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Route du Rhum

Thomas Ruyant : "L’arrivée est fabuleuse"

"C’est énorme pour moi d’enchaîner une victoire sur la Transat 6.50 et maintenant sur la Route du Rhum"

jeudi 18 novembre 2010Redaction SSS [Source RP]

En passant la ligne d’arrivée en Guadeloupe à 12 heures 12 minutes 17 secondes (heure de Paris), Thomas Ruyant remporte la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum - La Banque Postale 2010 en catégorie Class 40. Le temps de course de Destination Dunkerque est de 17 jours 23 heures 10 minutes 17 secondes. Sur le parcours théorique de 3 539 milles, Thomas Ruyant, soutenu par la Communauté urbaine de Dunkerque et « Faber France », affiche une vitesse Vitesse #speedsailing moyenne de 8,21 nœuds. Il entre au palmarès de la course en remportant la deuxième édition de la course disputée par les Class 40 (monocoques de 12,19 m) après l’Anglais Phil Sharp en 2006.

Thomas Ruyant :

« Mes premiers mots vont pour l’ensemble de mes partenaires notamment « Faber France » et la Communauté urbaine de Dunkerque présidée par Michel Delebarre. C’est énorme pour moi d’enchaîner une victoire sur la Transat 6.50 et maintenant sur la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum . Je n’en reviens pas. Les dernières 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures ont été les plus difficiles, les plus fatigantes avec du vent atteignant les 35 nœuds, la pression de Nicolas Troussel et des problèmes de pilote automatique. L’arrivée est fabuleuse. Je suis fatigué mais l’adrénaline me tient en forme. Quand je suis parti de Saint-Malo, j’avais une grosse envie de me faire confiance dans mes choix, mes décisions. Au bout de trois ou quatre jours, j’ai compris que je pouvais imposer mon rythme, que j’avais le pouvoir d’emmener cette flotte de 44 Class 40. Ensuite, comme dans un rêve, j’ai enchaîné les bons choix stratégiques, météorologiques. Ma traversée a été copieuse avec beaucoup de près, des conditions musclées au Nord. En tout cas, c’est complètement encore inimaginable pour moi de réaliser ses deux performances avec aussi peu d’intervalle. Je vais maintenant me reposer avant de penser à la suite ».

Maîtrise. Un bien grand mot pour un si jeune coureur. Mais un terme qui s’impose pourtant à la "lecture" de la trajectoire sans fausse note du Dunkerquois Thomas Ruyant, brillant vainqueur de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum 2010 catégorie monocoque de 40 pieds. Le skipper de "Destination Dunkerque" triomphe après s’être emparé de la tête de la course dès le second jour de la traversée vers Pointe à Pître, à l’orée de la première grande option météo, pour ne plus la lâcher jusqu’à son arrivée ce matin aux premières lueurs de l’aube guadeloupéenne.

A l’instar de nombre de ses adversaires, Thomas avait décidé une fois sorti du golfe de Gascogne d’escalader par sa face nord l’immense masse anticyclonique qui barrait la route des Antilles. Seul parmi les favoris de l’épreuve, Nicolas Troussel plongeait au ras des côtes ibériques à la recherche d’alizés. Des alizés extraordinairement absents cette année, au moins pour les partisans de la Route Nord qui, dans le sillage de Ruyant, allaient aligner d’interminables journées, deux semaines durant, face au vent et à une mer par instant creusée et désagréablement croisée. Et c’est là que le jeune Ruyant marquait une première fois les esprits, en tenant à distance et en augmentant régulièrement son avance sur des garçons aussi expérimentés qu’Yvan Noblet, Sam Manuard ou Jorg Richers. Alors que les dépressions, brutales puis orageuses se succédaient dans l’ouest des Açores, Thomas laissait entrevoir une autre facette de son talent, sa capacité à enchaîner, sans le moindre routage ni aide extérieur, les transitions d’un système à l’autre. La "trace" qu’il laisse dan son sillage virtuel sur les cartographies informatiques, toute en "aile de mouette", témoigne de la franchise et de la précision de ses prises de décisions stratégiques, pour demeurer en permanence, et malgré la dureté des éléments, dans le tempo du vent. Il portait ainsi au bout de 12 jours de course son avance à 132 milles sur son dauphin Yvan Noblet. Jusqu’au boutiste raisonné, il s’accrochait à une option nord qu’aucun de ses adversaires n’acceptaient à ce moment de l’épreuve de suivre.

