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INDERWELTSEIN remporte le "Virtual Vendée Globe"

"C’est après les Açores, que j’avais des chances réelles de vaincre"

mardi 3 février 2009Redaction SSS [Source RP]

Trente six heures après l’arrivée triomphale de Michel Desjoyeaux aux Sables d’Olonnes, un autre grand vainqueur s’est présenté sur la ligne d’arrivée du Vendée Globe, Virtuel celui-là. Parti le 9 Novembre dernier pour une course qui est devenu un véritable phénomène de société avec plus de 320 000 joueurs, INDERWELTSEIN a coupé la ligne d’arrivée à 9h ce matin reléguant son plus proche poursuivant à plus de 80 milles.

Son skipper, Hugues, ne s’attendait pas à cette victoire qui s’est dessinée au niveau des Açores dans les tous derniers jours de courses. Nous l’avons interviewé alors qu’il venait de couper la ligne d’arrivée après avoir passé quasiment 3 mois à la barre de son bateau virtuel. Mais laissons la parole au vainqueur et découvrons ensemble ses impressions.

Sébastien Destremau : Hugues bonjour. Un immense Bravo pour cette performance exceptionnelle aujourd’hui. Vous avez coupé la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonnes il y a quelques minutes. Pouvez nous expliquer ce que vous avez ressenti à ce moment là ?

- INDERWELTSEIN : Il y a évidemment un peu de joie et de fierté à, sans l’avoir vraiment envisagé jusqu’à peu, avoir laissé autant de compétiteurs derrière moi, y compris ceux qui s’y sont fait déjà un nom, et à arriver vers les Sables avec une distance suffisante pour n’avoir pas à se battre jusqu’au dernier instant. Et en même temps, avec le recul c’était un vrai plaisir à vivre, et j’aurais bien aimé que la course dure un mois encore. Donc il y a un peu de regret à ce que cela prenne fin.

SD : A partir de quand avez-vous pensez que vous aviez une réelle chance de vaincre ?

- INDERWELTSEIN : En fait la confiance est montée au fur et à mesure. Dans les 40e et les 50e, j’étais certes dans les 100 premiers depuis la seconde porte, mais avec un écart variant de 130 à 350 milles (ou peut-être plus) sur la tête, suivant les conditions météo que rencontré par le groupe de tête et les poursuivants, l’objectif était surtout d’essayer de combler ce retard le plus possible, d’ici les Sables, le plus tôt possible de préférence mais en songeant que ce serait plutôt une œuvre de longue haleine. J’évoluais alors entre la 50e et 85e place, avec un court pic à la 35e place.

La confiance est montée lorsqu’après le passage de la porte Pacifique Est, nous avons été plusieurs à accrocher des vents portants très puissants vers le Cap Horn. Ca n’était pas un choix évident puisque avec le recul, nous n’avons été que quelques uns sur cette option (fumator, Dhlombre, le dub, et Hurricane notamment). Elle consistait avant d’accrocher 24h ou 36h plus tard les vents fort à se router Sud Ouest (et non Sud Est vers le Cap Horn) pendant 12h pour éviter une pétole présente à proximité de la bouée Ouest, tandis que la majorité des skippers l’évitait par le Nord en cap Est, à la poursuite de la tête partie en cette direction. Tandis que la tête ne pourra éviter une large bulle, nous avons filé sur des moyennes élevées vers le Cap Horn et nous sommes retrouvé mêlé au groupe de tête, ayant réduit à néant à quelques dizaines de milles les plusieurs centaines de milles de retard. A partir de ce moment là, je n’ai plus écarté la victoire, sans y croire non plus, je visais plutôt un bon classement...

