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Route du Rhum

Michel Desjoyeaux : "Je ne suis pas nostalgique"

"Le retour au monocoque ? Cela va être le bonheur, les vacances"

mardi 7 novembre 2006Redaction SSS [Source RP]

La trimaran Géant est arrivé cette nuit à 2 heures 50 minutes et 24 secondes, heure française. Michel Desjoyeaux termine 4e de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum – La Banque Postale, quatre ans après sa victoire. Devant lui, Thomas Coville s’empare de la troisième marche du podium. Lors de cette Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum , Mich Desj a effectué cette nuit sa dernière arrivée à la barre de Géant puisqu’il prépare son retour en IMOCA Imoca #IMOCA .

Jusqu’à la ligne d’arrivée, Thomas Coville et Michel Desjoyeaux ont entretenu le suspense. Au classement de 20 heures lundi soir, seuls 8 petits milles séparaient les deux marins, respectivement troisième et quatrième. Une goutte d’eau, un rien au vu des 3 500 milles déjà parcourus. Michel tout autant que Thomas n’a donc rien lâché jusqu’aux derniers bords autour de la Guadeloupe.

Le skipper de Géant a profité, dans la nuit noire, de la moindre bouffe d’air pour tenter de revenir sur le Sodeb’o de Thomas Coville. Un coup pour Thomas, un coup pour Michel. Ce petit jeu Jeu #jeu d’accordéon a rythmé un incroyable finish sur l’Atlantique ! Après sa victoire il y a quatre ans, nul doute que Mich Desj aurait aimé monter une nouvelle fois sur le podium de la plus célèbre des transats qui plus est, pour son ultime course à la barre de Géant.

Mais les 8 milles d’hier soir se sont transformés en 9 minutes d’avance sur la ligne d’arrivée pour Thomas qui brigue ainsi la place de troisième. Mich Desj termine donc quatrième de la 8e édition de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum – La Banque Postale. Il aura mis 8 jours 13 heures 48 minutes et 24 secondes pour rallier Saint Malo à Pointe à Pitre soit 20 heures 29 minutes et 18 secondes de plus que le vainqueur Lionel Lemonchois.

Selon Mich Desj, la course fut belle mais intense. Pour le skipper de Port La Forêt, la boucle est bouclée. Il y a quatre ans, il se lançait dans l’aventure Aventure multicoque 60’ en prenant le départ de la première course de Géant, la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum . Cette nuit, sur cette même course, il a fermé la page d’un livre chargé de quatre ans d’histoire Histoire #histoire , l’histoire Histoire #histoire passionnante de Michel Desjoyeaux et son trimaran Géant.

Retour sur la course et regard sur l’avenir avec Mich Desj à son arrivée à Pointe à Pitre.

Sur la rapidité de cette Route du Rhum – La Banque Postale
- Michel Desjoyeaux : On ne peut pas gagner tout le temps ! On en a bien profité il y a quatre ans, là-aussi d’ailleurs. Lionel a été fort quand même ! On avait dit qu’on serait en quatre jours aux Canaries, on y était en trois jours et demi. Nous étions partis pour aller très vite par contre mettre 7 jours et 7 heures comme l’a fait Lionel… Il va le garder longtemps son record Record #sailingrecord .

Il y a quatre jours, j’ai fait un essai. Je progressais vent de travers à 28 – 30 nœuds et je me suis demandé s’il y avait moyen d’aller plus vite. J’ai repris 3 cm d’écoute et je suis passé à 32 nœuds. Lionel était toujours à quatre tours de plus. Aux allures où nous avons navigué, ce n’était pas trop risqué. Moi, je n’ai pas fait un seul planté. Lionel n’est pas allé trop loin puisqu’il gagne. Respect ! Mais moi, je n’ai pas envie de naviguer comme cela. Je ne veux vraiment pas casser. Le bateau en est à sa cinquième transat et je n’ai pas cassé.

Sur l’intérêt de la course :
- MD : Cela a été une course très intéressante tactiquement et météorologiquement. Même si les coups n’étaient pas très compliqués, il y avait des choses à faire et cela a laissé l’opportunité à certains de revenir. Par exemple, Pascal Bidégorry qui se remet dans le paquet de tête alors que l’option qu’il prend n’était pas très simple. Du coup, cela a été très riche à vivre de l’intérieur, mais très intense aussi. Je ne sais pas comment sont les autres mais je suis bien naze, bien fatigué. Je n’ai pas l’impression d’avoir perdu mon temps pendant les 8 jours. J’avoue que cela me va bien que ça ne dure que huit jours car c’est suffisamment dur et intense pour qu’on n’ait pas envie de journées à rallonge. On dort très peu, à peu près deux heures par 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures . Je n’ai jamais eu autant d’hallucinations que pendant cette course. J’ai par exemple vu un tsunami et j’ai aussi souvent eu l’impression de ne pas être seul à bord. Mais quand je l’appelais pour venir discuter, chaque fois, il disparaissait. Quand cela t’arrive, tu te dis qu’il est temps d’aller dormir.

