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Blog "Pipof à la plage"

Pratiquer le kite après 45 ans : ça y est, je vole… mais le kitefoil, c’est laborieux

vendredi 13 septembre 2019Christophe Guigueno

Pour celles et ceux qui sont né(e)s au cours du XXe siècle, naviguer à la voile est synonyme de déplacement archimédien avec quelques sensations de surf Surf #Surf au portant quand houle, vagues et vent sont de la partie. Le foil Foil #foil  ? Un rêve mis en avant par Eric Tabarly ou Greg Ketterman. Mais le XXIe siècle a tout changé et je voulais aussi voler. C’est fait. Mais ce n’est pas simple !

Au XXe siècle on rêver de voiler en appuie sur des foils en voyant les grands et lourds multicoques Paul Ricard, Charles Heidsieck ou le trifoiler, ce petit trimaran à gréements de planche à voile. Puis la construction carbone a permis d’alléger les structures et les Moth, ces mini dériveurs de 3m35 de long, sont montés sur leurs foils en T et montré la voie à suivre, du plus petit enfin voilant, le kitefoil, au plus gros comme les trimarans de la classe Ultime des teams Gitana, Sodébo, Banque Pop ou Macif en passant par les catamarans de la Coupe de l’America.

A mon tour de foiler

En 2017, j’ai donc acheté un foil Foil #foil d’occasion pour 550 euros. J’ai trouvé sur Leboncoin un Manta de Thekitefoil, une marque créée par un Français alors basé à Dubaï. Il y a deux ans, les kitefoils les plus abordables étaient ces Mata ou des Sroka (1re génération) d’occasion. J’ai commencé par couper le mât de 90 cm en deux pour deux premières séances avec celui de 25 cm histoire Histoire #histoire de voir les réactions de la planche puis j’ai tenté deux autres séances avec celui de 65 c. La dernière s’est terminée avec l’aile dans l’eau, impossible à relever et une demi-traversée de la petite mer de Gâvres à la dérive. Dégouté, j’ai décidé alors d’acheter un surf Surf #Surf car, après 3 ans de TwinTip, je me suis dit qu’il me fallait maitriser la navigation en directionnelle avant de me mettre sérieusement au foil Foil #foil .

Pendant l’année 2018, j’ai donc navigué en TT et avec un surf Surf #Surf 5’7 et je n’ai pas touché le foil. Un an après, je passe d’ailleurs à peine les jibes en surf, c’est dire si je suis lent. Mais (largement) passé les 40 ans, l’apprentissage d’une discipline de glisse est long. Très long... Ce n’est pas une raison pour laisser tomber l’idée de voler un jour. J’ai donc repris le Manta foil en début d’année.

2019 : retour au foil. A l’attaque !

Entre temps, ce foil est devenu vintage. Conçu en 2014-2015, il n’a plus grand chose à voir avec les kitefoils de la génération 2018-2019. A l’époque, les ailes avant étaient rondes (comme moulée sur un tonneau) et de faible surface. La mienne mesure dans les 650 cm2. Petite question : avez-vous déjà vu un avion avec des ailes rondes ? Pour se poser ce ne serait pas très pratique. Mais quand même. Et un oiseau ? Heureusement, les concepteurs ont progressé en travaillant sur les foils de Sup et surfs et, surtout sur celles pour le windsurf Windsurf #Windsurf . Sont alors arrivées les grandes ailes plates. Désormais, si vous voulez vous mettre au kitefoil, les marques vous proposent des grandes ailes de 1000 à 1250 cm2 ! Et là, ça décolle vite. Et mieux, c’est stable.

Puisque mon kite vintage est donc dans le garage, aussi bien le remettre dans le coffre de la voiture (j’ai un grand coffre pour le foil, le surf, le TT, les ailes etc) et tenter de maîtriser la bête. Et c’est reparti pour les séances de rodéo à Fort-Bloqué et Gâvres. Une quinzaine de séances plus tard (et oui ça fait beaucoup), dans toutes sortes de conditions et souvent dans les vagues avec vent de travers (pas pratique mais instructeur), j’ai enfin pu voler sur quelques mètres. Sans trop apprécier tant la moindre erreur est sanctionnée par un crash plus ou moins violent : casque, gilet anti-impact, botillons largement recommandés…

Rodéo en vol avec le petit mât

Avec le mât court, la planche ne vole pas très haut. Elle doit être à une vingtaine de centimètres au dessus de l’eau. Et à chaque passage de vague de clapot, ça tape. Le foil rond à petite surface ne facilite donc pas le vole stable. Quand il décolle, il tangue mais il est aussi instable en latéral. C’est là qu’on comprend ce qu’est la proprioception. Et la proprioception, elle s’acquiert plus facilement quand on a moins de 25 ans qu’à l’approche du double… Imaginez apprendre le vélo ou le skate à 50 ans… et en 3D ! Voilà, le foil, c’est cela. Pour autant, si son apprentissage est plus au moins compliqué selon votre talent ou votre expérience, il est gratifiant car il offre le plaisir de voler au-dessus de l’eau avec moins de vent, sans (trop de) bruit, sans choc et sur le plus petit enfin à foil existant.

Maintenant que je peux décoller et tenir un vol stable sur quelques longueurs, le chemin de la maîtrise du kitefoil est encore long. Les prochaines étapes seront de tenir le foil sur une longe distance sans se faire piéger dans la tapette à souris. Puis de tenter les jibes. Là ça va être long. Puis de remettre el mât de 90 cm pour passer les vagues sans touchettes. Entre temps, je pourrai tester les foils des potes pour choisir mon prochain support pour 2020. Et ce sera sûrement une grande aile plate pour jouer dans les vagues et réussir les changements d’amures...



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