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Sébastien Destremau : "Pour le prochain Vendée Globe mon bateau s’appelle ”merci”"

Tuesday 9 June 2020Redaction SSS [Source RP]

Après avoir traversé les océans et affronté de multiples péripéties en solitaire sur faceOcéan, Sébastien Destremau prendra le large à bord de son nouveau bateau en brandissant sur sa grand-voile, comme un étendard, le mot « merci ».

« Pour le prochain Vendée Globe mon bateau s’appelle ”merci” et porte la notion de gratitude afin de resserrer les liens entre les hommes autour du monde. Il soutient ce message intime, professionnel ou planétaire, du merci maman au merci la terre. Je veux donner du sens et du cœur à cette aventure Aventure en solitaire sans escale et sans assistance, » déclare Sébastien Destremau.

Lors de son arrivée aux Sables d’Olonne, le 11 mars 2017, après 124 jours de solitude, Sébastien termine son allocution par un émouvant « merci », adressé aux milliers de personnes qui l’accueillent et à tous les passionnés qui l’ont suivi et soutenu pendant la course. « Ce moment là, je ne l’ai jamais oublié et j’ai décidé de participer au Vendée Globe 2020 en disant merci. » ajoute-t-il. Le 8 juin 2020, à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Océan, Sébastien rappelle son engagement écologique.

« La condition sine qua non de ma participation au Vendée Globe est que l’ensemble de mon projet soit neutre en carbone ».

Et le skipper de conclure... « Si on commençait par dire merci à la planète ? ».


QUESTIONS / REPONSES avec SEBASTIEN DESTREMAU

1. Tu es en train de te préparer à naviguer avec ton bateau « MERCI » pour un tour du monde en solitaire, sans assistance et sans escale. Explique-nous comment on se prépare à son deuxième Vendée Globe ?

C’est à la fois exaltant, compliqué et terrifiant. Je suis impatient mais honnêtement, parfois je me demande pourquoi je fais ça. C’est comme aller chez le dentiste pour une rage de dents. Tu n’es jamais vraiment pressé d’y aller mais quand c’est fait, c’est la meilleure sensation du monde.

2. Quelle est la partie la plus difficile de ta préparation ? Est-ce qu’elle est plutôt mentale ou plutôt physique ?

La dimension physique existe, mais elle se résume à être en forme pour manœuvrer le bateau de manière optimale. J’ai tellement appris lors du dernier Vendée Globe que je vais essayer de ne plus faire les mêmes erreurs. Mais j’en ferai d’autres, c’est certain.

3. Quel fut ton pire moment lors du dernier Vendée Globe ?

Il y en a tellement, ça va être difficile de faire un choix. Peut-être que le plus difficile était quand j’ai chaviré et cassé mes cotes dans la plus totale obscurité. J’étais au milieu de nulle part près des îles Kerguelen. C’est franchement flippant.

4. Ton meilleur souvenir ?

Encore une fois, il y en a tant... Être seul au milieu de l’océan comme quand on arrive au point Némo est une sensation absolument indescriptible, grisante. La solitude, la puissance, le réconfort. Je dois dire que mon arrivée aux Sables d’Olonne – comme dernier skipper de la course – était incroyable. J’étais sûr qu’il n’y aurait plus personne mais ils étaient là, tous, à m’acclamer et applaudir. Des milliers de personnes ! J’ai été submergé par les émotions avec un tel accueil... !

5. Quelle est la chose la plus importante que tu emporteras à bord ?

Concernant le bateau, tout est important. Les outils, les pièces détachées, et les kits de couture pour réparer les dommages, les voiles. On a aussi avec nous une trousse de secours ultra complète (je me suis coupé le doigt gravement la dernière fois), des provisions de nourriture, un téléphone satellite, équipement de survie... la liste est sans fin.

D’un point de vue personnel, je ne vais rien emporter du tout. Pas de livre, pas de musique, pas de film, ... Je n’ai pas besoin de grand-chose et j’ai juste envie de vivre ce chemin pour ce qu’il va m’offrir même si parfois j’aimerais pouvoir regarder quelques photos de mes proches.

6. Est-ce la solitude la partie la plus difficile de la course ?

Chaque partie de cette course est difficile. Des bateaux de pirates aux baleines en passant par les tempêtes. La partie la plus épuisante est « d’être seul au monde » - le Vendée Globe est le test intime le plus difficile qu’une personne peut traverser.

7. Combien de temps cela prend de préparer le Vendée Globe ?

En fait, tout dépend de l’aide et des financements reçus. Tout dépend aussi de ton expérience et de tes objectifs. Certains ont besoin de mois, certains d’années. La dernière fois il m’a fallu 4 ans. Cette fois ce fut plus court. Psychologiquement par contre, cela prend toute une vie.

8. Dans ton livre SEUL AU MONDE, tu parles de 124 jours en enfer. Pourquoi recommencer ?

La dernière fois je n’avais aucune idée de ce à quoi m’attendre et je voulais voir si j’étais capable de le faire. Cette fois, je sais exactement à quoi m’attendre et à quoi je vais devoir faire face. Et je veux savoir si je suis toujours capable de le faire ! C’est un niveau de challenge totalement différent. C’est beaucoup, beaucoup plus difficile je dirais. Donc voyons voir si j’y arrive !

9. Que dirais-tu à un skipper qui rêve de participer au Vendée Globe ? Ne le fais pas ! Noooon je plaisante.

Fonce ! Vis ta vie. Vis tes rêves. Vise toujours plus haut. On a qu’une seule vie, il faut la vivre à fond, sinon quel est le but?

10. Est-ce que tu vas te rappeler de prendre des chaussures et une éponge cette fois ?

Ah-ah, oui, bien évidemment. Mais, me connaissant, je vais encore oublier bien d’autres choses !



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