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Solitaire du Figaro

Jérémie Beyou premier à St Gilles Croix de Vie

"Bernard Paoli" a franchi la ligne d’arrivée à 20h20mn37s

jeudi 6 août 2009Information Solitaire du Figaro

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Ce jeudi 6 août à 20 heures 20 minutes et 37 secondes, devant Saint-Gilles Croix de Vie, Jérémie Beyou a coupé le premier la ligne d’arrivée de la deuxième étape de La Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire . Le skipper du Figaro Bénéteau 2 Bernard Paoli a mis 2 jours 4 heures 21 minutes et 37 secondes pour parcourir les 365 milles de ce run de vitesse Vitesse #speedsailing entre La Corogne et Saint-Gilles Croix de Vie, à la vitesse Vitesse #speedsailing moyenne de 6,97 nœuds.

Il avait volé le départ en Galice, mais il n’usurpe pas sa victoire en Vendée, Jérémie Beyou ! Parti donc bon dernier de La Corogne parce que trop gourmand au départ – seul rappel individuel sur la ligne - le skipper de Loctudy élevé aux bons grains de la baie de Morlaix a remonté toute la flotte sur ce run de vitesse Vitesse #speedsailing à travers le golfe de Gascogne. En « forçant le cap », avec une route plus à l’ouest que les autres leaders, le skipper de Bernard Paoli a exploité au mieux sa bonne idée. Plus près du vent, il pouvait mieux profiter de chaque adonnante, bénéficier en premier des renforcements de pression qui arrivaient du nord… et laisser parler son talent de sprinteur dans tous les cas. De fait, même si les vitesses des bateaux étaient proches sur ce bord de près bâbord amures qui a duré la bagatelle de 300 milles, Jérémie Beyou a toujours su gagner et conserver le petit dixième de nœud d’avance qui distingue les cadors des bons Figaristes. Pendant ces étapes dites « de sangliers » - tous au même cap ou presque, sans grande option météo et avec la recherche de vitesse Vitesse #speedsailing pure pour unique combat – ce petit détail n’en est pas un.

Après avoir pris la tête au pointage de 16h hier mercredi et viré le premier la bouée SN1 à 16h14 ce jeudi avec 11 minutes d’avance sur Nicolas Lunven (CGPI) - il y remportait ainsi le Grand Prix GMF Assistance - Jérémie Beyou a parfaitement maîtrisé les 38 derniers milles sous spi entre l’estuaire de la Loire et Saint-Gilles Croix de Vie. A 18h37 il était à l’île d’Yeu et partait au largue serré, toujours sous spi, vers la ligne. A 20h20, il gagnait. Implacable. Quand un Beyou de ce niveau est placé entre la marque et la flotte au portant, il n’y a pas grand chose à faire. Il faut croire aussi que la Vendée lui porte chance : en 2005, dans des conditions approchantes sur le final, il était aller chercher sa toute première victoire d’étape à Port Bourgenay et avait remporté du même coup La Solitaire. C’était alors sa 9e participation. Malheureux ensuite en 60 pieds avec ses abandons sur casse dans la Barcelona World Race Barcelona World Race #barcelonaworldrace et le Vendée Globe, Jérémie Beyou voulait à tout prix courir La Solitaire à nouveau cette année. C’était une bonne idée, donc. Pour l’anecdote enfin, on notera que le vainqueur du jour, 33 ans et père de deux enfants, est aussi un des premiers à avoir aidé un certain Yann Eliès (Generali) à revenir à son meilleur niveau de marin. En mars dernier, Jérémie avait embarqué Yann sur son Figaro pour ce qui était alors la première sortie en mer du célèbre blessé du Vendée Globe. Cinq mois plus tard, Yann a gagné à La Corogne et Jérémie à Saint-Gilles Croix de Vie. Le destin rend la monnaie. L’histoire Histoire #histoire est assez jolie.

Jolie aussi l’aventure Aventure de Nicolas Lunven (CGPI) qui confirme dans les grandes largeurs son excellent résultat de La Corogne. Encore deuxième ! A 26 ans, le fils de Bruno et neveu de Dominique - brillants deuxièmes de la Solitaire en 1973 et 1974 – fait honneur à sa lignée. Sans compter qu’il devrait prendre le leadership du classement général, puisque Yann Eliès - qui n’avait que 16 minutes d’avance sur lui en Espagne - émargeait en 31e position à 8 milles au pointage de 19h00. Premier du classement Bénéteau des bizuths en 2007, leader de La Solitaire à mi-parcours en 2009, Nicolas Lunven n’en finit plus de confirmer tout le bien qu’on pense de son talent. Et du talent il lui en a fallu dans les derniers milles pour résister aux assauts répétés de deux cadors du circuit : Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles) et Nicolas Troussel (Crédit Mutuel de Bretagne), qui engrangeaient eux aussi les dividendes de leur route à gauche du plan d’eau. Au final, la 3e marche du podium de cette étape revenait finalement à Thierry Chabagny. On subodorait alors déjà qu’il n’y aurait que peu d’écarts – en tous cas rien de rédhibitoire – les 40 premiers bateaux tenant en à peine plus d’une heure. Autrement dit, à mi parcours le suspense est intégralement préservé. Personne ne s’en plaindra.

