Sea, Sail & Surf news

Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

Solitaire Afflelou Le Figaro

46 solitaires vers l’Euskadi

Michel Desjoyeaux ouvre le bal à Perros Guirec

dimanche 7 août 2005Information Solitaire du Figaro

Adios Perros. A bientôt à Bilbao. Le long de la côte de granit rose, poussés par un léger flux de nord-est d’une petite dizaine de noeuds, les 46 skippers de La Solitaire Afflelou Le Figaro se sont bien élancés ce dimanche, à 11 heures, dans le vif du sujet. Place à la première des quatre étapes entre Perros-Guirec et Getxo-Bilbao, longue de 390 milles et volontiers annoncée aussi sportive que risquée. Le rideau s’est levé et aux premières places, Michel Desjoyeaux (Géant) prouve déjà à tous qu’il n’a en rien perdu ses réflexes et ses habitudes de figariste émérite. A 16 heures, sur l’eau, sous le soleil et sous spi, il mène une troupe de premiers leaders qui se pourchassent dans un rayon de moins d’un mille. La plus belle manière de déclarer la Solitaire Afflelou Le Figaro 2005... ouverte !

Une côte de granit rose. Une mer vert émeraude. Un ciel gris soudain transpercé et illuminé par les fumigènes de la Patrouille de France. 46 voiles d’un blanc éclatant progressant en garde rapprochée vers cette ligne de départ tant espérée. Le coup d’envoi de la première étape de la Solitaire Afflelou Le Figaro a donné lieu à un spectacle superbe en baie de Perros-Guirec. Un show sur l’eau en multicolore avec en prime et pour ne rien gâcher un soleil audacieux, osant soudain de franches percées pour saluer la flotte sur le qui-vive. Les solitaires ont pris la mer d’assaut dans les plus belles règles de l’art, « tactiquant » à tout va dès les premiers instants, tirant le meilleur de leur monotype Monotype #sportboats dès les premières longueurs. Tous n’ont en effet eu de cesse de le répéter et de le marteler à l’image de Gaël Bigot (Team 117) : « Je vais me donner à fond. Il est primordial de ne pas se louper au départ, même si c’est un peu angoissant. » Même topo du côté de Sébastien Audigane (D’Aucy cultive la vie) : « Il ne faut pas se rater sur les tous premiers milles et garder le contact avec la tête. On aura sans doute une renverse de courant à négocier en baie de Morlaix, et puis après Ouessant, ça risque d’être une course de vitesse Vitesse #speedsailing . » Ne pas hésiter, ne pas vaciller, ne pas trébucher dans le léger flux de nord-est et de forts courants qui rendent cette partie de rase-cailloux le long des côtes bretonnes forcément périlleuse. Kito de Pavant (Groupe Bel) résume la situation : « Peu de vent, beaucoup de courant... il va déjà falloir sortir au mieux de la baie de Perros-Guirec. Les huit premiers milles vont déjà engendrer un pré-classement. »

Sur l’eau, la bataille fait déjà rage. Michel Desjoyeaux (Géant) fait une implacable démonstration de son savoir-faire. Maestro du Figaro, expert de La Solitaire il l’a été. Il l’est encore. Il le restera. Les premières heures de course, à une jetée de pierres des cailloux, montrent une première hiérarchie. C’est au pied de l’Ile Tomé, en jouant avec les courants qu’il faut tirer les premiers bords. Parmi les favoris, Kito de Pavant, Gildas Morvan (Cercle Vert), Eric Drouglazet (Crédit Maritime), Yann Eliès (Groupe Generali Assurances) et Jérémie Beyou (Delta Dore), bien inspirés, tiennent également leur rang de la plus belle manière. Une jolie clique d’outsiders les accompagne. Dans ce premier groupe figure notamment le méditerranéen Laurent Pellecuer (Cliptol Sport) qui n’a pas à rougir de son plaisir au large de la côte de granit rose. Le voilà 3e à la bouée Radio France. Il semble aussi que le bizuth, Pietro D’Ali (Nanni Diesel) n’ait pas fini non plus d’impressionner son monde : il progresse en 5è position, narguant de sacrés ténors au passage de la marque. Cap à présent sur Ouessant dans un vent pile dans le nord-est. Sous spi, les leaders, rivés à la barre, jonglent avec les courants. Au relevé de 16h, l’île de Batz est dans les sillages. Bas les masques : les gros bras du Figaro Bénéteau 2 sont tous là, ou presque. Aux avant-postes, seuls manquent à l’appel Armel Le Cléac’h (Foncia-TBS), 23è ou encore Erwan Tabarly (Thales), 26è, tous deux à 3 milles de la tête. Pour eux, la chasse est ouverte...

