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Retombées média

Dow Jones Insight analyse les retombées du Vendée Globe

Antoine Chapel : « Un intérêt principalement français »

vendredi 27 février 2009Christophe Guigueno

Antoine Chapel, responsable des solutions Dow Jones Insight pour l’Europe du Sud depuis 3 ans, après plus de 18 années passées en agences de communication Communication #Communication et de conseil médias, vient de réaliser une étude sur la couverture médiatique du Vendée Globe. Il s’agit ici une étude multimédia de la presse écrite (presse, web, blogs et forum) de la course et des sponsors.

Cette analyse avait plusieurs objectifs précise l’auteur :
- Évaluer la couverture médiatique de la course à l’aune des 50 millions de sources contenues dans la base Dow Jones Insight (publications, sites internet, blogs, forums en 23 langues) et en faire la comparaison avec d’autres événements sportifs (Paris-Dakar, Volvo Ocean Race, Tour de cyclisme d’Australie, Open de Tennis d’Australie)
- Mesurer l’apport marginal de chaque source à la couverture globale de la course
- Détailler la couverture par région et pays et suivre son évolution
- Identifier le gain en couverture médiatique pour les sponsors

Il en résulte différents tableaux dont en voici quatre assez explicites.

Focus sur la couverture médiatique du Vendée Globe

Le tableau réalisé par DJI évalue le nombre d’articles de presse publiés pendant les 3 mois de course. Il s’agit ici d’une étude internationale ce qui en fixe tout son intérêt comme on le verra plus tard dans la comparaison avec les autres sports à retombées internationales.

La courbe présente 4 pics pour le départ, l’accident de Yann Elies (et le démâtage de Mike Golding), le chavirage de Jean Le Cam et, pour finir, la victoire de Michel Desjoyeaux. Ce dernier pic d’audience est inférieur à celui du départ. DJI explique cela par « l’actualité particulièrement chargée » à ce moment en raison de « Gaza, la crise et l’Airbus qui amerrit sur l’Hudson ».

Cela peut aussi s’expliquer par la durée de l’événement. Les trois mois du Vendée Globe peuvent lasser les spectateurs et surtout les rédactions non spécialisées. Enfin, Michel Desjoyeaux ne dispose toujours pas d’une aura de grand sportif comme ceux des autres disciplines. L’événement course prendrait ainsi le dessus sur les personnalités du monde de la course au large… Mais Desjoyeaux n’est pas à plaindre comme le prouve ce second tableau.

Focus sur la couverture médiatique des skippers et sponsors

Antoine Chapel a aussi évalué la couverture médiatique mondiale associant chaque skipper et son sponsor. « Cela donne légitimement, sur la durée de l’épreuve, l’avantage au vainqueur final ». Le couple Desjoyeaux & Foncia devance ainsi Jourdain & Véolia et le tandem du cap Horn Riou & PRB et Le Cam et VM Matériaux.

Vincent Riou, finalement reclassé 3e pour avoir porté assistance à Jean Le Cam bénéficie donc d’excellentes retombées presse malgré le fait qu’il n’ait pas terminé la course. Il en est de même pour Jean Le Cam qui a bénéficié d’une grande attention des médias au cours de son sauvetage au cap Horn. À noter que les deux hommes ont bénéficié de bonnes retombées TV supplémentaires en France. Ils ont été invités ensemble sur les plateaux et ont été interviewés de nombreuses fois à l’arrivée de Desjoyeaux. Roland Jourdain qui, lui aussi n’a pas terminé et, de plus, n’a jamais été en tête de la course réalise un beau score. La différence avec Desjoyeaux s’expliquant peut-être par des retours presse plus qualitatifs (interviews, livres de bord, photos) pour le premier. Surprise de cette étude, le score de Sam Davies & Roxy n’est pas à la hauteur de ceux de Guillemot & Safran. Pourtant la jeune Anglaise a été exceptionnelle pour faire vivre son aventure Aventure autour du monde…

Focus sur la couverture médiatique des skippers et sponsors

Il s’agit-là d’une étude sur la durée de la course et « sans surprise, le sauvetage de Jean Le Cam par Vincent Riou vaut à ce dernier un pic de médiatisation particulièrement élevé ».

