Au départ de Guernesey mardi 8 octobre, les skippers savaient que les première heures de course seraient musclées et qu’une grande inconnue demeurait sur les conditions rencontrées après le passage du raz de Sein. Avalant les 50 premiers milles en 6 heures, ils affichaient une vitesse Vitesse #speedsailing moyenne de 9 nœuds en restant très proches les uns des autres, de quoi permettre à chacun une bonne entrée en matière. Au près dans le chenal du Four, les moyennes se maintenaient et la flotte était pointée à 5 heures du matin mercredi, au raz de Sein.

Encouragés par une météo favorable et un enjeu conséquent, les solitaires abordaient le deuxième jour de cette course dotée d’un coefficient 2 avec motivation et combativité. Toujours très groupés, le dernier n’était distant que de trois milles du premier.

En milieu de journée de mercredi, la météo se montrait fidèle aux prévisions et le vent mollissait jusqu’à abandonner totalement les figaristes. Littéralement scotchés au sud de l’archipel des Glénan, les marins commençaient à ressentir sérieusement la fatigue et peinaient à apprécier les dernières heures de course au large à bord de leurs fidèles compagnons. En effet, pas question de fermer l’œil une seule seconde dans ces conditions, toute l’attention des régatiers étant requise pour veiller à l’optimisation des réglages.

Après de longues heures d’attente au sud de la côte finistérienne, rythmées par le bruit sinistre des voiles qui battent et la quête des trop rares risées, les solitaires retrouvaient le vent et la vitesse Vitesse #speedsailing en début de nuit, au passage du banc des Truies au large de Lorient Lorient L’actualité du port de Lorient et de sa région. . Gildas Morvan pointait en tête, devant Philippe Vicariot (Thales), Vincent Riou (PRB), Benoît Petit (Top Océan) et Jérémie Beyou. La flotte progressait alors à 4,5 nœuds sous spi et passait la marque de parcours en 22 minutes.

Le vent continuait à forcir dans la nuit atteignant les 20 nœuds. Sous spi, les coureurs ne lâchaient pas la barre et naviguaient toujours à vue. Erwan Tabarly (Thales - Armor Lux) était victime d’une drisse de spi bloquée dans son étai et se trouvait contraint de boucler les 40 derniers milles de l’étape sous grand voile seule, voyant ainsi toutes ses chances de bien figurer à l’arrivée s’envoler. 

A la bouée de la Sablaire au niveau de l’île d’Yeu, Gildas Morvan et Jérémie Beyou étaient à la lutte, devançant Yann Eliès (Groupe Generali Assurances) et Armel Le Cléac’h (Créaline).

Peu après 11 heures ce matin, la ligne d’arrivée sonnait comme une délivrance pour le vainqueur de la Grande Course de la Route du Ponant, Gildas Morvan. Fourbu mais très heureux, il s’impose devant Jérémie Beyou. Quelques minutes plus tard, le jeune Armel Le Cléac’h s’emparait de la troisième place juste devant Yann Eliès.

 Gildas Morvan :« Toute la course a été dure, il n’y avait pratiquement aucun moment pour lâcher la barre et récupérer un peu. J’ai réussi à voler quelques minutes de sommeil par-ci par-là, mais très difficilement. J’étais en tête dans le raz de Sein et je suis tombé dans un trou d’air. Les autres en ont profité pour passer. J’ai réussi à reprendre la tête à Lorient Lorient L’actualité du port de Lorient et de sa région. , quand le vent est rentré. Toute l’après midi, on a avancé tout doucement et tous ensemble car les bateaux étaient alignés. La différence ne s’est pas jouée à grand chose, mais j’ai fait un bon coup en passant au sud au niveau de Lorient. Je suis bien ressorti en fin de pétole. C’était une belle étape. Je la sentais bien dès le départ, mais c’était chaud ! ». 

 Jérémie Beyou : « C’était chaud la dernière nuit, mais j’avais de bons réglages et le bateau allait tout seul. 48 heures ce n’est pas le bon format de course, parce que tu te dis que tu ne peux pas dormir. Quand il n’y a pas de vent, tu ne dors pas, tu es sur les réglages et quand le vent rentre, tu ne lâches plus la barre ! La victoire m’a échappé en fin de nuit à l’atterrissage sur l’île d’Yeu, j’ai décidé d’empanner pour ajuster la marque et Gildas m’a distancé ! ».

Au classement général provisoire après 6 courses, Gildas Morvan prend les commandes, suivi par Eric Drouglazet et Jérémie Beyou, mais la lutte est extrêmement serrée.

Demain dès midi, les concurrents prendront le départ de la dernière partie de la Route du Ponant, avec le Grand Prix de Vendée. Ils auront une course à disputer, un parcours « banane » au large de Port La Vie. C’est dimanche prochain que sera connu le nom du vainqueur de l’épreuve et du Champion de France de Course au Large en Solitaire.