Malmené par les éléments, avec lors d’un bref épisode sous spi, un "vrac" monumental qui lui coûtait son petit spi et, plus grave, détériorait sérieusement son chariot de grand voile, mais souffrant davantage pour son bateau que pour lui-même, Ruyant le marin faisait alors preuve de sagesse en levant le pied dans le plus fort du chaos. Il interrompait même à 5 jours de l’arrivée sa course à l’ouest au plus fort du vent, afin de préserver l’intégrité de son "Destination Dunkerque" en prévision d’une arrivée qu’il annonçait des plus serrée. Et conformément à ses prévisions une nouvelle fois avérées exactes, c’est Nicolas Troussel, le double vainqueur de la Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire et adversaire éminemment respecté et redouté de Thomas, qui surgissait de sa route alizéenne pour s’emparer de la deuxième place et faire planer sa menace sur le voilier Dunkerquois, à moins de 38 milles du tableau arrière du plan Verdier Nordiste.

A 600 milles de l’arrivée, et avec l’établissement de plus en plus stabilisé d’un régime de nord est, un sprint de vitesse Vitesse #speedsailing au vent arrière débutait. Fatigué, souvent "dans le rouge" de ses réserves physiques, Thomas s’accrochait, repoussant Troussel à 72 milles. Une dernière nuit de toutes les peurs et de tous les espoirs s’avançait, avec un long chemin de croix dans le dévent de la Souffrière, et un ultime rush saccadé et ciselé à coups de virements de bord, pour un final à l’image de cette Route du Rhum, au près, face au vent et à la houle... avant ce geste de victoire lancé voici seulement une année, dans la Baie de Salvador de Bahia, quand Thomas Ruyant célébrait dans la lumière dorée d’une autre aube triomphante sa Transat 6,50. "Si on m’avait dit qu’un an plus tard je revivrais la même émotion à l’arrivée de la Route du Rhum....". Une victoire, un record Record #sailingrecord de l’épreuve (l’anglais Phil Sharp avait en 2006 bouclé l’épreuve en 18 jours 10 heures 21 minutes et 18 secondes de course, à 8,01 nœuds de moyenne.), et un doublé historique avec la Transat 6,50 remporté à un an d’intervalle.

Il a tout d’un grand

Thomas Ruyant, 29 ans, est originaire de Malo-les-Bains (59). Sportif de haut niveau, il a pratiqué le hockey sur glace et a même participé au marathon de New York. Thomas a débuté la voile de compétition sur le tard. Il a navigué beaucoup sur le voilier familial. Puis vers l’âge de 16 ans, le jeune dunkerquois a décidé de se mettre au dériveur et au Laser Radial. Très vite, la passion des courses à la voile le prend. Au centre régional de voile de Dunkerque au sein de l’association « Dunkerque Plaisance Plaisance #Plaisance  », il a enchaîné les navigations en First Class 8 puis sur le Tour de France à la voile à bord du Mumm 30 « Defi Jean Bart ». En 2005, il a embarqué, avec Géry Trentesaux, sur « Courrier Dunkerque ». Il se rend compte alors de son niveau et de sa passion pour le large. La Mini-Transat Mini-Transat #MiniTransat devient rapidement un objectif. Il rencontre Patrice Verley, le président fondateur de « Faber France » et voilà que son premier projet de course en solitaire prend forme. A bord d’un plan Rogers, petite coque de noix, il s’inscrit à la saison 2006 du circuit Mini pour finir, en 2007, à une belle 23e place pour sa première traversée de l’atlantique en solitaire. 2008 sera l’année de sa consécration. Avec un mini 6.50, dernière génération, dessiné par Jean-Marie Finot et Pascal Concq, Thomas enchaîne les victoires en double et en solo. Au départ de sa deuxième Transat 6.50 en septembre 2009 à La Rochelle, il fait figure de favori. Au terme d’une course folle, d’une magnifique sortie du pot-au-noir, le navigateur remporte le 22 octobre la Transat 6.50 un doux matin en baie de Salvador de Bahia, chapeau du carnaval sur la tête ! La suite correspond à la trajectoire de Ruyant. En véritable petit chef d’entreprise, il arme un Class 40 pour la Route du Rhum. Quatre victoires plus tard (Grand Prix de Douarnenez Douarnenez #Douarnenez , Chrono 2010, Record Record #sailingrecord SNSM, Normandy Channel Race avec Tanguy Leglatin), l’étiquette de favori de la course dans la catégorie des 45 Class 40 au départ à Saint-Malo, lui colle, à nouveau à la peau. Deux jours après le départ de la cité corsaire, il prend la tête de sa première Route du Rhum pour ne plus la lâcher et ajoute une nouvelle ligne à son palmarès, et entre dans l’histoire Histoire #histoire de la course au large en solitaire en étant le seul marin à remporter, coup sur coup, la Transat 6.50 et la Route du Rhum. Chapeau !

- Info presse Tanguy Blondel / www.thomasruyant.com


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