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Solitaire du Figaro • étape 2

Péron, Chabagny et Duthil jouent les 1ers rôles au départ de Caen

dimanche 7 août 2011Information Solitaire du Figaro

Tapis rouge pour les 47 acteurs de La Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire , gratifiés d’un franc soleil et d’une jolie brise de Sud-Ouest au moment du coup de canon devant Ouistreham. Le film de cette deuxième étape commençait très bien en baie de Seine pour les vedettes Eric Péron (Macif 2009), Thierry Chabagny (Gédimat) et Frédéric Duthil (Sepalumic) qui ouvraient la marche à la bouée Radio France.

Mais l’intrigue s’embrouille dès le début de soirée avec un renforcement du vent (jusqu’à 35 nœuds en rafale) le long des côtes du Cotentin. Entre Barfleur et le Raz Blanchard, les marins seront au près, sous la pluie, dans les cailloux et avec le courant de face !

Ce dimanche matin à 11 heures, les 47 Figaro Bénéteau quittaient dans la fraîcheur le bassin Saint-Pierre de Caen pour une joyeuse parade en file indienne dans le canal de Ouistreham. L’attente a été longue ensuite dans le sas du port normand (plus de deux heures). Aussi, les lunettes noires cachaient mal une certaine tension chez les navigateurs, impatients d’entrer en action et préoccupés par le déroulé de cette étape irlandaise.

Vers 14h30, les portes s’ouvraient enfin et les marins étaient libérés, salués par des milliers de spectateurs postés le long des écluses et sur les digues. A terre comme en mer, cette étape normande s’est révélée un beau succès populaire.

Le temps de plomber tous les moteurs, d’ajuster une première fois la ligne et le départ était finalement donné à 16h49 pour un parcours côtier de 10 milles en baie de Seine. Le décor était parfait côté lumière, un peu plus chaotique au niveau du vent et de l’état de la mer. Au coup de canon, dans un flux de Sud-Ouest variant de 8 à 15 nœuds et un fort clapot, trois concurrents sont rappelés à l’ordre pour départ prématuré et doivent repasser la ligne : Paul Meilhat (Macif 2011), Gildas Morvan (Cercle Vert) et Sam Goodchild (Artemis). Le premier bord de près se jouait ensuite dans un vent très instable, avec un avantage à gauche du plan d’eau où la pression était plus forte. A la bouée de dégagement Geolink, Thierry Chabagny (Gédimat) passait en tête suivi d’Eric Péron (Macif 2009) et d’Erwan Tabarly (Nacarat). Derrière, la flotte était très groupée. Mais les trois bords suivants se chargeaient de modifier l’ordre des leaders et de disperser légèrement les troupes. A la marque Radio France, Eric Péron, Thierry Chabagny et Frédéric Duthil (Sepalumic) ouvraient le bal alors que le vent montait violemment sous un grain et que le ciel se chargeait de nuages, signes annonciateurs d’une nuit tourmentée et humide.

L’armada prenait ensuite son envol sous la pluie, au reaching, cap au Nord-Ouest, en direction de la pointe du Cotentin. Le vent était déjà fort devant Ouistreham. Il va encore fraîchir avec le passage du front. Au moment d’enrouler la pointe de Barfleur, vers minuit, les marins devraient se retrouver au près, avec des rafales à 35 nœuds et le courant contre eux, générant une mer très désagréable. Jusqu’au passage dans le Raz Blanchard, ou plus à terre, dans les cailloux du Gros du Raz, cette portion de parcours ne sera pas une partie de plaisir. C’est peut-être même le gros morceau de cette deuxième étape à destination de Dún Laoghaire (Irlande) !

Ils ont dit :

Fred Duthil (Sepalumic)

« Je pense qu’il y aura pas mal de passages assez compliqués et peut-être dangereux, comme au Raz Blanchard. Cela peut mettre quelques bateaux en difficulté et forcément créer des écarts. Il faudra être vigilant et naviguer avec prudence. En ligne droite, la brise, j’aime bien, mais quand il faut aller faire du rase-cailloux dans 30 à 35 nœuds de vent en pleine nuit, sous la pluie, je suis peut-être un peu moins serein. Il ne faudra pas se mettre en difficulté dans des endroits comme ça. Mon objectif est de faire une étape prudente et d’essayer de me placer dans les 5 à l’arrivée pour me redonner confiance ».

Romain Attanasio (Savéol)

« Le passage du Gros du Raz, c’est un petit couloir de 100 mètres de large avec des cailloux au milieu, qu’on a passé sur La Solitaire il y a deux ou trois ans. Sous spi avec 20 nœuds de vent, ça faisait déjà peur. Donc de nuit, au près dans 30 nœuds, je ne sais pas ce que ça va donner. Mais on n’a pas trop le choix, parce que de l’autre côté, (par Aurigny au milieu du Raz Blanchard) la mer sera encore pire. Passer par le Gros du Raz permet de te protéger du courant et de la mer forte. Il va falloir naviguer avec notre écran (de navigation) déporté sur les genoux ! Ça va être blanc de partout… »

Jeanne Grégoire (Banque Populaire)

« Je suis un peu tendue. Parce que j’ai envie de bien faire. Je sais qu’il y aura des changements de voile, des histoires de trajectoires super importantes. On sait qu’il y a des rafales de vent mais seront-elles fortes ? Les fichiers ne sont pas tous calés. Tu pars quand même avec dans la tête plein de scénarios différents. Et ce sont ces petites différences qui feront les minutes d’écart à un moment donné. Il va y avoir du boulot ! »

Yoann Richomme (DLBC)

« Cette fois-ci, je veux être dans le coup. Comme j’ai raté ma première étape, j’ai vraiment les crocs. L’idée est de ne rien tenter de fou, de rester avec le paquet jusqu’à la pointe d’Angleterre. Tout en faisant quelque chose d’assez safe. C’est facile à dire, plus difficile à exécuter vu qu’on sera de nuit dans les cailloux… Il faudra faire simple et ne pas se fatiguer. »

Jean-Charles Monnet (Paris 15e- Château Peyrat Fourthon)

« Il faudra être bon la première nuit car c’est là que sera le plus délicat à négocier : le Raz Blanchard, l’atterrissage sur Guernesey…Une fois que Guernesey sera passé, tout le monde sera soulagé. De mon côté je vais essayer de bien gérer mon sommeil, de bien m’alimenter, essayer de ne pas trop m’énerver. Garder de la lucidité pour la fin de la course... Il faudra bien se reposer pendant la traversée de la Manche, faire marcher le bateau mais ne pas hésiter, si le pilote va bien, si la mer n’est pas trop dure, à récupérer. »



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