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The Transat

Les solitaires patientent dans la dorsale anticyclonique

Grosse dépression et 35 noeuds s’annoncent devant les étraves

mardi 1er juin 2004Information The Transat

The Transat The Transat #thetransat #ostar 2004 est bien lancée : une première dépression a cueilli les 37 partants dès le coup de canon avec d’entrée de jeu Jeu #jeu quelques petites avaries obligeant certains à repartir en retard, tandis que d’autres étaient pénalisés pour départ anticipé... Et comme d’habitude avec une perturbation, la pluie était au rendez-vous toute la journée et toute la nuit : les skippers étaient trempés jusqu’aux os même avec leurs équipements de mer et c’est avec un peu de soulagement qu’ils sont entrés mardi en début d’après-midi dans une dorsale anticyclonique au large de l’Irlande.

Comme pour les grands repas gastronomiques, avant même l’entrée, il faut prendre une « mise en bouche » et cette première journée semble marquer ce début de dégustation : Au menu, une petite entrée plutôt calme mais très instable dans une dorsale anticyclonique, en plat de résistance une bonne dépression qui s’annonce difficile à digérer avec plus de 35 nœuds de vent prévus, en accompagnement un ensemble de minima barométriques au large de Terre-Neuve, pour lesquels il est encore délicat d’annoncer des trajectoires claires, et en dessert un final le long des côtes américaines dans des vents contraires, basculants et mollissants. Bref, les solitaires vont se gaver de plats variés !

• MULTICOQUES ORMA

Le vent de secteur Nord pour 10 nœuds (force 2-3) s’est installé avec un peu plus de soleil et la flotte des multicoques est déjà divisée en trois groupes : les plus au Sud sont Groupama et Banque Populaire, au centre se positionnent les deux leaders qui alternent en tête de la flotte au gré des risées (Sodebo et Géant), au Nord le trimaran italien TIM-Projetto Italia est talonné par Sopra Group. Mais les décalages restent réduits en latitude à moins de cinquante milles et en longitude, à un écart de moins de 55 milles. Bref, cette première journée a des allures de « mise en bouche »... Car devant, après cette « pause » nocturne, le vent doit repasser au Sud-Ouest en se renforçant progressivement pour atteindre plus de 30-35 nœuds dans la soirée de mercredi, au passage d’une deuxième dépression, nettement plus creuse et plus active.

Il semble que la solution stratégique passe par une route le plus au Sud possible car avec ces vents contraires, les bateaux vont être rejetés vers le Nord. Difficile ensuite d’éviter le centre de la dépression, qui devrait être situé sur le 50° Nord.

• MONOCOQUES IMOCA Imoca #IMOCA

La situation est légèrement différente pour les monocoques car, pendant que les trimarans (et le catamaran de Parlier) ont parcouru plus de 300 milles en 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures , les monocoques n’ont que 230 milles à leur compteur. Bilan : ils connaissent des conditions météo similaires mais avec du décalage en temps, ce qui ne peut qu’augmenter les écarts au fil des jours à venir. Comme les centres d’action bougent rapidement sur l’Atlantique Nord en cette période de l’année, il est plus que probable que les options prises seront très différentes dans les jours à venir. Tous les chemins mènent à Boston mais chaque série a sa propre voie pour optimiser sa route...

En attendant, Jean-Pierre Dick (Virbac) a pris la tête des opérations en compagnie de Mike Golding (Ecover) qui signalait des problèmes de vérin de quille au passage du phare d’Eddystone, peu après le départ. Le Britannique a tenté une réparation en changeant un fusible, malheureusement sans succès. Par conséquent, il doit basculer sa quille manuellement, ce qui réclame 30 minutes d’effort. « Je vais avoir les bras de Popeye à l’arrivée » plaisante-t-il.

La troisième position est aléatoire en ce sens que six bateaux sont dans un mouchoir de poche par rapport à l’arrivée, même s’il y a déjà du décalage en latitude. Comme les multicoques, les IMOCA Imoca #IMOCA pouvaient faire route directe sur Boston en navigant mardi après-midi dans un flux de secteur Nord pour 12-15 nœuds.

• MARC GUILLEMOT (GITANA X) ABANDONNE

Joint au téléphone à 10h30 (heure française), Marc Guillemot a annoncé qu’il rentrait à La Trinité sur mer et ne repartirait pas. Après avoir envisagé d’utiliser la dérive de Bonduelle que Jean Le Cam lui prêtait amicalement, le Gitana Team a calculé que Gitana X aurait au minimum 700 milles de retard sur le leader en repartant au plus tôt. Un décalage trop important pour espérer revenir dans le match.