Laure Faÿ

Echos de pontons

Pressés d’en découdre ? Impatients de prendre la mer ? Sûr en tout cas qu’ils n’ont ni le cœur, ni l’esprit à faire des phrases. Peu loquaces en ce dimanche matin, les 46 marins sur le départ n’ont qu’une idée en tête : prendre enfin la teneur et la tournure de cette nouvelle édition de la reine des épreuves en solitaire. Que les virtuoses des micro-réglages, que les ténors de la régate au contact montent en scène. Faites entrer les artistes ! « Oui, il y a un peu de stress, du trac c’est évident. Mais on a tous hâte d’y aller ! » lâche Yann Eliès (Groupe Generali Assurances). Même son de cloche du côté d’Erwan Tabarly (Thales) : « Je me sens particulièrement prêt et cela rajoute de la pression supplémentaire... » Et quand ce n’est pas les skippers qui se pressent de larguer les amarres, ce sont leurs proches qui leur somment de le faire. Ainsi la compagne de Thierry Chabagny (Lèbre-Bermudes) avoue qui lui tarde de voir son mari de marin s’en aller régater : « Là, il ne pense plus qu’à ça. Il est déjà dans la course. Vite qu’il y aille pour de bon. » En un mot : go !

Lionel Péan (L’Esprit d’Equipe) : « Tranquille ! Je suis ravi de partir. On va avoir du vent et c’est plus sympa. Il va d’ailleurs rester assez stable. Cela augure une bonne étape, même s’il reste une inconnue quant à l’arrivée en Espagne. Ce départ de Perros-Guirec évoque beaucoup de souvenirs pour moi... et des bons ! C’est d’ici que j’ai pris le départ de ma première Solitaire et c’est d’ici aussi qu’est partie la course quand je l’ai remportée, en 1983. »

Eric Drouglazet (Crédit Maritime) : « Le profil de cette première étape me convient bien et je ne cache pas que j’espère que ce sera spiable sur la descente du golfe de Gascogne : ambiance, rivé à la barre ! Je suis 50% basque et il me tient à cœur de ne pas être ridicule à l’arrivée à Bilbao. Sur cette course, il faut se faire mal et j’arrêterai quand je sentirai que je n’ai plus la même envie de me surpasser. Ce qui n’est certainement pas le cas aujourd’hui. C’est vrai qu’un doublé, ce serait beau... » Une déclaration en guise d’avertissement de la part du récent vainqueur du Trophée BPE et de La Solitaire.


Première heures, premières petites frayeurs... Que la fête autour de l’île Tomé a été belle ! Seule petite ombre à ce joli tableau sur l’eau : les émotions vécues à bord de Skandia, le Figaro de Samantha Davies, qui a violemment talonné après 1h40 de course. Plus de peur que de mal fort heureusement et la jeune Britannique a pu reprendre le fil de la partie après avoir vérifié que son monotype Monotype #sportboats pourrait poursuivre sa route jusqu’en Espagne en toute sécurité. Eric Drouglazet (Crédit Maritime) a connu la même mésaventure au niveau des Pierres Noires. Idem, il poursuit vaille que vaille, cette étape est faite pour lui ! A noter aussi qu’Amaïur Alfaro (WWW.PAYS-PASQUE-ENTREPRISES.COM) a vu lui sa drisse de spi le lâcher dès les premiers milles. Il va désormais devoir composer avec sa drisse de génois.

Michel Desjoyeaux : « Ca m’a bien fait plaisir ce départ. Je n’en demandais pas tant, mais pourquoi pas ! Ce n’était pourtant pas facile avec le courant parallèle à la ligne. Il fallait ensuite aller se cacher le long de l’île Tomé pour jouer avec les courants. Ce n’était pas évident, mais c’est passé. On a les conditions prévues : le vent - en force et direction - annoncé. On est dans le timing et on sera à Ouessant entre minuit et une heure. Cette nuit, je profiterai d’un petit bord de largue sous pilote pour faire une petite sieste de quelques précieuses minutes. »

Kito de Pavant : « Je redoutais un peu ce petit parcours en baie de Perros-Guirec. Mais cela a bien fonctionné et je suis ravi ! Je trouve un peu étonnant que pas plus de skippers aient joué le jeu Jeu #jeu des courants comme Michel (Desjoyeaux) et moi. Mais après tout, tant pis pour eux. On est plus peinards pour aller à Ouessant ! »

Armel Tripon : « La météo n’a pas beaucoup changé par rapport aux prévisions d’hier. L’objectif est donc d’aller vite et de ne pas traîner en route... De toute manière, ce ne sera pas si compliqué... Ce sera une étape de capitaliste ! Les riches seront toujours plus riches ! Du côté du vent, les analyses montrent qu’il y aura toujours un peu de pression sur le parcours. On ne s’attend donc pas à devoir mouiller à un moment ou un autre, ni de tomber dans une molle. »


Classement à la fin du parcours de départ • Bouée Radio France

- 1 DESJOYEAUX Michel 45 Géant 10
- 2 de PAVANT Kito 7 Groupe Bel 9
- 3 PELLECUER Laurent 31 CLIPTOL Sport 8
- 4 MORVAN Gildas 5 Cercle Vert 7
- 5 * D’ALI Pietro 65 Nanni Diesel 6
- 6 DROUGLAZET Eric 6 Crédit Maritime 5
- 7 EMIG Marc 30 Total 4
- 8 ELIES Yann 1 Groupe Generali Assurances 3
- 9 TRIPON Armel 57 Gedimat 2
- 10 BEYOU Jérémie 2 Delta Dore 1



A la une