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Trophée Jules Verne • J54

Geronimo passe l’équateur avec plus de 4 heures de retard sur le record d’Orange

ODK : "il plane toujours cette angoisse de voir que ça se s’améliore pas"

mercredi 5 mars 2003Redaction SSS [Source RP]

Aujourd’hui à 12 heures 37 minutes 48 secondes TU (13h 37mn 48 sec heure française), le trimaran aux couleurs de Cap Gemini et Schneider Electric a franchi l’Equateur. Après 22 000 milles et 53 jours 9 heures 37 minutes et 39 secondes de course, Geronimo a coupé pour la deuxième fois la latitude 0°, 4 heures 48 minutes derrière le chrono record Record #sailingrecord établi par Orange en 2002.

« Cela fait 2500 milles que les vents sont à 90% inférieurs à 8 nœuds avec des temps à grains. Jamais les vents de plus de 10 nœuds n’ont été établis. On ne tire pas de bord, mais on serre le vent dans la traînée du grain et ça fait 72 heures que ça dure. Heureusement, Geronimo va vraiment bien dans les petits airs, d’autant que nous avons aussi des voiles adaptées à ce type de conditions. Il n’empêche que le bateau comme l’équipage sont très sollicités. Il faut de l’attention quasiment en permanence. Voilà 8 jours que l’on grappille chaque mètre, chaque seconde de parcours. 4 heures de retard par rapport à Orange, ce n’est pas si mal. Il y avait de quoi perdre deux jours si on ne s’était pas battu comme des lions », commente le skipper.

Le record Record #sailingrecord actuel est de 64 jours 8 heures 37minutes et 27 secondes. Pour arriver dans les temps, il faudra donc arriver en moins de 10 jours et 23 heures.

« Devant nous, un pot au noir se développe. Le système que l’on vient de traverser continue jusqu’à 3° ou 4° de latitude Nord. Pas de vent en Atlantique nord, l’alizé n’est pas construit. Le pot au noir prend une place énorme, au minimum 1400 km d ’épaisseur. Aucun élément nous permet de penser que l’on va aller vite dans les jours à suivre. Malgré une ambiance plutôt agréable et active, il plane toujours cette angoisse de voir que ça se s’améliore pas. Pendant des jours et des jours, on a cru que le vent viendrait. À présent, on sait qu’il va falloir encore attendre l’équivalent de 300 ou 400 km. Le Trophée Jules Verne va se faire à l’arrachée. Si on réussi à l’avoir, ce ne sera pas d’un jour, ni d’une demi-journée, mais plus certainement de quelques heures ou quelques minutes. Peut-être aussi qu’il nous manquera 30 minutes. Aujourd’hui, c’est à ce niveau-là que ça se passe. Certes Orange a été coincé dans l’Est, mais nous, nous sommes coincés dans le Sud. On monte lentement. Orange a réalisé une fin de parcours que l’on peut considérer comme honorable. Il va falloir que l’on aille très vite. En attendant, chaque heure qui tourne en ce moment nous fait accumuler du retard », termine Olivier de Kersauson.

Rappelons que Geronimo est parti le 11 janvier dernier à 3 heures 00 minutes et 09 secondes. Le 17 janvier, après une première partie du parcours en Atlantique Nord admirablement bien négociée, les hommes de Cap Gemini et Schneider Electric réalisent un nouveau temps record Record #sailingrecord entre Ouessant et l’Equateur en 6 jours 11 heures 26 minutes et 21 secondes. Le 27 janvier, Geronimo franchi le cap de Bonne-Espérance après 16 jours 14 heures 35 minutes et 26 secondes de mer. Malgré un Océan Indien difficile, le 6 février, l’équipage réalise une nouvelle performance record lors de son passage du cap Leeuwin après 26 jours 04 heures 53 minutes et 13 secondes de course. Puis le 20 février, Geronimo passe le cap Horn après 40 jours 16 heures 16 minutes et 04 secondes et améliore ainsi le temps de Bruno Peyron, malgré une navigation dans le Sud rendue très difficile par la présence d’icebergs et de dépressions circulant très Nord. Après avoir franchi le rocher mythique, Geronimo vit ses plus mauvaises heures. Le bateau rencontre des vents faibles et instables, et l’Atlantique Sud ne présente aucune opportunité de passage rapide vers l’Equateur. Reste la route directe au près et contre le courant. Les qualités de Geronimo dans le petit temps sont alors exploitées au maximum pour gérer et conserver le plus longtemps possible une avance chèrement gagnée dans la première moitié du Tour du Monde. Maintenant, les compteurs sont remis à zéro pour le sprint final.

Information http://www.grandsrecords.com



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