envie d’essayer encore avec cette formation d’équipage. Johnny n’est pas mis hors jeu Jeu #jeu . Cela n’a rien à voir avec d’autres histoires sur d’autres VO 70 sur cette course. Notre équipage est conçu depuis le départ comme un équipage à 11. Et donc, nous savons tous depuis Vigo qu’il y en aura toujours un qui restera à terre. Cela fait partie de l’histoire Histoire #histoire de ce team de jeunes talents qui est issu d’un mode de sélection tout a fait particulier. C’est mon rôle de faire des choix selon la configuration des étapes. Chacun a des spécialités différentes qui doivent être mises au service de la performance globale du projet. Mais c’est vrai que je n’ai pas eu beaucoup de temps, avant le départ, pour jauger les capacités de chacun et que je m’aperçois sur le tard des capacités de régleur de Lucas qui vont nous être essentielles sur les prochaines manches.

Votre équipage est très uni, comment réagit-il à ce type de décision ?

- SJ : C’est sûr que ce n’est pas facile parce que nous avons une très bonne ambiance à bord du bateau. Une ambiance de copains très forte. Et dès qu’il y a une personne qui reste à terre, c’est un peu comme si on amputait notre équipage. Cela fait 1 an et demi que nous sommes un noyau très dur de 11 navigants. Nous sommes tous très solidaires, il n’y pas de guerre entre nous pour avoir tel ou tel poste. Tout le monde a sa place a bord et c’est sûr que quand je prends la décision de qui reste à terre, le reste de l’équipage en est triste, car on aimerait naviguer à 11 et pas à 10. J’ai cogité pendant une semaine avant ce départ et je viens juste de prendre ma décision car tout le monde à bord d’ABN AMRO TWO apporte quelque chose de positif. Mais cette notion de choix et de sa difficulté fait que cela a créée plus de team spirit et de motivation. En ce qui me concerne, j’apprends petit à petit à prendre ce genre de décisions difficiles, c’est bien.


Carnet de bord de Sidney Gavignet : La caravane de la Volvo se remet en marche - mercredi 3 mai

La flotte des 6 Volvo 70 quitte Baltimore ce matin pour rejoindre Annapolis, port de départ pour l’étape vers New York. Nous sommes toujours dans la baie de Chesapeake, un peu plus au Sud. Brunel, avait quitté la flotte à Melbourne. L’équipe nous a rejoint ici avec un bateau largement amélioré et modifié. Nous sommes même passés tout prêt de nous faire battre par eux samedi dernier lors du parcours « In-shore » ! On peut se demander un peu comment un bateau peut changer tant de chose tandis que le reste de la flotte est contrainte à ne rien changer, bloquée par le règlement. C’est en fait car le bateau est considéré comme un nouveau venu, repartant avec 0 point. Le parcours « in-shore » fait déjà parti du passé, nous n’avons pas été particulièrement affecté par notre résultat peu reluisant car nous connaissons le point faible du bateau et nous attendions à souffrir face à la concurrence dans ces tout petit airs. Movistar et Brasil 1 ont fait une superbe course. Le bateau espagnol a le vent en poupe en ce moment depuis notre départ de Rio. C’est maintenant notre adversaire principal que nous ne manquerons pas de contrôler jusqu’à la fin de la course. L’escale de New York est un « pit stop » comme celle de Wellington. Les équipes techniques ne sont pas autorisées à monter à bord sous peine d’être pénalisé en temps. Nous devons réparer les éventuels dommages avec le matériel embarqué. 400 milles, il s’agit d’une étape sprint, une casse même bénigne ou une petite erreur peut coûter cher étant donné le peu de temps pour se rattraper. La traversée de l’Atlantique devrait ensuite être un vrai plaisir avec ces bateaux « avaleurs de milles ». A bientôt.



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