
Expédition 48° Nord
Chelala hélitreuillé en pleine mer de Béring
"personne ne s’aventurait en mer par un temps pareil"
lundi 6 juillet 2009 –
L’aventurier français qui avait démarré un tour du monde inédit intégralement à la force humaine en Janvier 2008 a du abandonner son kayak en pleine mer alors qu’il était pratiquement arrivé à l’île Saint Lawrence qui marquait un passage important dans sa progression : « Je n’étais plus qu’à une trentaine de kilomètres. Je voyais la côte, les reliefs, la neige Neige #snow sur les sommets et j’avais décidé de pagayer toute la nuit pour arriver au petit matin lorsque tout a brusquement basculé vers 21 heures. La mer a commencé à se déchaîner et m’a renvoyé en plein milieu de l’océan. Des vents de 40 nœuds (80 km/h) se sont levés avec des creux de 5 à 6 mètres. J’étais ballotté en tous sens. L’enfer pendant 36 heures, seul au milieu de cette nature déchaînée. La peur et le doute m’ont envahi. J’ai tenté de demander par téléphone l’assistance d’éventuels pêcheurs. Mais la police d’Emmonak m’a répondu que personne ne s’aventurait en mer par un temps pareil. J’ai donc attendu toute la nuit, mais le lendemain, j’étais trop loin des côtes et on m’a informé que personne n’osait s’éloigner aussi loin en mer ! Mais malgré les conditions épouvantables, il faut reconnaître que le kayak s’est comporté à merveille, avalant les vagues sans jamais chavirer. » KODIAK, Alaska - An MH-60 Jayhawk helicopter crew from Air Station Kodiak prepares the rescue of a French kayaker from the Bering Sea Saturday. The crew from Air Station Kodiak hoisted Jean Gabriel Shelala, 28, from his kayak 40 miles noth of St. Lawrenc
Mais au fur et à mesure, l’eau par le fait de la condensation a commencé à inonder sa cabine et tremper toutes ses affaires. Luttant malgré tout contre le froid et tentant par tous les moyens de poursuivre sa route, il a du finalement se résoudre à faire appel aux sauveteurs qui sont venus le récupérer avec un hélicoptère Jayhawk : « Depuis Emmonak (côte ouest de l’Alaska) dimanche dernier, je n’ai pas rencontré la moindre embarcation. Je me suis battu pendant une semaine contre des vents et des courants contraires avec une eau à 5°C et une température extérieure variant entre 0 et 3°C. Je me voyais déjà à terre ! Prendre la décision d’appeler les sauveteurs a été une lourde décision. Lorsqu’on a pris ma température à l’hôpital et qu’on m’a annoncé 35°C, j’ai finalement compris que mon choix avait été fait à temps ». KODIAK, Alaska - An MH-60 Jayhawk helicopter crew from Air Station Kodiak prepares the rescue of a French kayaker from the Bering Sea Saturday. The crew from Air Station Kodiak hoisted Jean Gabriel Shelala, 28, from his kayak 40 miles noth of St. Lawrenc
Comme toujours dans pareils expéditions, c’est la nature qui reste maître et elle seule décide de vous laisser passer. Malgré tous ses efforts, le franco-libanais n’a pas pu passer. Toutefois, après 21 621 kilomètres jusqu’au rivage de la mer de Béring, parcourus successivement depuis son départ de Paris en vélo, cyclomer, vélo couché et kayak, l’aventurier Chelala reste bien déterminé à achever son tour du monde : « J’ai besoin de prendre du temps pour réfléchir à ces derniers jours, qui m’ont paru être des semaines entières. J’ai conscience de revenir de loin. Cette mer est impressionnante, elle respire la mort. Sa couleur, sa froideur, son odeur, tout vous y fait penser. Jamais de ma vie je ne m’étais senti aussi petit et aussi insignifiant. Le moindre animal que je voyais me le rappelait à chaque fois. J’ai besoin de temps pour réfléchir à tout ça ».
Accueilli par la population locale de Nome, Jean-Gabriel Chelala reprend des forces après sa « fortune de mer ». Reste à voir de quelle manière, il pourra envisager de rejoindre le continent asiatique.
Info presse www.jeangabrielchelala.com
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