Après les Malouines (où j’ai bien louvoyé pour éviter les ilots, en dépit de ce que montre le tracé après lissage), nous avons été quelques uns à nous router plein est (notamment mets du bras) pour attraper, à hauteur de l’Argentine des vents forts qui nous ont permis de combler le handicap en latitude. Et donc nous installer dans les 5 premiers. Cet épisode, ajouté au fait qu’ensuite après nous avons franchi avec mets du bras et GrainDeSel avec réussite (nous maintenant ainsi dans les trois premiers) le piège du bord de près vers l’Est, à hauteur du Tropique du Capricorne en le prenant par l’Est et en virant au bon moment vers le Nord pour attraper au plus tôt les vents d’Est, a insufflé l’idée que je pouvais l’emporter (ceux qui s’étaient maintenu trop longtemps sur le bord de près ont un peu payé de les attraper avec quelques heures de retard, tandis que ceux qui avait louvoyé autour de la direction du vent ou qui étant piégé à l’Ouest choisissait d’affronter des bords de près en estimant que les vents plus fort les feraient remonter n’ont pas tiré bénéfice de leur stratégie, à l’exception de palestine_r1, puisque le vent a mis du temps à tourner à l’Est à l’ouest de la flotte)

Pourtant avec le Pot au noir (où trouvant au dernier moment un léger trou de vent devant moi dans les prévisions, je choisis de l’affronter, l’ayant au deux tiers bonne partie traversé quand il vint sur moi au changement de carte), j’ai abandonné ensuite tout espoir : l’anticyclone des Açores que j’avais vu auparavant remonté vers le Nord Est, ce qui avait levé mes états d’ames à aller un peu plus Nord-Nord-Est avant le passage de l’Equateur, me positionnant un peu plus à l’Est, allait s’étendre visiblement pour les 10/15 jours à venir en grande largeur sur l’Atlantique nord, obligeant à le contourner plutôt par l’ouest. Etant plus Est et plus Sud, du fait des très quelques courtes heures dans le trou de vent au pot au noir, pour un anticyclone à contourner en prenant un cap Nord Ouest, je trouvais évidemment ma position catastrophique, enrageant sur le fait que cela récompense les ouestistes qui pour beaucoup depuis le Cap Horn avaient pourtant accumulé les mauvaises décisions. Ce n’est qu’une fois franchi l’Anticyclone que j’ai retrouvé de la confiance. Je savais que palestine_r1 premier à avoir franchi les Açores par l’Ouest reviendrait sur moi très fort, qu’ensuite demi-journée après demi-journée notre écart allait se stabiliser en faisant légèrement le yoyo, mais la route Nord Est qui s’ouvrait devant moi quelques jours après ensuite semblait idéale tandis que la route Nord, la seule possible pour palestine_r1 me semblait plus désavantageuse pour lui.

On peut donc dire que c’est après les Açores, qu’il m’a semblé que sauf évolution défavorable des prévisions, j’avais des chances réelles de vaincre.

J’ai donc surveillé assez fébrilement les évolutions des prévisions de l’évolution de la dépression qui fonçait sur le Cap Finisterre et les côtes du Portugal. Au départ il semblait qu’elle serait assez au Nord Ouest de la Corogne au moment de mon passage pour laisser un passage Sud Est entrainé par ses vents portants. Finalement le passage s’est refermé jour après jour. Toutefois l’option tactique restait favorable, je pouvais traverser en grande partie la zone où la bulle allait s’étendre avant qu’elle ne s’abatte. Et avancer quelques courtes heures dans un relatif ralenti (vent arrière de 5,9 noeuds), avant de toucher des vents plus forts. Finalement ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça.

SD : Votre victoire s’est dessinée aux Açores lorsque vous avez plongé vers l’est - Qu’elles étaient les raisons de cette stratégie ?

