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Vendée Globe

Marc Guillemot, 4e aux Sables, prend la 3e place

"J’ai fait des choses que je n’aurais peut-être même pas faites à 20 ans !"

lundi 16 février 2009Redaction SSS [Source RP]

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En coupant la ligne d’arrivée ce lundi 16 février à 2h 21’ 36’’ (heure française), Marc Guillemot s’adjuge la troisième place de ce Vendée Globe avec seulement quatre-vingt minutes d’avance sur Samantha Davies qui lui concédait 50 heures pour son intervention aux côtés de Yann Eliès. Le skipper de Safran a donc mis 95 jours 03h heures 19 minutes 36 secondes pour faire le tour du monde (bonification incluse).

Marc Guillemot aura finalement réussi son challenge : arriver jusqu’aux Sables d’Olonne sans quille ! Après plus de 1 000 milles de navigation et des bords à tirer contre une brise de secteur Est… Un nouvel exploit pour le Trinitain qui a cumulé les aventures et les émotions depuis son départ : l’abordage d’un cétacé avant les Kerguelen, le détournement vers Yann Eliès et son soutien pendant deux jours, l’arrêt à l’île d’Auckland pour réparer une première fois son rail de grand voile, la course poursuite avec Samantha Davies, un nouveau mouillage aux Malouines, une route à raser le Brésil au milieu des pêcheurs, un contournement judicieux de l’anticyclone des Açores par l’Ouest et une quille qui descend dans un premier temps de quelques centimètres… Pour finir par casser et couler ! Heureusement les conditions météorologiques s’amélioraient progressivement lorsque le solitaire abordait le golfe de Gascogne sans son lest : du petit temps, même si le vent était contraire. Mais Marc Guillemot avait déjà eu le temps de prendre la mesure de ce monocoque handicapé et réussissait à maintenir des vitesses étonnantes jusqu’à l’arrivée : jusqu’à plus de douze nœuds...

1 000 milles sans quille

Le Trinitain a eu le droit à une arrivée triomphale puisque nombre de concurrents malchanceux du Vendée Globe étaient venus rendre hommage au navigateur qui a contribué au sauvetage de Yann Eliès : Kito de Pavant, Roland Jourdain, Jean Le Cam, Yannick Bestaven, Mike Golding… mais aussi Samantha Davies et Armel Le Cléac’h. Même Yann Eliès toujours en rééducation, s’est déplacé avec ses béquilles et a tenu à accompagner Marc Guillemot dans sa remontée du chenal. Et en coupant la ligne devant Les Sables d’Olonne à 2h 21min 36 sec, le solitaire obtient pour seulement une heure et vingt minutes (le plus petit écart entre deux concurrents depuis la création du Vendée Globe en 1989), la troisième marche du podium devant Samantha Davies ! Et malgré la nuit, malgré le froid, malgré une lune bien blafarde et sous un ciel magiquement étoilé, le public et les amis de Marc Guillemot étaient venus en nombre l’accueillir sur l’eau… puis l’applaudir sur les quais des Sables d’Olonne. C’est un combattant, un dur au mal avec un cœur gros comme ça qui a enthousiasmé les spectateurs et les internautes pendant plus de trois mois. Bravo ! A l’arrivée, Marc Guillemot a parcouru sur l’eau 28 401 milles à la moyenne de 12,44 nœuds…

"J’ai vécu une course formidable"

L’arrivée et le retour à la civilisation : « Je suis très content d’être ici. Je suis sincèrement très touché par l’accueil que j’ai reçu. C’est très surprenant de voir autant de monde sur l’eau et à terre ! C’est très bizarre aussi de passer en l’espace de quelques minutes d’un monde solitaire à un monde très animé et bruyant. Mais cela me fait très plaisir de parler, de retrouver ma famille, les copains et tous les gens que j’aime bien. Ce n’est que du bonheur ! »

Mon Vendée Globe : « J’ai vécu une course formidable et j’ai trouvé dans ce Vendée Globe tout ce que je n’étais pas forcément venu chercher. J’ai voulu m’engager pour relever un défi sportif, mais j’ai trouvé bien plus encore au fil de tous ces moments de joie, de déception, d’émotion, de peur, de doute : tous ces moments forts qui se sont enchaînés au fil de ces 95 jours d’intense compétition. »

Le podium : « Il y avait beaucoup d’incertitudes, d’inconnues, de doutes. Et il y en a eu jusqu’au bout. Lors de la dernière journée, j’ai fait beaucoup de simulations de routage. J’ai toujours eu la détermination de me battre. Yann Eliès m’avait conseillé de naviguer comme sur une étape de Figaro : tout donner, ne plus dormir, et jouer de tactique fine jusqu’à la ligne. Ces 1300 milles sans quille m’ont mis dans des situations parfois très chaudes. J’ai fait des choses que je n’aurais peut-être même pas faites à 20 ans ! Mais j’ai toujours cru en ce que je faisais et là, peut-être, réside la clé de cette 3e place qu’il a fallu aller chercher très loin. »

Aux côtés de Yann : « Ma course a un peu basculé quand la Direction de Course m’a contacté pour me demander de me dérouter et de rejoindre la position de Yann Eliès qui s’était gravement blessé à bord de son bateau. Cela reste un grand moment d’émotion : je savais que Yann était aux prises avec une très forte douleur et qu’il vivait des heures difficiles. C’était très éprouvant de savoir que j’étais impuissant. Nous avons échangé par VHF et bien que nous n’ayons pas eu de contact physique, je sais que cet épisode restera à jamais gravé dans nos têtes. Nous redeviendrons vite des concurrents, mais quelque chose de très fort nous unit désormais. »

Mon bateau : « Safran est un bateau léger dans lequel mon sponsor SAFRAN, les architectes et mon équipe ont mis beaucoup d’énergie. Il est le fruit d’un assemblage de compétences complémentaires. C’est un vrai bon bateau sur lequel je me suis fait très plaisir et à bord duquel c’est un vrai bonheur de naviguer. J’espère avoir vite l’occasion de montrer toutes ses capacités et son potentiel. »

Le bonhomme : « Le bonhomme ne va pas trop mal ! Je n’ai pas eu de souci majeur, je me suis juste un peu abîmé les mains lors de mes séances de bricolage pour la quille. J’ai fait tout ce qu’il fallait pour bien m’entretenir et j’ai mis toutes les pommades et les produits que ma femme Christine m’avait préparés. Je finis ce Vendée Globe très fatigué par ces 6 derniers jours sans quille, mais en grande forme ! »

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Voir en ligne : Photo ThMartinez/Sea&Co / www.thmartinez.com


Les temps de Marc Guillemot

- Passage à l’équateur : 13j 03h 59’
- Passage à Bonne Espérance : 27j 06h 08’
- Passage au cap Leeuwin : 38j 11h 28’
- Passage de l’antiméridien : 49j 22h 13’
- Passage du cap Horn : 63j 19h 28’
- Passage à l’équateur : 81j 12h 13’
- Arrivée aux Sables d’Olonne : 95j 03h 19’ 36’’

Arrivées du Vendée Globe

- 1-Michel Desjoyeaux (Foncia) 84j 03h 09’ 08’’
- 2-Armel Le Cléac’h (Brit Air) 89j 09h 39’ 35’’ (bonification de 11h incluse)
- 3-Marc Guillemot (Safran) 95j 03h 19’ 36’’ (bonification de 82h incluse)
- 4-Samantha Davies (Roxy) 95j 04h 39’ 01’’ (bonification de 32h incluse)



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