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#AC35

35e Coupe de l’America : Bronca des « historiques » après le vote sur la nouvelle jauge

Luna Rossa claque la porte • Alinghi réapparait • Emirates Team New Zealand menace

vendredi 3 avril 2015Christophe Guigueno

Le 1er avril (sic), les organisateurs de la 35e Coupe de l’America annonçaient qu’après un vote entre les différentes équipes la taille du bateau serait réduite de 62 à moins de 50 pieds. Cette réduction doit entraîner une autre réduction de taille, celle des coûts ! Mais elle a aussi entrainé le départ de Luna Rossa.

Participer à la Coupe de l’America coûte très cher. Mais avec les nouveaux foils qui permettent de voler au près comme au portant à plus de 40 nœuds, les ailes et la longueur des coques ne font plus la différence. Les AC45 AC45 #AC45 , répliques ailées des AC72 AC72 #AC72 , l’ont prouvé dès l’instant que Oracle Team USA, BAR ou Artemis y ont installé les fameux patins. Plus petits, plus facilement transportables, moins chers à construire (coques et ailes seraient monotypes), et moins chers à faire fonctionner, ces nouveaux supports ont tout, enfin, de la Formule 1 des mer.

Du côté Français, la réponse a été rapide et positive. Même Si Franck Cammas, Michel Desjoyeaux et Olivier de Kersauson disposent désormais d’un AC45 AC45 #AC45 et d’un budget fourni par Groupama pour la saison 2015, construire et financer un AC62 AC62 #AC62 pour 2017 avait tout d’une mission impossible.

Franck Cammas : « Après cette révolution technologique [ndr : celle des foils], la majorité des teams engagés dans la 35e édition, dont Team France, en ont fait une seconde en adaptant la taille des bateaux et donc les budgets à la réalité économique du monde dans lequel nous vivons.

 L’America’s Cup America's Cup #AmericasCup va renforcer son statut de véritable Coupe de Monde de la Voile en rassemblant davantage d’équipes et devient vraiment attractive pour les partenaires commerciaux avec lesquels nous discutons. Cette évolution va clairement dans le sens de Team France et dans celui de la culture française en matière de partenariat sportif, l’un des plus développé au monde. Aujourd’hui, Team France est en ordre de marche. Notre base lorientaise est opérationnelle, notre équipe sportive est performante et grâce à Groupama, nous serons sur le circuit cette année avec l’AC45 qui est en cours de préparation."

Les Italiens font sécession

Sur les 6 équipes réunies autour de ce vote, une n’a pas du tout apprécié la réduction de la taille du bateau. Les Italiens de Luna Rossa étaient largement avancés dans la conception de leur nouveau catamaran que ce changement de cap ruine tous leurs efforts. Avant le vote, les Italiens avaient déjà menacé :

« si le principe d’unanimité entre tous les challengers qui est demandé pour changer les règles de classe n’est pas respecté, Luna Rossa sera dans l’obligation de se retirer de la compétition. »

Un choix confirmé après le vote par l’équipe de Patrizio Bertelli. Le patron de Prada, sponsor de l’équipe, a déclaré remercier l’équipe qui a travaillé dur pendant un an.

« Je regrette que tous ces efforts sont annulés par une manœuvre sans précédents dans l’histoire Histoire #histoire de la Coupe de l’America ».

« The America’s Cup America's Cup #AmericasCup will miss Luna Rossa ! »

La décision des Italiens qui n’ont pas manqué une Cup en 4 éditions a fait réagir les Suisses d’Alinghi qui ne s’étaient plus exprimés sur la Coupe de l’America depuis leur défaite face aux américains. L’équipe d’Ernesto Bertarelli s’est fendue ce vendredi d’un communiqué laconique et railleur :

« Aujourd’hui est à marquer d’une pierre noire dans l’histoire Histoire #histoire de l’America’s Cup. Passion, talent et détermination sont des qualités qui caractérisent Luna Rossa et qui sont requises dans cette compétition. Luna Rossa nous a donné l’envie de participer en 2000, et de vaincre ! La Coupe perd de son attrait sans vous, cari amici ! »

Grant Dalton, de son côté, s’est déclaré attristé par le départ de son « allié » :

« Nous sommes franchement déçus que les choix de l’America’s Cup Event authority ont mené à l’abandon de nos amis de Luna Rossa. Cela lance un message clair et net sur le fait que les manœuvres prises de façon égoïstes en ce qui concerne les règles qui régissent le plus ancien trophée sportif du monde ont des conséquences, non seulement sur la coupe de l’America amis aussi sur le monde de la voile. »

Les Kiwis restent d’ailleurs l’arme au point puisque les Américains ont aussi choisi de supprimer la régate de qualification qui devait se dérouler à Auckland. Emirates Team New Zealand attend donc d’en savoir plus sur ce point mais annonce la couleur on prenant partie pour Luna Rossa.

La nouvelle génération mise en avant

Face à cette bronca des « historiques » de la Coupe de l’America, les Américains restent de marbre et mettent en avant les jeunes équipes.

Harvey Schiller, Commercial Commissionner de la 35e America’s Cup : « A la recherche d’une exposition Exposition #Exposition encore plus grande, la Coupe de l’America est désormais accessible à de nouvelles équipes et à une nouvelle génération de personnes telles que Ben Ainslie, Nathan Outteridge, Jimmy Spithill, Franck Cammas et Peter Burling grâce à qui nous disposons de fondations sérieuse pour un événement compétitif. »

Le message est donc clair. Exit les batailles de tycoons où l’argent faisait la victoire. La Coupe de l’America change (enfin ?) et peut devenir une vraie épreuve sportive avec de jeunes équipes navigant sur les bateaux les plus rapides du monde. La Formule 1 de la voile tant de fois annoncée sur les précédents décennies, de la Formule 40 aux trimarans ORMA a peut-être trouvé enfin son support, le catamaran volant et son trophée, la bonne vieille Aiguière d’argent…



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