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The Transat 2016 : Yves Le Blevec termine 3e de la classe Ultime

"je n’avais pas la tension du combat au contact qu’ont connu François et Thomas"

vendredi 13 mai 2016Information The Transat

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C’est à 3h46’, ce vendredi 13 mai au milieu de la nuit française, qu’Yves Le Blévec a coupé la ligne d’arrivée de The Transat The Transat #thetransat #ostar bakerly. Le skipper du trimaran Actual prend la troisième place dans la catégorie Ultime après 4 267 milles parcourus sur une route taillée au cordeau par une option Sud avec son routeur, Christian Dumard.

Cette trajectoire efficace, étudiée au regard du potentiel de sa machine, lui a permis de s’accrocher face au rythme imposé par ses deux prédécesseurs au classement, armés de trimarans plus récents et plus véloces. À bord de son multicoque de 100 pieds de 2007, il met un terme à une traversée entre Plymouth et New-York où il n’a eu de cesse déjouer les pièges qui jalonnent le parcours historique de la plus anciennes des courses au large en solitaire.

« Sur cette Transat, je n’ai pas eu de conditions dantesques, mais je suis vraiment ravi d’avoir bien passé cette première expérience de naviguer sur un gros bateau comme Actual..."

"... Cela reste assez particulier parce que tous les efforts sont vraiment importants. À aucun moment, je me suis senti en difficulté à cause du bateau, et c’est très satisfaisant »,

lâchait-il jeudi au petit matin, en approche des côtes américaines et de la ligne d’arrivée. Il savourait alors le bonheur simple de naviguer à l’écoute de sa machine à vent avec laquelle il a eu à cœur de faire corps tout au long de ses 10 jours, 12 heures, 15 minutes et 59 secondes de course, à la vitesse Vitesse #speedsailing moyenne de 16,91 nœuds.

À bord de son maxi-multicoque lancé et étrenné il y a près de dix ans par Thomas Coville, le skipper d’Actual vient à bout d’une transat d’apprentissage menée avec conviction à 100% des capacités de son bateau.

« Il y a beaucoup d’inconnues, mais pas d’inquiétudes. C’est une expérience de plus qui se profile, elle sera forcément riche »

confiait le marin trinitain à Plymouth, à l’heure de mettre les voiles pour son baptême du feu sur l’eau sur cette toute première transat en solitaire à bord d’un géant de 30 mètres.

À 50 ans, Yves Le Blevec est un exemple de persévérance et d’humilité. Volontaire, curieux, à l’écoute, il ose, avance, apprend et repousse toujours plus loin ses limites. Discret, ce marin forgé à l’école de la Mini-Transat Mini-Transat #MiniTransat signe aujourd’hui un succès qui vient récompenser un parcours construit pas à pas au grand large : du Mini 6.50 à l’Ultime, en passant par le circuit Multi50 dont il a été un grand animateur six années durant, victoire sur la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 en 2011 à la clé.

Passionné du grand large, son palmarès révèle qu’il est également double co-détenteur du Trophée Jules Verne, remporté avec l’équipage de Bruno Peyron. Piqué au vif par le virus du multicoque lors de ces grandes chevauchées océaniques planétaires, Yves Le Blevec, bien entouré par son équipe compétente et investie, n’a pas eu de mal à convaincre son fidèle partenaire, qui le soutient et l’accompagne depuis quinze ans de se lancer dans l’aventure Aventure taille Ultime. Fort de cette Transat bakerly rondement menée à la barre d’Actual, il signe un premier succès riche d’enseignements qui concrétise son entrée dans la cour des grands.


Yves Le Blévec : « On a fait connaissance… »

« Par rapport à un Multi50, c’est hyper confort ! Ma cellule de vie est de plain pied avec le cockpit de manœuvre, et je vois tout de ma bannette. C’est très sec, très agréable. Mais quand il faut sortir pour manœuvrer, c’est hyper fatiguant… »

« La transition est assez brutale ! Cet après-midi, j’étais encore dans des calmes, en train de m’ennuyer en attendant le vent et là, arriver en pleine ville, c’est impressionnant… Belle transat : je me suis rendu compte que j’étais à la fois capable de dérouler tout le parcours heure par heure, et de comprendre que j’ai traversé l’Atlantique en dix jours ! Et même si ma trajectoire paraît assez droite, il a fallu enchaîner en permanence parce qu’il se passe tout le temps quelque chose. J’ai fait connaissance avec mon bateau parce que je n’avais pas beaucoup navigué avec, et encore moins en solitaire. C’était une belle mise en contact avec des conditions météo plutôt sympas : pendant deux-trois jours, on était plus près de la Guadeloupe que de New-York !

On a fait de belles moyennes, et mes concurrents étaient de toutes façons un poil plus rapides. En plus le jeu de la météo les a favorisé puisqu’ils ont pu couper le fromage, à un endroit où je n’aurais pas pu passer.

Par rapport à un Multi50, c’est hyper confort ! Ma cellule de vie est de plain pied avec le cockpit de manœuvre, et je vois tout de ma bannette. C’est très sec, très agréable. Mais quand il faut sortir pour manœuvrer, c’est hyper fatiguant… On a eu deux passages de front où il a fallu renvoyer de la toile derrière rapidement : c’est éreintant. Une heure de sport !

Mon premier virement de bord, je l’ai fait il y a deux jours… Mais les empannages, j’en ai enchaîné. C’est beaucoup plus simple que de virer de bord où on fait souffrir le bateau. Les séquences de manœuvres sont assez fatigantes quand même ! Et il faut être attentif en permanence parce qu’il y a moyen de se faire piéger très vite ! Mais j’ai été prudent et je n’ai rien cassé…

Je n’ai pas beaucoup dormi : je pense que je n’ai pas été très bon sur la gestion du sommeil. Mais moi, je n’avais pas la tension du combat au contact qu’ont connu François et Thomas. Et le jour où ils sont arrivés à New-York, je me suis complétement détendu : le côté compétiteur a basculé même si je n’ai pas baissé de rythme, mais j’étais plus zen.

On va améliorer le bateau qui a tout de même dix ans d’âge : on va jouer sur le gréement en diminuant la hauteur de mât, en changeant la configuration de la voilure pour 2017. J’ai bien vu que le bateau va vite et reste facile quand il n’est pas chargé de toile… L’étude est lancée.

J’ai eu de grands moments de plaisir à bord d’Actual ! C’est très différent d’un Multi50, mais c’est incroyable comment on peut aligner les milles faciles… »



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