Sur Lionel
- MD : Je ne suis pas surpris de voir Lionel remporter la Route du Rhum. Il a beaucoup d’expérience. Il est parti sans aucune pression. Il maitrise l’outil, il a la hargne, la gentillesse et la discrétion nécessaire pour réussir. Lionel doit certainement être l’équipier le plus titré de tout le plateau français.

Sur le faible écart avec Thomas
- MD : Je n’ai pas de regret par rapport à Thomas. Des « 9 minutes », j’en ai perdu je ne sais combien au cours de cette course. Surtout la nuit. La nuit, je n’ai jamais aussi mal navigué !

La fin de l’aventure Aventure avec Géant
- MD : L’histoire avec Géant n’est pas encore terminée. D’abord, je dois ramener le bateau à la maison puis le réparer des petits bobos de la course. Cela a été quatre ans de bons et loyaux services avec ce bateau. J’ai pris beaucoup de plaisir et j’ai passé des heures à regarder la coque se soulever. C’est de la finesse de poser le bateau juste en équilibre, comme un funambule. Ce sont des moments rares, des moments où on n’a pas envie que cela s’arrête.

La nostalgie du multicoque
- MD : Je ne suis pas nostalgique. Je le serais si je n’avais plus rien à apprendre de ces bateaux là. Si je pouvais combiner deux projets – monocoque et multicoque, ndr-, je le ferai. Si je peux revenir au multicoque après avoir fait ce que je souhaite faire en monocoque, j’y reviendrai avec plaisir. En plus là, nous avons eu 8 jours de navigation de bonheur. Nous sommes à un stade où nous arrivons à mener nos bateaux en solo en solitaire sur l’Atlantique au même rythme qu’en équipage. Je risque d’être très ému quand ils vont enlever les lettres de Géant pour mettre un autre nom. Ce sera la fin de cette histoire là mais aussi le début d’une nouvelle histoire avec un autre propriétaire. J’espère qu’elle sera aussi riche que celle que j’ai vécue.

Sur les monocoques
- MD : Le retour au monocoque ? Cela va être le bonheur, les vacances. On va enfin pouvoir dormir un peu mais attention, les monocoques d’aujourd’hui vont très vite. Regardez les performances des monocoques de 70’ sur la Volvo Ocean Race ! Nos IMOCA Imoca #IMOCA 60’ sont plus légers mais aussi puissant que ces 70’. Avec PRB, j’ai déjà fait 32 nœuds de nuit, sous pilote, à la table à cartes. A l’époque, on disait que c’était des bateaux lents… Le multicoque est très exigeant. Cela fait aussi du bien quand ça s’arrête.

Info presse Fabienne Morin / Effets Mer


NDR : Michel Desjoyeaux arrête son programme multicoque puisqu’il est arrivé au terme de son contrat avec Géant. Le "Professeur" a annoncé qu’il voulait revenir sur le circuit IMOCA Imoca #IMOCA pour prendre part au prochain Vendée Globe. Il tenterait alors de reprendre son titre de 2001 détenu depuis 2005 par Vincent Riou à qui il avait laissé la barre du voilier PRB.

Il se dit que Desjoyeaux ferait construire un monocoque de 18 mètres sur plans Farr, tout comme Vincent Riou et Jérémie Beyou. Il serait en discussion avec un partenaire du circuit pour cette nouvelle aventure du Finistérien qui annonce donc aussi qu’il se verrait bien à la barre d’un autre multicoque… géant ?

CG


Classement Général de la Route du Rhum – La Banque Postale 2006

- 1er Lionel Lemonchois, Gitana XI, arrivé le 6 novembre à 6h 21’ 6’’ heure française
- 2e Pascal Bidégorry, Banque Populaire, arrivé le 6 novembre à 17h 27’ 7’’ heure française
- 3e Thomas Coville, Sodeb’o, arrivé le 7 novembre à 2h 41’ 02’’ heure française
- 4e Michel Desjoyeaux, Géant, arrivé le 7 novembre à 2h 50’ 24’’ heure française
- 5e Franck Cammas, Groupama, arrivé le 7 novembre à 6h 57’ 17’’ heure française



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