Les trimarans de 18 mères partiront dimanche à 13h45

Photo : G.Martin-Raget

Jamais l’histoire Histoire #histoire de la course au large n’aura réuni sur une ligne de départ dix-huit trimarans fin prêts à avaler 3 500 milles soit plus de 6 500 kilomètres. Car une fois de plus si le nombre y est, la qualité n’est pas en reste ! Et une fois de plus, politesse oblige, commençons par la seule représentante féminine de cette classe Orma : Karine Fauconnier. Cette petite fille du grand large, qui a gagné la Transat AG2R en 2000 avec Lionel Lemonchois, barre depuis août 2001 une formidable machine née du coup de crayon de Nigel Irens et de Benoît Cabaret. Après une période de mise au point classique, Karine possède actuellement un bateau capable de perturber les favoris.

Car si favoris il y a, Franck Cammas (Groupama) fait indiscutablement partie de ceux-là. 1^er au Championnat 9 Telecom en 2001 et en 2000, vainqueur de la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 en 2001 et de la Québec-Saint-Malo en 2000, 3^e de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum 1998… Franck possède un trimaran parfaitement au point et fiable de la poupe à la proue. Et même si « l’objectif c’est d’abord de faire une belle course », gageons qu’il fera tout pour être sur la plus haute marche du podium.

Loïck Peyron sera bien sûr à l’affût sur son Fujifilm. 10 ans d’expérience cumulée sur son Fujicolor II ont donné naissance à un bateau qui s’annonce de plus en plus performant. Côté palmarès, le palmarès du Baulois est à tomber à la renverse (Double vainqueur de la Transat anglaise, Championnat Orma, Course des Phares, Jacques Vabre, The Race) mais… il n’a jamais gagné la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum à laquelle il a participé déjà 5 fois.

Côté palmarès, Alain Gautier n’est pas en reste ! Vendée Globe en poche, il a terminé deux fois deuxième de la Route du Rhum. En 1998, il termine avec Brocéliande derrière Laurent Bourgnon et en 1994, il pointe sur son monocoque Bagages Superior à quelques encablures derrière Yves Parlier. Son nouveau Foncia (avril 2002), flambant neuf, a certes connu un démâtage en août dernier lors d’un entraînement en solitaire mais avait impressionné lors de ses premières navigations.

Jean Le Cam sur son Bonduelle sort également d’une récente avarie : il a percuté une baleine lors de sa qualification et son trimaran jaune est repassé par la case chantier il y a moins d’un mois. Mais le « Roi Jean » est serein. Il faut dire qu’avec seize Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire dont trois victoires et sa récente 2^e place dans la Course des Phares, il sait qu’il a les moyens de faire parler la poudre. Marc Guillemot ne souhaite pas jouer les spectateurs non plus.

Assez de déconvenues pour Marc qui sait que son Biscuits La Trinitaine-Team Ethypharm est taillé pour la Route du Rhum, car ce dernier préfère les grands espaces et le terrain de jeu Jeu #jeu Atlantique lui va bien : 2^e de l’Europe 1 New Man Star 2000 (Transat Anglaise), 4^e de la dernière Route du Rhum, Marco a aujourd’hui tous les atouts pour gagner.

Michel Desjoyeaux, le dernier vainqueur du Vendée Globe est également là. Son Géant a connu quelques mésaventures mais Mich’Dej » peut affirmer que dans la flotte des nouveaux 60 pieds, c’est certainement celui qui a navigué dans les conditions les plus rudes ! Son trimaran attire les regards et beaucoup attendent de voir ce que va donner ce plan Marc Van Peteghem/Vincent Lauriot-Prévost d’autant que le « professeur » y a mis de sa patte !

Lalou Roucayrol sur son Banque Populaire, 1^er du Grand Prix de Belgique en 2001, possède aujourd’hui une machine des plus optimisées et performante au près. Une belle machine typée Rhum en somme !

Jean-Luc Nélias avec son Belgacom est également fin prêt. Sorti lors de la dernière Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 , Belgacom avait montré de réelles qualités de vitesse Vitesse #speedsailing . Impressionnant même ! Il faudra indiscutablement compter sur lui…

Francis Joyon sur Eure et Loir - Lorenove attend également ce Rhum avec impatience. Le dernier vainqueur de la Transat Anglaise a les moyens de faire parler l’écume si Eole daigne offrir des conditions musclées. Il connaît d’autant plus son bateau qu’il y travaille quotidiennement dessus… Un joker des plus atypiques !

