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#BWR2014

Barcelona World Race : Retour sur les temps forts du tour du monde de Bernard Stamm et Jean Le Cam

vendredi 27 mars 2015Redaction SSS [Source RP]

Voilà maintenant près de 48 heures que Bernard Stamm et Jean Le Cam ont franchi la ligne d’arrivée de la 3e édition de la Barcelona World Race Barcelona World Race #barcelonaworldrace , signant une victoire magistrale après un peu plus de 84 jours de mer. Quatre-vingt quatre jours durant lesquels les deux skippers de Cheminées Poujoulat ont su partager et mettre en commun leurs expériences au service du bateau afin d’atteindre leur objectif commun de monter sur la plus haute marche du podium de ce tour du monde en double et sans escale.

Les pépins techniques

B.S. : « Nous avons connus quelques soucis mais nous avons cependant fait très attention au matériel, du début à la fin. Jean est d’ailleurs très soucieux de ça. Autre atout, il connait bien les bateaux, il sait comment ils sont construits et comment les réparer. De plus, il possède un grand sens pratique qui a été très utile pendant ce tour du monde. Pour certains trucs, comme le hook, il a su apporter des solutions rapides, pour d’autres, comme la girouette, ça a été moi. Sur ce sujet, nous avons été extrêmement complémentaires et cela nous a permis de faire face à toutes les situations que nous avons rencontrées. »

J.L.C. : « Pendant ce tour du monde, Bernard et moi avons fait une vraie collecte d’emmerdements. Nous en avons eu quasiment tous les jours ! Je me souviens qu’un matin, il m’a réveillé pour que je prenne mon quart et qu’il m’a dit que tout allait bien. Je me suis presque demandé si c’était vrai ! L’avantage, c’est que lorsque tu en as tout le temps, tu finis carrément par les banaliser. Sortir la caisse à outil quotidiennement, c’était quasiment devenu normal à la fin. L’un de nos challenges pendant cette course, a clairement été de réussir à réparer tout ce qui cassait. J’avoue que ça m’a bien arrangé que Bernard monte dans le mât à ma place parce que je n’aime pas vraiment ça. Toutes les casses que nous avons connues sont liées au fait que nous n’avons eu que peu de temps pour préparer le bateau que nous avons récupéré en pièces détachées six mois avant le départ de la course. »

Le cap Horn, toujours magique

B.S. : « Le Horn, c’est effectivement toujours spécial. C’est un point de passage qui t’oblige à nouveau à naviguer avec autre chose que la météo. Mais surtout, c’est un moment où tu peux mettre le clignotant à gauche et commencer à faire route en direction de la maison. Bref, le Horn c’est le Horn. Ce n’est pas si courant d’enrouler ce rocher-là ! Les conditions étaient maniables malgré quelques grains alors c’était sympa ! »

J.L.C. : « Même quand on le franchit pour la cinquième fois, ça reste un moment particulier. Là, nous sommes passés de nuit, à environ 15 milles du fameux rocher. Le bateau marchait vite et il y avait beaucoup de mer. C’est un très bon souvenir pour moi. On est toujours content de laisser le Horn dernière soi parce que le grand sud, c’est franchement long. L’Indien, notamment, est interminable. C’est aussi parce que pour moi, la frontière naturelle du Pacifique est au sud de la Nouvelle-Zélande alors qu’en fait, elle se situe à la latitude de la Tasmanie. Bref, le Horn, c’est perpétuellement magique. Là, c’était la deuxième fois que je le passais en double. La première fois, c’était avec Vincent Riou, pas tout à fait dans le même contexte. »

Une remontée de l’Atlantique presque entièrement au près

B.S. : « Nous avons quitté les dépressions du sud à hauteur de l’Uruguay, par conséquent, nous avons fait beaucoup de route dans les conditions du grand sud. Reste que notre trajectoire jusqu’à l’équateur s’est révélée idéale et très rapide. Nous avons établi un nouveau temps de référence, toutes courses IMOCA Imoca #IMOCA confondues, entre le cap Horn et l’équateur ? Ah bon… je ne savais pas, mais c’est une bonne nouvelle ! La traversée du Pot-au-Noir s’est ensuite plutôt bien passée, elle aussi, même si elle nous a obligés à aller assez Est. La suite n’a pas été fantastique parce que l’alizé du nord ne s’est jamais vraiment ouvert et qu’il a fallu gérer une dépression plantée sur notre route mais bon, globalement, ça a été ».

J.L.C. : « Pendant cette remontée, nous avons pris notre plus gros coup de baston de toute la course. Trente-cinq nœuds fichiers étaient prévus et nous en avons ramassé 50. Nous étions avec deux ou trois ris dans la grand voile et nous ne pouvions même pas mettre l’ORC ! Autre chose, nous avons fait du tribord amure quasiment des Malouines jusqu’à Madère. T’imagine ?! Presque trois semaines, plus ou moins au près ! Il se trouve que le Pot-au-Noir était positionné au niveau de l’équateur, ce qui est exceptionnel. Nous l’avons donc passé hyper Est, par 24°30 il me semble. Et puis il y a aussi les algues ! Entre les Kelps et les Sargasses, nous avons vraiment été servis. C’était juste infernal ! En prendre une dans le safran, c’est insupportable surtout quand ça arrive 30 fois par heure et que ça dure des jours… »


Voir en ligne : Info presse poujoulat.bernard-stamm.com/fr/



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