Traversée de l’Atlantique
80 jours de mer pour Harald Sedlacek et son bateau de 4,90 m
"Je vais bien, je commence à être fatigué, la nourriture commence à manquer"
jeudi 10 avril 2014 –

Imaginez vous dans le tambour d’une machine à laver pendant 80 jours. C’est ce que vit le navigateur Harald Sedlacek tout au long de cette traversée. Il n’a pas été épargné par différents problèmes. Cette traversée se révèle bien plus difficile que ce que l’équipe du Team FIPOFIX avait imaginé. Tout d’abord, les conditions météorologiques ont et sont toujours très compliquées. Après les tempêtes des deux premières semaines, la position de l’Anticyclone des Açores très Sud qui a obligé le petit bateau jaune à descendre entre la côte marocaine et les Iles Canaries avant de pouvoir prendre la direction du Nouveau Continent. Les Alizés de Nord-Est qui auraient dû pousser FIPOFIX vers son objectif ont été particulièrement absents ou perturbés, jamais plus de deux jours consécutifs avec ce vent propice à une route « paisible » : des orages, et surtout des zones interminables sans vent. Et quand on sait que la vitesse Vitesse #speedsailing du bateau n’excède pas les 5 noeuds , il est totalement impossible d’échapper à ces systèmes météo, comme peuvent le faire les grands frères IMOCA Imoca #IMOCA lors du Vendée Globe par exemple.
Ensuite, des problèmes techniques en pagaille. Après seulement quelques jours de mer, à l’approche du Cap Finisterre, le servo électronique du pilote automatique s’est déprogrammé jusqu’à s’éteindre complètement, obligeant ainsi le skipper à prendre la barre 20h par jour. C’est comme si vous conduisiez votre voiture sans direction assistée sur une route de montagne pendant 80 jours !!! Harald n’a pas souhaité abandonner, sa détermination et son envie de réaliser ce défi ont dépassé la souffrance physique d’être en permanence à la barre.
Par la suite, c’est le safran bâbord qui a commencé à se décrocher du tableau arrière. Harald a tenté plusieurs réparations des attaches du safran, mais sans résultat. Il a dû se résoudre à ôter ce safran et par chance grâce à l’hydrogénérateur le bateau est stabile et manœuvrant. Cela fait presque un mois qu’Harald Sedlacek navigue ainsi et arrive à continuer son Aventure Aventure .
Ensuite ce sont les problèmes physiques qui apparaissent. A force de se mouvoir uniquement sur les genoux, le skipper a vu son genou droit s’inflammer. Grâce à la trousse de secours, quelques pommades et anti inflammatoires ont réussi à réduire ce problème. Le dos, les mains du jeune marin sont aussi mis à rude épreuve. Harald prouve sa résistance physique et morale. Il est prêt pour les grandes épreuves nautiques !
Joint sur son téléphone satellite, Harald assure :
« Je vais bien, je commence à être fatigué, la nourriture commence à manquer. Le bateau fonctionne bien et m’offre de belles glissades sur les grandes vagues de l’Atlantique ».
Le dernier problème pour le jeune skipper de l’extrême est effectivement la nourriture. L’équipe avait prévu environ 80 jours de vivre et Harald a dû se rationner depuis une quinzaine de jour. Il lui reste environ 10 jours de nourriture. C’est ce qui pourrait faire qu’Harald Sedlacek stoppe son défi aux Bahamas. Le pari sera gagné : traverser l’Atlantique sur un bateau de 4,90m de conception novatrice, construit dans un matériau 100% recyclable, à base de fibre volcanique.
Ce défi Atlantique, d’un continent à l’autre, se révèle être un grand succès pour le Team FIPOFIX. Le matériau a prouvé sa résistance, sa fiabilité sur un parcours transocéanique de 4500 miles nautiques. C’est aussi un grand succès pour Harald Sedlacek qui rentre par la grande porte dans l’histoire Histoire #histoire des marins transocéaniques. Tel père, tel fils.
Le défi « Proof of Principle » du Team FIPOFIX va enfin prendre fin dans quelques jours. Harald pourra raconter de vive voix sa grande traversée, sa longue route. Un exploit fantastique pour un marin autrichien.
Voir en ligne : Info presse www.open16.com
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