« Ce matin au lever du jour, explique Marc Guillemot, j’étais sous deux ris et trinquette avec Banque Populaire sous mon vent. J’avais décidé de mettre un peu le pilote automatique pour me reposer après une nuit assez intense afin de rattraper mon retard due à mon arrêt de 40 minutes pour ma pénalité au départ. Il y a eu deux chocs et je suis allé tout de suite voir si le bras de liaison avait pris un coup ; mais c’était la dérive qui s’était cassée net à ras de la coque. J’ai tout de suite tiré la barre pour abattre vers La Trinité sur mer, car il est impossible de faire du cap sans cet appendice.

Je n’ai jamais été en danger sur cette avarie. En revanche, je suis monté très haut sur un flotteur dans la journée, et la nuit parce que j’étais assez toilé pour remonter la flotte. Il y avait 25-26 nœuds de vent de secteur Nord-Ouest vers 6h00 TU quand cela s’est passé.

Je suis profondément déçu parce que la course commençait bien, l’équipe du Gitana Team avait super bien bossé, Luc Poupon et Yann Guichard me suivaient bien au nivea u routage.

Jusqu’à il y a quelques minutes (à 10H30 heure française), on a pensé récupérer la dérive de Bonduelle que Jean Le Cam nous prêtait amicalement. Mais en faisant le calcul, on arrivait quand même en faisant au plus vite à un décalage par rapport à la flotte de 700 milles de retard : on vient avec toute l’équipe du Gitana Team de prendre la décision d’abandonner, car cela fait plus de deux jours de retard ! Nous allons maintenant nous concentrer sur la suite du programme pour réparer et surtout installer une nouvelle dérive pour Québec-Saint Malo. »

• DUOS DE DUELS EN 50 PIEDS

La course a vite tourné en deux duels dans les flottes de monocoques et multicoques 50 pieds. Sur son trimaran récent, Eric Bruneel (Trilogic) a pris le dessus sur Franck-Yves Escoffier (Crêpes Whaou !), relégué à 20 milles du premier. Le skipper malouin signalait qu’il avait arraché un winch d’écoute de foc qui l’handicapait pour manœuvrer.

Quarante milles plus loin, Dominique Demachy (Gifi) résiste bien avec son catamaran de course-croisière. Etienne Hochedé (PiR2) se trouve quant à lui à mi-distance entre le leader et les deux sister-ships sur plan Irens de Mike Birch (Nootka) et Rich Wilson (Great American II), tous les deux revenus au port juste après le départ pour réparer un pilote pour le Canadien et remplacer une drisse pour l’Américain.

En monocoque 50 pieds, Kip Stone (Artforms) et Joe Harris (Wells Fargo-American Pioneer) se livrent une régate acharnée, à 2,2 milles l’un de l’autre. Derrière, Jacques Bouchacourt (Okami) et Roger Langevin (Branec III) tentent de limiter l’écart qui ne cesse d’augmenter entre les deux Français et les deux Américains.

DBo.


- Thomas Coville : « Quand Michel dort, je lui passe devant. La réciproque est vrai. Les vitesses dépendent des angles. C’est très compliqué de gérer les périodes de repos, de prendre la décision de manoeuvrer sachant que tu t’épuises et que tu fatigues le bateau. C’est un exercice difficile à doser. Les courses se jouent dès le départ sachant que tu peux tout perdre en deux heures si tu rates une manoeuvre. Tu dois être très concentré et ne pas accumuler les erreurs » « Quand tu es dans le peloton de tête, tu joues, tu ne subis pas, tu es acteur, c’est positif ».

Info Anne Massot

- Yves Parlier : « je n’ai pas dormi et je confirme qu’au près, ça tape pas mal. J’ai gardé mon bonnet dans le bateau car j’avais peur de me cogner un peu partout. Je n’ai pas eu le temps de manger, j’ai pas mal barré et là, je commence à être fatigué.. »

Info Sandrine Vallée

- Sébastien Josse : « Je suis assez satisfait de mon début de course car tant qu’il y a eu du près sans trop de mer j’ai réussi à tenir la cadence en étant notamment plus rapide que Bernard Stamm et Marc Thiercelin. Mais en fin de nuit, lorsqu’il y a eu la rotation du vent au Nord Ouest, la mer s’est progressivement creusée. J’avais l’impression de naviguer en Méditerranée quand le vent monte : la mer était abrupte et désorganisée. Ces conditions qui sont pour moi nettement moins confortables ont permis à Cheminées Poujoulat - Armor Lux et Pro-Form de revenir. Pour l’heure, ça redevient plus calme - le vent a faibli et le soleil pointe son nez - mais d’ici 3 jours, le 4 juin, nous affronterons la première grosse dépression de cette course. Les fichiers indiquent 40 nœuds à l’avant de cette dépression. »

Info Effets Mer



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