Riou d’abord, et Le Cam ensuite, font ainsi une meilleure audience écrite lors de cet événement qui se termine assez bien (même si un bateau est perdu et un autre démâté) que Michel Desjoyeaux à son arrivée. Les images réalisées par la marine Marine Marine nationale chilienne du bateau à l’envers y sont aussi pour beaucoup. Ce type d’image fait hélas partie de la légende de la course depuis l’édition 93. Le sauvetage puis le démâtage qui suivent ont prolongé les retombées… Le Cam et Riou entrant même dans la légende des « Guignols de l’Info »… ;-)

Focus sur les sponsors

DJI a aussi étudié les retombées des sponsors au cas par cas. Pour Foncia par exemple, sur cette période, 98% des retombées pour la marque viennent des performances de Michel Desjoyeaux. Pour Véolia, groupe plus important et régulièrement suivi dans la presse, le tour du monde de Roland Jourdain apporte « une couverture supplémentaire de plus de 50% ». En ce qui concerne Roxy, le partenariat avec Sam Davies « a permis de développer sa couverture médiatique de 50% ». Pour VM Matériaux, ce score est de 99% ; pour Ecover, il est de 70% tout comme pour Safran… Rentable le Vendée Globe…

Couverture mondiale comparée

Antoine Chapel a aussi comparé le Vendée Globe à d’autres éventements sportifs. Sur cette période, l’Open d’Australie de tennis, le Dakar et le tour cycliste de l’Australie passent devant. Par contre, la course autour du monde française dépasse largement la course autour du monde anglo-suédoise, la Volvo Ocean Race.

En analysant les supports qui ont couvert l’événement, il est remarqué que les forums sur le Vendée Globe sont « marginaux » par rapport à ceux des autres événements. Enfin, et c’est sans surprise, les retombées du Vendée Globe se font surtout en Europe et principalement en France à la différence des autres événements sportifs de cette période. Les Anglais ont quelque peu suivi Sam Davies et Mike Golding. Quant aux Australiens, ils se sont intéressés à la course quand celle-ci est passée à proximité de ses côtes. Le sauvetage de Yann Elies n’y étant pas pour rien.

Christophe Guigueno

[Merci à l’agence Trimedia France pour la fourniture des documents]


Contestation du côté de l’organisation Organisation #organisation

Christophe Baudry, le directeur de communication Communication #Communication du Vendée Globe conteste les données de l’étude d’Antoine Chapel. Celle-ce ne serait pas exhaustive puisque les organisateurs du tour du monde et leur institue d’étude média a comptabilisé 4600 citations pour Foncia & Michel Desjoyeaux sur l’ensemble de la France quand DJI en prend en compte 2900 pour le monde.

A noter qu’il est bien précisé que DJI ne prend pas en compte les retours tv et radio ce qui est bien précisé ici. Pour la rédaction de SeaSailSurf.com, cette étude apporte un éclairage intéressant sur la couverture média d’un événement comme le Vendée Globe et c’est pour cela que ce papier a été mis en ligne.

On attend maintenant l’étude "officielle" qui devrait être fournie à presse prochainement. [ajouté le 28/02/2009 / CG]


Les principaux enseignements de l’étude Dow Jones Insight

- Les pics de couverture, même si en partie associés au départ et à l’arrivée de la course, sont essentiellement dus aux tragédies humaines (démâtage, avaries, blessures…) qui attirent l’attention des médias “moins spécialisés”.

- A l’approche de leurs cotes les médias “locaux” accroissent la couverture de l’événement et ce particulièrement si l’un des skippers est un “régional de l’étape”, permettant aux sponsors de développer leur notoriété sur d’autres marchés que le territoire français.

- À l’exception de l’Open d’Australie qui draine 50% de sa couverture à travers des sites Internet, les autres événements ont une distribution par type de sources (Presse, agences, blogs, sites, forums) homogènes, même si les forums liés au Vendée Globe semblent plus marginaux

- L’apport de couverture généré par le sponsoring des bateaux est d’autant plus important quand les marques sont peu « médiatisées »

- Une victoire de Michel Desjoyeaux dont la couverture médiatique à l’échelon mondial est largement inférieure à l’engouement du départ de la course et ses péripéties dont l’explication se retrouve sans doute dans une actualité particulièrement chargée (Gaza, Airbus amerrissant sur l’Hudson river, crise financière…)

- Un intérêt principalement français même si la présence de navigateurs étrangers (Samantha Davies ou Mike Golding) ou d’événements dramatiques (avaries au large de l’Australie) a entretenu notamment en Grande-Bretagne et en Australie une couverture moyenne.

Plus d’info sur Dow Jones Insight : solutions.dowjones.com/insight


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