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Volvo Ocean Race

Yves Le Blevec de Rio à Baltimore

"pas de temps mort, la construction de mon mini Volvo 70 m’attend"

mardi 2 mai 2006Redaction SSS [Source RP]

Il en rêvait ! Yves Le Blévec a réalisé l’un de ses rêves d’enfant, naviguer sur la Volvo Ocean Race (Whitbread de son nom d’origine). Embarqué à bord d’ABN Amro two skippé par Sébastien Josse, Yves a couru la 5e étape entre Rio de Janeiro et Baltimore aux Etats-Unis. L’expérience humaine et technique l’a comblé et lui a apporté une préparation hors du commun dans son projet Mini 6.50, qui commence à prendre forme avec son tout nouveau partenaire.

Il faut l’entendre parler sans discontinuer pour saisir immédiatement son enthousiasme et l’atout que représente cette expérience anglo-saxonne. Dans deux mois, Yves mettra à l’eau son prototype mini 6.50 Actual Interim pour courir le circuit et préparer la Transat 6.50 dont le départ sera donné en septembre 2007. Un mini Volvo 70’ ? Yves compte bien faire parler la poudre ! En attendant, voici quelques extraits de son carnet de bord, un témoignage édifiant sur l’efficacité à l’anglo-saxonne. Son seul regret restera certainement de ne pas avoir eu le temps de visiter Rio, mais les entraînements ne laissaient la place à aucun temps libre !

Yves Le Blevec : " De Rio à Baltimore,

Je me suis installé dans le Pavillon ABN, à Baltimore, superbe salle avec une vue complète sur le port. Voici deux jours que nous sommes arrivés, je reprends petit à petit les marques de la vie de terrien.

Il nous aura fallu dix huit jours pour rallier Baltimore depuis Rio, Dix huit jours de mer pendant lesquels tout est orienté pour la performance et la bonne marche du bateau a un niveau sportif incroyablement haut ou la moindre petite erreur d’appréciation se paie cash.

Les bateaux, les Volvo 70 spécialement conçus pour cette épreuve, ont des performances exceptionnelles. Ils bénéficient de toutes les dernières innovations de l’architecture et la construction navale Construction Navale #constructionnavale (quille basculante, mât et coque 100% carbone. On s’aperçoit que l’on peut comparer l’ensemble de leurs performances à celles des multicoques de taille équivalente d’il y a une quinzaine d’année, inimaginable à l’époque.

Aucun compromis, telle est la règle pour aller plus vite sur l’eau, difficile dans ces conditions de trouver plus inconfortable, A partir de quinze nœuds de vent, c’est la douche permanente... à vingt nœuds, on peut franchement parler de bain tellement l’eau est omniprésente sur le pont. Heureusement, la qualité des vêtements de mer d’aujourd’hui est à la hauteur de la performance des bateaux, la vie est bien faite finalement.

Dans de telles conditions, l’équipage est sollicité en permanence. Chacun se doit de donner le meilleur de lui-même pendant dix huit jours. Notre bateau, ABN two, a d’abord servi de laboratoire pour la conception du ABN one, largement en tête au général aujourd’hui. Il a ensuite été confié à un équipage de jeunes, recrutés par un système de sélection organisé à l’échelle mondiale. Le skipper, Sebastien Josse, seul français du bord, a été choisi pour avoir déjà bouclé deux tours du monde à moins de trente ans, dont un Vendée Globe.

Pour cette étape, les dix équipiers du bord représentaient 7 nationalités : deux américains, un anglais, un australien, un brésilien, deux hollandais, un néo-zélandais et deux Français (je remplaçais un équipier australien, blessé lors de la précédente étape). Tous ont (sauf moi) moins de trente ans, il faut saluer la performance de Sébastien d’avoir su intégrer cette équipe à forte tendance anglo-saxonne. Ses compétences et son expérience lui permettent de s’imposer comme leader incontesté du bord sans avoir à se montrer particulièrement directif. Cette "french touch" peut déconcerter quelques équipiers habitués à des cadres plus stricts mais permet aussi à certains de s’exprimer plus librement.

Il apparaît une réelle différence de culture entre les équipiers issus de la filière anglo-saxonne (régates pures entre trois bouées en équipage, bateaux de propriétaires, frontière marquée entre l’équipe navigante et l’équipe à terre) et la filière française que l’on connaît mieux (courses au large, en solo ou en équipage réduit, course au sponsor, navigateurs polyvalents sachant aussi construire, entretenir et réparer les bateaux). Il n’y a évidement pas une approche meilleure que l’autre mais parfois la cohabitation peut surprendre.

Assurément, le team ABN est un modèle de réussite en terme d’organisation Organisation #organisation et de résultats. Au premier coup d’œil, tout parait démesuré et les moyens mis en œuvre semblent disproportionnés, voire ostentatoires. Après quelques jours, on s’aperçoit que rien n’est fait au hasard et que chacun a sa place dans la structure. Finalement, il n’y jamais de perte d’énergie, les solutions qui paraissent démesurées et luxueuses au départ prennent tout leur sens à l’usage.

Voilà, dans quelques heures je reprends l’avion pour Paris, pas de temps mort, la construction de mon mini Volvo 70 m’attend. J’entends bien mettre dans ce projet tout ce que j’ai appris pendant ce dernier mois, autant sur le plan sportif, technique que logistique."

ABN Amro 2 a terminé 6e de la 5e étape et est actuellement 3e au classement général provisoire.

Info Presse LAURENCE DEGUERNEL-CARAËS .


• Programme d’Yves le Blevec
- Juin 2006 Mise à l’eau
- Juillet - octobre Circuit Mini, bassins atlantique et méditerranéen
- Hiver 2006-2007 Optimisation et entraînements
- 2007 Circuit Mini, bassin atlantique
- Septembre 2007 Transat 6.50

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