- INDERWELTSEIN : En fait c’est sans doute le seul instant depuis la Nouvelle-Zélande, où le choix n’a pas été motivé du tout par une réalité météo. Ayant abandonné tout espoir de victoire ou même d’être dans les 10 ou 20 premiers, comme je l’ai expliqué plus tôt, puisqu’étant très mal placé à termes, malgré une première ou deuxième place, pour passer les Açores par l’Ouest, je ne voulais pas voir mon classement diminuer sans pouvoir rien y faire. Alors j’ai essayé d’espérer que l’anticyclone remonterait sur le Nord Est, en faisant route Nord, tandis que le groupe faisait route Nord-Ouest. Puis quand je m’aperçus que cela ne surviendrait pas, j’ai commencé à piquer Nord Est, sur la route la plus courte. C’était pour moi suicidaire, une manière d’abandonner tout espoir avec panache en occupant la première place quelques jours de plus.. Prendre le Nord Est, au près, c’était être plus lent, perdre du terrain donc tous les jours, en latitude, tandis que les autres étaient au largue, atteindre donc l’anticyclone plus tard, fait renforcé par le fait qu’il était plus haut à l’Est qu’à l’Ouest, et donc toucher les vents forts derrière que bien plus tard et, encore après avoir du traverser la bulle, chose épargnée je le pensais à ceux qui le contournait par l’Ouest. En somme, c’était vraiment un choix suicidaire.

Je n’avais pas d’ailleurs l’esprit à construire une stratégie sérieuse, après la disparition d’un proche le matin même de mon passage de l’Equateur et durant la presque semaine entière qui nous sépara de ça sépulture. J’ai navigué nord, puis nord-est en total aveugle, un peu sonné, lobotomisé. Ce n’est finalement que quelques 12 (ou 24) heures avant de franchir l’Anticyclone que je vis que au moment où j’atteindrai la bulle, surviendrait la carte suivante où la bulle serait en grande partie derrière moi, que j’aurai des vents certes modestes en regard de ceux hérités par palestine_r1, premier sorti de la bulle à l’Ouest, mais suffisamment fort pour gérer l’avance acquise par le chemin le plus court.

De plus l’Anticyclone non seulement n’avait pas répondu à mes espoirs de remonter Nord Est, mais en fait s’élargissait tellement qu’il avait bloqué sur une dorsale O/SO-E/NE le reste du groupe. Autrement dit, je me suis retrouvé, malgré moi, grâce à l’Anticyclone à égalité de latitude avec l’ensemble du groupe de tête, à l’exception de palestine_r1, légèrement plus haut.

SD : Pensiez-vous au départ il y a trois mois avoir une chance de remporter le Vendée Globe cette année ? Quelles sont les motivations qui vous amenez à participer a cette course ? Quel intérêt y trouvez-vous ?

- INDERWELTSEIN : Pas du tout. Je voulais réveiller un peu de vieux réflexes de voile, tester ce que valait mon sens stratégique un peu rouillé. D’un autre côté, je n’avais aucune expérience dans le routage, puisque les régates en parcours olympique se font à l’échelle d’un plan d’eau et c’est plutôt des risées à court terme et le léger décalage des bouées par rapport au vent qui déterminent sa route. Bref il n’y a pas cette dimension temporelle d’anticipation. Je voulais juste bien figurer, être dans les 5000, les 1000, les 500 ou peut-être mieux..

SD : Vous faites parti des joueurs qui ont parcouru le moins de route sur ce Vendée. Comment expliquez-vous cela ?

- INDERWELTSEIN : Après avoir essayé de réveiller (avec quelques erreurs et tâtonnements) mes réflexes, jusqu’au Cap Vert, du Cap Vert jusqu’à en dessous de la Nouvelle Zélande, j’ai manqué énormément de temps. Alors je dois avouer quelque chose de peu reluisant : j’ai navigué sans réellement prendre en compte les prévisions, en cherchant la meilleure VMG à l’objectif (ce qui a tendance à favoriser une route courte). Ca n’a pas trop mal réussi, bien que ça ait fait buter sur la bulle de l’anticyclone de Saint Hélène qui venait enfin de se mouvoir pour vous laisser le passage, mais le coût n’a pas été énorme, ça a permis de passer la première bouée aux alentours du 190e rang. Et puis dans les 40e et les 50e, les vents, même si on se contentait de les subir plutôt que de les anticiper, soufflaient tout de même assez fort pour qu’une absence de routage sérieux (en dehors d’un choix de VMG) ne soit pas réellement pénalisante. Ca me permit même d’entrer dans les 100 premiers à la deuxième porte et de grignoter peu à peu jusqu’à la 50e, puis un court moment à la 35e place avant que la journée de Noel ne soit un peu couteuse et me ramène au 80e rang. Ce n’est qu’à partir de la Nouvelle Zélande (quelques jours avant Noel) que j’ai commencé à passer du temps à étudier longuement ma route. A vrai dire, j’espérais presque que nous allions faire un second tour de l’Antarctique afin de pouvoir enfin profiter vraiment des joies du routage, les 40 jours qui restaient me semblaient trop court !