BM

Jérémie Beyou (Bernard Paoli), vainqueur de l’étape, 5e au général

La première impression : « Elle a été dure physiquement, celle-là ! D’autant que je n’étais vraiment pas bien parti après avoir volé le départ à La Corogne. C’est la première fois que ça m’arrive en 10 participations à La Solitaire de voler un départ, arriver gagnant dans ce cas-là est d’autant plus valorisant. La Vendée me réussit plus que l’Espagne on dirait (ndlr, Jérémie Beyou avait gagné La Solitaire 2005 à Port Bourgenay). »

La dureté de la course : « Le problème de cette course, est qu’il faut vraiment se faire mal, en tous cas moi je n’ai pas trouvé la recette pour faire sans et je pense que celui qui croit la gagner en claquant des doigts, il n’est pas né celui-là ! »

Le sommeil : « Il faut le prendre aux bons moments… mais dans l’ensemble il n’y en a pas beaucoup ! »

La stratégie : « Il fallait bien se positionner d’abord et ensuite jouer de tous petits trucs, ne pas rater ce qui se présentait. J’étais dessus en tous cas, et il le fallait car le vent changeait souvent de direction, comme cet après-midi ou c’était vraiment le pire. Il fallait sans cesse affiner à la barre et aux réglages. Je suis vraiment aller chercher le vent dans le nord. Ma position au-dessus des autres était enviable car je pouvais « écraser » à tout moment. J’ai d’ailleurs été un peu trop rapide à le faire, j’aurais pu attendre encore un peu mais ça va, c’est déjà bien payé : je reviens au général, je reviens dans le match, je ne suis plus à 46 minutes du leader (5e à 27 minutes). »

La joie : « On a vraiment de la chance de faire des courses comme celle-là ! Je m’éclate et le résultat est là, alors je savoure… »

L’hommage (à son mécène) : « Cette victoire est pour la famille Paoli sans qui je ne serai pas là… et ce serait vraiment dommage ! »

Nicolas Lunven (CGPI), 2e de l’étape et leader du général

La stratégie : « J’ai fait un départ assez dramatique… puis une option un peu à l’ouest qui s’est avérée fabuleuse, à peu près la même que Jérémie d’ailleurs, et globalement on est passé de derniers à premiers. Il fallait aller chercher un peu au large du cap Finisterre. Pour moi c’est là qu’une bonne partie de la course s’est jouée à mon avis, dans ce positionnement. En tous cas, c’est super ! Je suis comblé !

Les adversaires : « Le long bord de près a été un peu pénible, mais je suis content d’avoir bien réussi à gérer ma vie à bord et au final je n’arrive pas si fatigué que ça. Thierry Chabagny et Nicolas Troussel m’ont fait peur, ils revenaient très fort et ils sont restés menaçants jusqu’au bout. Quant à Jérémie, il était bien placé avec trop d’avance et ça ne servait donc à rien de s’énerver à vouloir le reprendre à tout prix. Et puis, c’est Jérémie Beyou quand même ! Pour le passer ce n’est pas gagné d’avance… »

Deux fois deuxième : « Déjà finir deux fois deuxième sur les deux premières étapes, c’est inespéré ! Premier au classement général, c’est super aussi mais je ne vais pas m’emballer, il reste du chemin, deux grandes étapes… »

La pression d’être leader au général : « La pression ? Non, je ne ressens pas de pression particulière. Je vais essayer de rester concentré, c’est aux autres de l’avoir, la pression, de voir un petit jeune (26 ans, ndr) bousculer un peu la hiérarchie ! (rires) »

Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles) 3e de l’étape, 11e au général

La trajectoire payante : « Comme j’étais mal parti, j’étais tout de suite en mode attaque. Quand le vent est rentré, tout le monde avait l’impression que ça allait rester figé : le petit train était parti et on pensait qu’il n’y avait plus grand-chose à faire. La preuve que non. En essayant de grimper un peu vers le nord, je me suis aperçu qu’on pouvait monter sans que ça coûte cher au classement. On grimpait, et on ne perdait pas voire même, on gagnait un petit peu. Là, je me suis dit :on est sur un ascenseur, sur un bon filon, il faut y aller jusqu’au bout. Donc j’ai tenté le coup. Je me suis retrouvé avec un gros écart latéral mais sans avoir perdu. Après, quand le vent est rentré un peu plus fort, il a suffi d’abattre pour aller sur la marque (SN1) et gagner des places. J’étais avec Nico (Troussel) et forcément, j’ai pensé à ce qu’on avait fait en 2006 (les deux hommes étaient partis dans l’ouest et étaient arrivés à Saint-Gilles-Croix-de-Vie avec de nombreuses heures d’avance, ndr) il y a avait comme un petit goût de déjà vu mais bon, sans les écarts d’il y a trois ans ! »

Le plaisir d’être devant : « C’est pour ça qu’on fait La Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire , pour réussir à doubler les petits copains. Quand ça arrive ça fait plaisir. Surtout que sur la première étape, je termine 12e. Je n’étais pas très loin des premiers, mais j’étais quand même en deuxième rideau et c’est toujours rageant. Là, il a fallu se démener pour revenir… mais ça a marché. Je n’avais plus fait de podium depuis 2006, alors finir troisième ici, c’est top ! »


Les 10 premiers à St Gilles

- 1. Beyou Jérémie - BERNARD PAOLI arrivé le 06/08/09 à 20:20:37 en 52h21’37’’
- 2. Lunven Nicolas - CGPI
- 3. Chabagny Thierry - SUZUKI AUTOMOBILES
- 4. Troussel Nicolas - CREDIT MUTUEL DE BRETAGNE
- 5. Duthil Fréderic - BBOX BOUYGUES TELECOM
- 6. Caudrelier Benac Charles - BOSTIK
- 7. Mahé Gildas - BANQUE POPULAIRE
- 8. Le Cleac’h Armel - BRIT AIR
- 9. Desjoyeaux Michel - FONCIA
- 10. Tabarly Erwan - ATHEMA



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