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America’s Cup

Finale • J1 : Team New Zealand casse sa bôme et abandonne

Alinghi 1 : 0 Team New Zealand

samedi 15 février 2003Information Louis Vuitton Cup

Conditions idéales à Auckland pour cette première régate de la Coupe de l’America, vent de sud-ouest et plus de 20 nœuds avec rafales de près de 30 nœuds. On attendait tous le premier bord de près de cette première régate qui constitue, par son mystère, l’un des plus grands moments du sport.

Photo : F.Socha / www.francksocha.com

Dix minutes après le coup de canon, alors que les bateaux se battaient au corps à corps, les ennuis techniques graves ont commencé à perturber la marche du bateau néo-zélandais, et il faudra donc attendre la seconde régate pour savoir qui, du bateau suisse ou du bateau néo-zélandais, dispose d’un avantage de vitesse Vitesse #speedsailing .

Team New Zealand a fait meilleure impression juste après le départ mais comme on s’y attendait, l’équipage d’Alinghi a montré plus de calme, plus de maturité... plus d’expérience.

Photo : F.Socha / www.francksocha.com

FINALE DE LA COUPE DE L’AMERICA, 1ERE COURSE
- ALINGHI (SUI-64) BAT TEAM NEW ZEALAND (NZL-82) - ABANDON

Au coup de canon des cinq minutes, les deux bateaux entament leur duel avec prudence dans ce vent qui dépasse 22 nœuds. Aucun ne prend vraiment l’avantage mais Dean Barker parvient à se positionner au vent de Russell Coutts dans la dernière minute. Les deux bateaux franchissent ensemble la ligne de départ côte à côte, exactement à égalité : une seconde après le coup de canon.

Dès le départ, Team New Zealand semble naviguer plus près du vent et plus vite malgré la présence d’une énorme quantité d’eau dans le cockpit qu’un équipier s’efforce de vider avec un sceau !

Le bateau noir fait une grosse impression dans ces minutes initiales, prenant 18 mètres d’avance en quelques instants.

Les Suisses reviennent pourtant à égalité.

7m30 après le départ, Team New Zealand, au vent, doit finalement virer de bord et s’éloigne d’Alinghi resté tribord amure.

Après 10 minutes de course, Alinghi vire de bord mais Team New Zealand, très loin sous le vent, reste au même niveau, à égalité (2 mètres de différence sur l’ordinateur !!).

C’est à ce moment-là que Team New Zealand casse l’extrémité de sa bôme et que sa grand-voile devient un énorme « sac » dans sa partie basse.

Alors que l’équipage s’affaire pour tenter de réparer, le point d’amure du génois casse et la voile « déralingue », c’est à dire s’échappe du rail qui la maintient tout le long de l’étai à l’avant du bateau.

Dean Barker, à la barre, est contraint d’abattre pour sauver le mât. L’équipage tente d’envoyer un nouveau génois qui, à nouveau, « déralingue ». Le rail en carbone qu’on appelle l’étai creux a souffert de la première avarie.

Assailli par les ennuis, l’équipage néo-zélandais décide finalement de quitter la course exactement 25 minutes après le départ.

On s’attendait plutôt aujourd’hui à ce que Team New Zealand, plus entraîné que le vainqueur de la Louis Vuitton Cup à naviguer dans le vent fort, échappe aux avaries.

Tout le pays est sous le choc de ce premier échec inattendu.

Une anecdote historique les réconfortera : en 1920, Resolute, le Defender américain avait abandonné lors de la première régate contre le challenger anglais Shamrock IV de Sir Thomas Lipton après avoir cassé sa drisse de grand-voile. Ça ne l’avait pas empêché de triompher finalement par 3 à 2...

Les réparations de Team New Zealand sont a priori faciles à mener à bien d’ici demain pour la deuxième régate.

Comme on pouvait s’y attendre, l’équipage d’Alinghi a semblé plus mature et plus serein. Les Suisses se sont contentés d’effectuer le parcours sans forcer pour prendre ce premier point symbolique.

La match entre Alinghi et Team New Zealand s’est terminé par un KO...
Photo : F.Socha / www.francksocha.com

En bref

- Les avaries de Team New Zealand sont faciles à réparer et le bateau néo-zélandais disputera comme prévu la seconde course demain.

- Tom Schnackenberg, le directeur de Team New Zealand, a avoué que le bateau avait rarement navigué dans des conditions extrêmes et avait rarement été poussé à son maximum. Il estime que c’est une combinaison du vent fort et de la multitude du sillage des 3000 bateaux spectateurs, qui a provoqué l’inondation du cockpit par 1,5 tonne d’eau.

- Brad Butterworth, le tacticien d’Alinghi, a déclaré qu’il était désolé qu’un vrai duel n’a pas pu avoir lieu.

- La météo pour demain annonce un vent léger le matin puis une brise de mer de 10 à 12 nœuds l’après-midi.



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