SD : Quels ont été les moments les plus difficiles pour vous au cours de pratiquement trois mois de « mer » ? Et comment vous sentez-vous ?

- INDERWELTSEIN : Quelques heures encore avant le passage entre les Malouines, je n’avais aucune idée si le passage existait vraiment. Même si je choisissais de ne pas y passer et de ne pas risquer de m’échouer sur un passage qui n’existe pas, cette option me semblait de plus en plus désastreuse, étant donné que je m’étais décalé vers l’Est pour l’emprunter et qu’éviter maintenant par l’Est ou l’Ouest serait désastreux. On m’indiqua d’ailleurs un sujet dans le forum du Volvo Ocean Race Game indiquant que c’était impossible, que ceux qui avaient tenté avait multiplié les contacts avec les terres sans trouver de route. Hésitant entre persister ou renoncer, j’eus la chance de recevoir un message d’un poursuivant à 50 milles qui m’indiqua qu’un bateau au nom bien adapté "Testdummy", resté en Atlantique sud, avait testé le passage. Il ne restait qu’à veiller et bien calculer ses caps.

Il y eut par ailleurs la déception à découvrir qu’il faudrait passer bien plus à l’Ouest que je ne l’imaginais pour l’Anticyclone des Açores, peu après le Pot au Noir, comme je l’ai évoqué précédemment. Pour moi, c’était perdu, et j’étais mal récompensé d’un beau parcours depuis l’accident de Noel.

Il y eu enfin aussi le passage évoqué plus haut de la dernière dépression, sur le Cap Finisterre : dans la nuit de samedi à dimanche, lorsque les prévisions récupérées au milieu de la nuit, semblait indiquer, qu’au changement de carte je ne me retrouverai pas dans la dépression sur son extérieur à 5,9 noeuds pendant quelques heures comme l’indiquait les prévisions du jeu Jeu #jeu , mais 4,5 noeuds. Je me suis dit que ça évoluait mal, et suis devenu de plus en plus défaitiste.

Effectivement dimanche matin, c’était encore des vents plus faibles qui étaient prévus sur le point où j’avais prévu de me router pour 11h, et où je devais faire connaissance avec la bulle de la dépression. J’ai pas mal sous pesé mes options pendant une heure, estimant au départ que je pouvais sauver les meubles en partant plein nord (j’étais jusque là sur une route Nord Est).

Finalement, je restais Nord Est, ça semblait ne pas être une bonne option le Nord. Alors que j’entreprenais de me retourner au lit, je suis revenu devant les cartes et me suis demandé pourquoi je n’avais pas envisagé l’Est toute. Quelques calculs fébriles qui m’indiquaient que je ne me retrouverai qu’à 8 milles de la frontière du carré de vent, les mots rassurants de quelques internautes sur un forum, me permettant de retrouver un peu de rationalité, sur le coup tout relatif de ce déroutage ("tu perds du temps, mais tes concurrents n’ont pas non plus la météo prévue), je partais tout est à 8. A 11h je trouvais effectivement des vents très faibles (2,5 noeuds), dont je réussis à m’extraire en 2h, pour retrouver les vents portants à 17 noeuds, étant le plus rapide alors de la flotte à l’exception de Cofreno.

SD : Le record Record #sailingrecord des 24h d’Incidences faisait-il parti de vos objectifs ? Et si non pourquoi ?

