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Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

Trophée Jules Verne

De Kersauson joue son tour dans le pot au noir

MacArthur approche de Fremantle

jeudi 6 mars 2003Redaction SSS [Source RP]


Après avoir franchi l’Equateur hier, le trimaran aux couleurs de Cap Gemini et Schneider Electric entame la remontée de l’Atlantique Nord. Toujours encalminé dans le pot au noir, Geronimo fait route au près dans des vents de Nord très faibles, entre 4 et 8 nœuds.

« C’est une navigation assez pénible. Il faut gagner dans le Nord, acquérir chaque mètre. Néanmoins, on le paye cher. Le vent est en plein dans l’axe. Avant ce soir ou dans les 15 heures qui suivent, il faut que l’on ait réussi à gagner au moins 60 milles dans le Nord. Ce serait souhaitable en tout cas », relate Olivier de Kersauson.

Les hommes de Cap Gemini et Schneider Electric ont franchi la latitude 0° avec 4 heures et 48 minutes de retard sur Orange, presque à égalité avec Bruno Peyron et son équipage, détenteurs du Trophée Jules Verne. Les prochains jours promettent d’ors et déjà un suspens insoutenable.

« Cela va se jouer entre aujourd’hui et demain. Si l’on réussit à se sortir de là, on sera en position de se battre quel que soit le futur. Si dans les prochaines 48 heures nous n’avons pas commencé à toucher le vent de Nord-Est, il faudra bâcher. Actuellement, l’air n’est pas favorable. Il est difficile de faire un résultat, ne fut-ce décent, avec de telles conditions. Voilà maintenant près de dix jours que l’on se traîne avec un système de pétole comme je n’en ai jamais vu de ma vie dans un tour du monde ! Toutefois, il faut traiter le vent que l’on a pour l’instant et se fixer objectif réaliste. A priori, devant, cela n’évolue pas. Cependant, on va essayer de s’accrocher à gagner un degré dans les 12 heures qui suivent. Il est dur d’avoir des idées claires sur un schéma météorologique aussi flou. Au bout de 10 jours sans vent, il y a de quoi commencer à manifester certains signes d’impatience, néanmoins cela ne veut pas dire que l’on soit battu », conclu le skipper.

Information http://www.grandsrecords.com


KINGFISHER2 EST AUJOURD’HUI À MOINS DE 400 MILLES DE FREMANTLE mais l’heure d’arrivée en Australie est de plus en plus difficile à prévoir.

Le routeur météo Meeno Schrader : "les gars devraient, espérons le, atteindre le Cap Leeuwin (pointe sud-ouest de l’Australie) d’ici demain vendredi en milieu de journée. Mais les 120 derniers milles vers Fremantle vont sans doute être un peu plus pénibles car un vent de mer (vent local) plus fort que prévu pourrait annuler le gradient de sud-est. Cette situation devrait donc créer des vents très faibles pendant la journée et une brise d’est un peu plus soutenue pendant la nuit. Néanmoins il faut espérer que le vent d’est sera assez fort sur les 100 derniers milles pour les amener à Fremantle samedi en début de matinée"

APRÈS S’ÊTRE ASSURÉ QUE LE GRÉEMENT DE FORTUNE ÉTAIT LE PLUS EFFICACE POSSIBLE , les équipiers de KINGFISHER2 ont trouvé quelques occupations en construisant différents jeux tels que les échecs, le backgammon, et les cartes : "nous nous sommes occupés du mieux possible, confie Ellen, mais malgré tout, nous trouvons le temps long et tout le monde est ravi d’arriver à Fremantle. Désormais, en naviguant à 8 au lieu de 18 noeuds, la vie semble avancer au ralenti et nous avons le temps d’observer le monde autour de nous. Les changements au niveau de l’eau et de la vie qui nous entoure sont stupéfiants et il n’y a pas très longtemps nous avons été témoins d’une superbe aurore australe... Le pouvoir de la Nature ici est sans bornes. Nous avons vraiment de la chance de vivre sur une Terre si riche de trésors".

EMAIL D’ELLEN À 07h00GMT

- C’est incroyable comme les chose speuvent changer en l’espace de quelques semaines. Il y à peine plus de 10 jours, la température de l’eau ne dépassait pas les 7 degrés. Maitenant elle a à 18. Le ciel était alors rempli d’albatros, de pétrels et de vie. Et maintenant, bien que la couleur soit passée du gris infini à un bleu saisissant, il n’y a plus grand chose autour de nous. Même si c’est difficile à croire, la faune aquatique est beaucoup plus manifeste dans les eaux froides, voire même glacées des mers du sud que dans les océans plus tempérés lorsqu’on se rapproche de l’équateur.

Désormais, en naviguant à 8 au lieu de 18 noeuds, la vie semble avancer au ralenti et nous avons le temps d’observer le monde autour de nous. Avec les vitesses que nous affichions dans le sud, 2000 milles peuvent être parcourus en 4 jours, or cela fait presque deux semaines que nous y sommes. C’est très long, et c’est encore plus marquant lorsqu’on on s’arrête et que l’on repense que deux semaines plus tôt nous avions un mât pointant à 40 mètres au dessus de l’eau. Alors qu’aujourd’hui nous avons notre pauvre bôme de 12 mètres en guise de mât...

Les nuits noires sont désormais généreusement éclairées par les étoiles et la lune, qui s’est levée la nuit dernière en un superbe croissant juste après le coucher de soleil. Lorsqu’elle est apparue au dessus de l’horizon, elle formait une petite courbe, d’un rouge profond, qui ressemblait presque à un spinnaker. Sans la lune, les nuits sont très noires par ici et cela faisait longtemps qu’on ne l’avait pas vu. Quand nous sommes entrés dans les mers du sud elle était énorme et plus brillante que jamais, mais comme la plupart des choses dans la nature, cela ne dure pas éternellement, et toutes les nuits, la taille diminue un peu plus.

Mais nos retrouvailles avec notre amie la lune ne fût pas la première fois que nous avions l’occasion d’être touchés par quelque chose de beau et de rare. Quelques heures après le coucher de soleil, le ciel vers le sud a commencé à s’embraser. La couleur tirait entre un blanc chatoyant et lumineux et le jaune d’une flamme. La lumière visait ce qui paraissait être à des miliers de kilomètres dans les airs, mais pas de façon statique. La lumière bougeait en tournant au rose et semblait même danser dans l’atmosphère. Nous venions de voir une Aurore Australe, un phénomène incroyable créé par les champs magnétiques de la Terre. Le pouvoir de la Nature ici est sans bornes. Nous avons vraiment de la chance de vivre sur une Terre si riche de trésors"

Information Kingfisher Challenges



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