Eprouvante Méditerranée. Après une copieuse séance de saute-mouton hier après-midi - mer formée, rafales à 40 noeuds et louvoyage au programme - les skippers se sont englués dans une vaste zone privée de vent... Secoués physiquement, ils ont ensuite dû passer l’épreuve des nerfs, se présentant à la porte de Porquerolles (entre une bouée et le bateau comité Cupidon) cette nuit à 2h30 avant de repartir virer une marque au cap Camarat ! Très inspiré dans les petits airs nocturnes, Benoît Petit pointait en première position au passage de Porquerolles, devançant Eric Drouglazet et Lionel Péan. Mais malgré cette bonne opération, Benoît n’a manifestement pas transformé son essai et s’est trouvé relégué en milieu de peloton ce matin. A 8 heures 30, le bateau suiveur Coraldie, stationné au cap Lardier, effectuait le dernier pointage avant la ligne d’arrivée située environ à 22 milles : « Passage en tête du numéro 24, Lionel Péan », résonnait alors la VHF, « suivi de Jérémie Beyou et d’Eric Drouglazet ». Les trois premiers se tenaient en 12 minutes, et la partie allait s’annoncer serrée, alors que le vent tardait à s’établir de nouveau. A 13h01 néanmoins, Lionel Péan passait la ligne en tête après avoir réussi à contenir les assauts de Beyou, second à moins d’une longueur de bateau derrière lui ! En troisième position à 13h02, Yann Eliès avait réussi à grimper d’une place par rapport au pointage du cap Lardier.

– Lionel Péan : « Pas facile... Après une très belle journée hier où on a eu du vent, et un bord de près absolument magique entre la baie de Cannes et le long de la côte, le vent est tombé en début de nuit. Ça partait à droite, à gauche, c’était du petit temps... La manche a été extrêmement tordue, pas très agréable à naviguer et les petits airs d’hier ont un peu gâché le plaisir. J’ai gagné alors tant mieux, mais le principal est d’avoir été dans le match. Je suis plus à l’aise avec le bateau, je me mets au point. Sur la fin, j’essayais de contrôler Jérémie, qui voulait attaquer, mais j’ai pu me défendre jusqu’au bout, j’ai fait du contrôle systématique. C’est le jeu, c’est ça qui est excitant : 10 bateaux qui arrivent dans un mouchoir de poche après une étape aussi longue ! C’est fatigant aussi... Si tu allais dormir, tu étais mort ».

– Yann Eliès : « Contrat rempli ! Je ne sais pas si les deux poursuivants, Gildas (Morvan) et Eric (Drouglazet) sont arrivés, mais je pense que l’écart que j’ai mis entre eux et moi devrait me permettre de reprendre si ce n’est la première, au moins la deuxième place au général. Cela veut dire que nous arrivons à Porquerolles quasiment à égalité tous les trois, c’est un nouveau départ et tout va se jouer ici. On connaît tous les trois très très bien le coin, donc cela ne va pas être facile ! L’étape a été fatigante, mais finalement moins que la seconde (La Grande Motte - Beaulieu, ndlr) : on s’est pas mal fait chahuter, mais après cela s’est calmé et j’ai même réussi à dormir deux fois 15 minutes, ce qui est assez rare sur ce genre de petite étape ».

– Charles Caudrelier : « Je me sens vraiment bien. Je n’ai jamais été aussi serein. J’ai un des bateaux les plus rapides de la flotte. Cette étape était particulièrement difficile. Nous sommes partis au près, le vent est rapidement monté puis a molli en début de nuit. C’est resté mou jusqu’à Porquerolles. Je suis bien parti de Beaulieu-sur-Mer, j’étais dans le groupe des trois bateaux qui avaient pris de l’avance mais au premier coup de pétole, tous les autres sont revenus. Dans ce type d’étape, il faut savoir être patient, cela peut être assez ingrat. Il y a un moment où j’étais 10^e ou 12^e mais finalement, cela s’est bien fini. Vraiment, c’est une belle épreuve sur laquelle nous prenons beaucoup de plaisir. »

– Jérémie Béyou : " C’était une étape comme on n’en avait pas courue depuis longtemps ... Elle était bien longue et bien tordue ! La première partie s’est courue au près dans une brise soutenue de 20 à 32 nds. Sur 50 milles, nous avons tiré des bords très tactiques près de la côte, avec un vent du large à gauche et un vent de terre à droite. C’était une bataille bien sympa avec Cercle Vert (Gildas Morvan), Bostik Findley (Charles Caudrelier-Benac), ... Ensuite la nuit est tombée avec son lot de surprises. J’étais leader avec Cercle Vert , et puis j’ai perdu du terrain en milieu de nuit. Mon objectif a été de me racheter. J’ai décidé de tirer du côté des îles, certains se sont plantés et je me suis retrouvé avec Lionel Péan. C’était impossible de le passer ! Finalement, ceux qui étaient en tête au début de la manche à Beaulieu sont en tête à l’arrivée à Porquerolles, c’est pas mal !"

• Abandons

Christian Bos, victime d’une déchirure de GV, a fait escale à Hyères pour réparer. Patrick Aguilar a pour sa part notifié son abandon au comité de course ce matin, pour cause de safran endommagé.

• Classement de l’étape Beaulieu sur Mer / Porquerolles
– 1 - Lionel Péan / L’Esprit d’Equipe
– 2 - Jérémie Beyou / Delta Dore
– 3 - Yann Elies / Groupe Generali Assurance
– 4 - Charles Caudrelier / Bostik Findley
– 5 - Erwan Tabarly / Thales
– 6 - Laurent Pellecuer / Cliptol Sport
– 7 - Kito de Pavant / Port Leucate
– 8 - Eric Drouglazet / Cafés Malongo
– 9 - Gildas Morvan / Cercle Vert
– 10 - Chauss’Europ / Jean-Luc Nélias

• Classement général provisoire
– 1 - Yann Elies / Groupe Generali Assurance
– 2 - Eric Drouglazet / Cafés Malongo
– 3 - Gildas Morvan / Cercle Vert
– 4 - Jérémie Beyou / Delta Dore
– 5 - Kito de Pavant / Port Leucate
– 6 - Charles Caudrelier / Bostik Findley
– 7 - Erwan Tabarly / Thales
– 8 - Laurent Pellecuer / Cliptol Sport
– 9 - Lionel Péan / L’Esprit d’Equipe
– 10 - Samantha Davies / Skandia