- INDERWELTSEIN : Le concours est né alors que je débutais la descente entre la porte Pacifique Est et le Cap Horn, évoquée précédemment, où j’avais un coup à jouer, et qui allait me permettre de rejoindre le groupe de tête. Dès lors, puisque plus que jamais je jouais le classement général, il était impossible de se dérouter grandement pour aller chercher des vents forts exprès pour le concours. J’y ai quand même participé semble-t-il malgré moi, à la fois justement lors de cette descente vers le Horn où nous avons filé extrêmement vite et dans les 24h précédant l’arrivée de la dépression du Cap Finisterre où ma route avait des vents au portant à plus 33 noeuds et plus pendant 12h.. C’était un peu plus modeste les 12h suivante. Au final, c’est la descente du Cap Horn qui a été retenu, avec 486,9 milles en 24h, ce qui m’a valu pendant quelques temps un classement honorable dans les premiers milliers de places.

SD : Combien d’heures par jours passez-vous sur le jeu Jeu #jeu  ? Quel rythme de > sommeil avez-vous adopté ?

- INDERWELTSEIN : J’y investis environ 2h à chaque changement de carte afin de corriger et optimiser ma route sur le plus long terme, avec notamment les nouvelles informations météo héritées lors de la bascule et d’anticiper précisément ma route sur les 12h à suivre. Cette anticipation m’a permis notamment la nuit de me réveiller précisément au passage des "frontières de vent". Cela peut sembler couteux, comme rythme, mais j’ai une tendance légèrement insomniaque, qui fait que je veille de toute façon souvent tard. Et puis cela ne représente, sauf en cas de fort coup de vent qu’un réveil toute les 4 à 7h (suivant la latitude, et le cap)

SD : Utilisez-vous des sources extérieures de prévisions météorologiques et lesquelles ?

- INDERWELTSEIN : Comme beaucoup d’autres, uniquement les fichiers au format grib du modèle GFS de la NOAA, disponible à travers divers sources (outre la source des serveurs NOAA où les instructions d’obtention sont un peu absconses pour le commun des mortel) telles que grib.us et son logiciel Ugrib, ou tel que celui dont j’ai fait usage, le logiciel libre zyGrib qui a de ce fait la qualité d’être disponible sur toute plateforme (Windows, Mac OS X, ou la mienne, Linux).

En revanche, contrairement à d’autres qui ont évoqué que l’intérêt de cet outil était surtout ce qu’il prévoyait à long terme c’est à dire 6 ou 7 jours, tout mon routage sérieux, entamé sous la Nouvelle Zélande, a été réalisé sur un plus court terme (à la durée précise, secrète ;) ;) ). Il me semble que c’était le bon choix, car à trop long terme la prévision est de plus en plus inexacte.

SD : Quelles sont les principales améliorations que vous souhaiteriez voir apporter au jeu ?

- INDERWELTSEIN : Il est parfait ainsi ! ;)

Plus sérieusement, il me semble que l’on gagnerait du confort en pouvant recharger la position des bateaux (et éventuellement des cartes, si la bascule a eu lieu depuis le dernier chargement) par un simple bouton (dont l’usage ne serait possible que 10 minutes après la dernière utilisation), sans recharger toute l’interface et les voiles. Cela aurait l’avantage de soulager les serveurs du jeu d’ailleurs et cela ne me semble pas insurmontable à développer. Il pourrait être intéressant, comme l’ont évoqué certains de mettre les bascules toutes les 6h plutôt que 12. Quoique pour les nuits certains joueurs jugeraient peut-être cela difficile. Disons 3 bascules alors, réparties soit à distance de 8h, soit à distance de 6,6 et 12h.

J’ai pu lire aussi la suggestion de n’avoir accès aux positions des concurrents que tel qu’ils étaient à un précédent point classement : l’idée ne me semble pas mauvaise, cela permet de se retrouver dans la même situation que les concurrents du Vendée Globe réel en ne découvrant leur choix stratégique qu’une fois qu’il a été fait quelques heures avant. Mais le fonctionnement actuel est lui aussi intéressant, même si il a parfois pu favoriser du suivisme.