Bertrand De Broc à bord de Banque Covefi a également un bateau hors du commun. Certes ancien, l’ex-Fujicolor II possède un palmarès à faire pâlir nombre de ses frères de jauge. Ce bateau que Bertrand avait touché l’an passé est maintenant bien en mains. A eux de jouer…

Yvan Bourgnon, le frère du double vainqueur du Rhum, sera à bord de Rexona Men. Ce bateau n’est autre que l’ancien Primagaz avec lequel son frère avait gagné les deux précédentes éditions. Le bateau connaît certes la route et Yvan a hâte d’en découdre. Un couple à surveiller !

Stève Ravussin, avec l’ex Foncia d’Alain Gautier, possède une machine qu’il connaît parfaitement puisqu’il a gagné la dernière Transat Jacques Vabre à son bord. Technomarine - Match TV est puissant et Stève avait gagné la Route du Rhum 1998 en multicoque classe 3. Petit peut devenir grand…

Giovanni Soldini sur TIM, ex-Fila, peut également créer la surprise sur ce sister-ship de Bonduelle. Un important travail a été fait sur le bateau pour la saison 2002. La Route du Rhum est donc attendue !

Enfin, quatre autres bateaux sont aussi sous le feu des projecteurs. Thomas Coville, le vainqueur de la dernière Route du Rhum en monocoques 60 pieds sera à bord de son Sodebo flambant neuf, Lionel Lemonchois sera à bord de l’étonnant et puissant Gitana X dont on dit le plus grand bien, Frédéric Le Peutrec barrera Bayer CropScience pour l’une de ses premières expériences en solitaire et enfin Phlippe Monnet, l’homme qui est allé le plus vite autour de la terre contre vents et courants, sera à bord de son Sopra Group. Quatre hommes, qui s’ils ne se placent pas dans les favoris d’eux-mêmes, peuvent créer la surprise…

   
 Jean-Luc Nélias (Belgacom) : « Pour moi, les concurrents les plus dangereux doivent avoir déjà gagné une transat en solitaire. Donc, ce n’est pas moi. Dans l’ordre, je pointe Peyron, Cammas et Joyon. Mais évidemment, mon seul but est de les surprendre ! ».

 
 Lionel Lemonchois (Gitana X) : « J’ai été très rassuré après ma qualification sur mes capacités à bien exploiter le potentiel de Gitana X. La seule question que je me pose vraiment, c’est si je vais être capable de suivre le rythme des autres concurrents qui pour beaucoup, ont déjà l’expérience de ces bateaux. Je me pose la question à chaque course en solitaire : il faut bien que je me rassure… »

 
 Franck Cammas (Groupama) : « En solitaire, on risque davantage de faire des fausses manœuvres, de casser des lattes, de déchirer des voiles. Les avaries toucheront davantage le consommable que le structurel »

 
 Francis Joyon (Eure et Loir-Lorenove) : « Il est clair que le plateau est cette année particulièrement relevé, avec une arrivée massive de bateaux récents, à priori très performants. Mais la vitesse Vitesse #speedsailing élevée qu’affichent ces nouveaux prototypes ne peut s’obtenir que dans certaines conditions, le plus souvent en équipage. Un bateau, aussi performant soit-il, est toujours limité par la capacité que l’on a à le faire avancer en solitaire… et c’est bien là mon atout principal ».

 
 Loïck Peyron (Fujifilm) : « Le plus gros facteur de stress, c’est la vitesse. Il faut bien s’imaginer qu’on part pour un sprint de 10 jours sur une route très fréquentée, ce qui est tout de même assez casse-gueule… Si l’on raisonne par analogie, disons qu’une voiture normale va 2 fois mois vite qu’une F1, alors qu’un voilier normal est lui 5 à 6 fois moins rapide qu’un trimaran de course ! Imaginez-vous au volant d’une voiture qui foncerait à 600 km/h… il faut avoir confiance ! »

 
 Alain Gautier (Foncia) : « Le niveau sportif est monté d’un cran et la course va certainement prendre une tournure différente, sorte de longue étape de Figaro sur des multicoques. »  
 Lalou Roucayrol (Banque Populaire) : « Cela me chatouille de partout et il me tarde vraiment d’aller ressentir le bateau. Au quotidien, je refais les scénarios de route, je répète mentalement mes manœuvres et j’essaie surtout de rester zen ! »  

 Jean Le Cam (Bonduelle) : « J’ai toujours fait de la compétition. C’est dans ma nature. Je suis fait ainsi. Quand tu plantes une graine de tomate, c’est normal que tu récoltes des tomates… Sinon, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas ! »  

Pierrick Garenne