SD : Êtes-vous un marin ? Quelle est votre expérience en voile réelle ?

- INDERWELTSEIN : Cela fait malheureusement un bon moment que je n’ai pas retrouvé un bateau à voile. Comme je l’ai évoqué implicitement précédemment, j’ai fait de la compétition, tant que j’étais benjamin ou minime (en somme jusqu’à mes 15 ans) de nombreuses régates en Optimist, au niveau départemental, régional et national, alignant de nombreux titres départementaux et de bons très résultats au niveau régional et national.

J’ai de très bons souvenirs (par exemple) de celui qui dominait alors la région et la nation et a confirmé par la suite avec par exemple un titre de champion du monde en Mumm 30, Pierre Loïc Berthet (et de quelques autres noms) ou une victoire lors du Tour de France à la Voile, mais en revanche je doute que lui ait le moindre souvenir de moi.

Je me suis un peu éloigné des bateaux quand est arrivé le lycée, même si j’y suis retourné en quelques occasions par la suite sur diverses classes de monocoques et multicoques.

SD : Depuis combien de temps pratiquez-vous la voile virtuelle ? Et quelles ont été vos meilleurs résultats ?

- INDERWELTSEIN : C’était ma première participation. J’ignorais que le domaine s’était autant développé ces dernières années.

SD : Vous vous connecté en ce moment au net via un netbook connecté à un téléphone mobile - Pourquoi avoir adopté cette méthode ?

- C’est plus un détail qu’autre chose. Je suis en déplacement actuellement ces jours passés et pour les jours à venir. J’ai donc choisi la solution la plus légère qui m’était offerte. Mais je préférerais bien entendu être connecté de façon normale, c’est-à-dire plus fiable.

SD : Votre âge ? Où habitez-vous ? Votre profession ?

- INDERWELTSEIN : J’ai bientôt 32 ans (pfff.. déjà ! pourtant l’Optimist c’était hier), dans quelques semaines. Je vis dans la région de Rennes mais suis d’origine Lavalloise. Je suis développeur dans le domaine du logiciel libre prenant part tant à titre professionnel mais aussi personnel, par passion, sur mes temps libres à divers projets, dont Mozilla et FrenchMozilla. Ca n’a pas grand chose à voir finalement avec ma formation d’ingénieur en mécaniques des fluides à Toulouse, dont j’espérais (et regrette parfois) qu’elle me mène dans un bassin de carène ou dans une soufflerie...

SD : Avant de conclure, pourriez-vous nous donner l’origine du nom de votre bateau et que souhaiteriez-vous ajouter pour conclure cette interview ?

- INDERWELTSEIN : En fait, le nom fait référence au concept d’"être au monde" dans la philosophie d’Heidegger vis à vis de l’existence humaine. Et c’est à la fois un hommage personnel.

Je veux communiquer aux milliers de personnes qui m’ont écrit ces dernières semaines combien je regrette de n’avoir pour la plupart pas leur répondre, mes regrets étant plus grand encore lorsqu’ils semblaient venir de classe de jeunes élèves que j’ai du bien décevoir.

Je vais essayer, de trier un peu tous ces courriers et d’y répondre le plus possible, si possible personnellement dans les jours à venir (je crains de faire là un vœu un peu illusoire). En espérant que pour certains, plus proches, ils ne rejoignent pas trop vite l’arrivée et que je leur écrive trop tard. Quoiqu’il en soit, merci, infiniment, à chacune de ces personnes, de votre soutien, de vos encouragements.

Je salue aussi tout le groupe de tête avec qui j’espère garder quelques liens au delà du jeu (au pire sans doute à travers d’autres régates)

SD : Merci de partager ce petit moment avec nous et bravo encore pour votre fabuleuse victoire devant 320 000 concurrents.

Info presse Sebastien Destremau / www.destremau.com / www.virtualregatta.com & www.manyplayers.com


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