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Record de l’Atlantique Nord

Bruno Peyron reprend le record de l’Atlantique

Premières réactions du skipper de Orange II après l’exploit en 4 jours 8 heurs

vendredi 7 juillet 2006Redaction SSS [Source RP]

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Orange II a franchi ce jeudi soir 6 juillet la ligne d’arrivée au Cap Lizard, à 21h24 heure française. Parti dimanche de New York, le maxi catamaran de Bruno Peyron et ses onze hommes d’équipage a traversé l’Atlantique Nord en 4 jours, 8 heures, 23 minutes et 54 secondes à une vitesse Vitesse #speedsailing moyenne supérieure à 27 nœuds sur la route théorique. La Dream Team d’Orange II améliore de 9 heures, 4 minutes et 12 secondes le record Record #sailingrecord du Playstation de Steve Fossett, qu’on disait pourtant intouchable. Voici les premières réactions de Bruno Peyron quelques secondes après le passage de la ligne.

Le premier sentiment ?
- « C’est une joie profonde... Il y a des grands sourires sur des visages fatigués... C’est normal, on s’est donné comme il faut et de temps en temps dans la vie ça fait du bien de se donner à fond ! On est focalisé sur l’instant. Pour moi ça fait trois... Trois Jules Verne, Trois records de l’Atlantique. Ce qui me plait aussi c’est la manière : ça s’est passé exactement comme on voulait, tout l’équipage a eu les bonnes réactions au bon moment. On a touché un bout de glaçon - enfin, je pense que c’est ça - mais on a bien réagi. Le bateau est blessé mais entier et à l’endroit, et on peut être fier de ce boulot là. C’est un peu surréaliste aussi, comme si on était partis hier de New York...

Un record Record #sailingrecord très éprouvant physiquement ?
- C’est un record Record #sailingrecord physique qui demande de l’engagement. On n’était pas très nombreux. Nous avions choisi d’être douze, deux quarts, donc forcément ça a été physique. Mais c’est une belle fatigue. Sur le Tour du monde c’est différent car on gère sur la longueur, là nous étions dans l’avion la veille du départ et Jet Lag ou pas, nous sommes partis tout de suite. De plus, nous avions l’espoir de ne pas faire trop de manœuvres et en fait on a du en faire une bonne vingtaine. Et on les fait avec tout l’équipage sur le pont, y compris à 35 nœuds et en pleine nuit dans la brume, bien sûr. Et quand le quart soit disant de de repos se fait réveiller deux fois, forcément ça use.

L’avarie sur le safran ?
- On a perdu entre 6 et 8 heures avec cette histoire Histoire #histoire de safran, mais quelque part ce n’est pas grave, même si on sait qu’on peut faire encore mieux, que le bateau le mérite. Mais je le répète, ce n’est pas grave, ça laisse un peu de latitude à nos amis et adversaires qui vont tenter de nous battre... et ça nous donnera une occasion de retourner sur l’eau le chercher, même si on n’a pas fait exprès !

Descendre sous la barre des 4 jours, c’est possible ?
- Catégoriquement, oui ! Quand on faisait notre routage avant de percuter notre Ofni, ce bout de glaçon, nous étions sur ce rythme de traverser en moins de quatre jours. Donc, je le répète : catégoriquement, c’est oui. Traverser en moins de quatre jours, c’est possible.

La concurrence arrive, de nouveaux maxis...
- La concurrence ? Il leur reste une dizaine d’heures de marge. On aurait pu les prendre cette fois-ci, mais une dizaine d’heures c’est à mon avis ce qu’on leur laisse. Et je suis ravi que des adversaires s’engagent, car si on est encore numéro un de la discipline, il va falloir se battre pour le rester. Les équipes qui arrivent sont de très belles équipes, très performantes...

C’est la victoire d’un groupe ?
- C’est certain. Lors du Jules Verne 93, j’ai découvert tout ce qui pouvait se passer en équipe. On a réussi à pousser au paroxysme cette notion de qualité de groupe avec l’Orange Sailing team, la Dream Team, appelez là comme vous voulez... Ce que je veux dire c’est qu’on peut ne pas se voir pendant 3, 4 ou 6 mois mais les automatismes reviennent en 10 minutes, et ça c’est magique. Quand on fait un sport collectif à ce niveau d’ambition, il faut savoir le faire à fond, ensemble et avec la manière. Après, la vie fait qu’il y a un peu de chance qui sourit ou pas. Ici, ça a failli s’arrêter sur un morceau de glace au milieu du parcours...

Le record des 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures  ?
- On a été les premier à 600 milles en équipage, les premiers à 700 milles et maintenant les premiers à 750 milles (766 en fait, NDR)... L’équipe de France en finale, Amélie Mauresmo en finale, le record pour Orange II... Je ne sais pas en quelle couleur joue Amélie mais c’est très beau tout ça ! Les Bleus de Domenech, nous autres les Orange... tout ça nous fait de jolies couleurs pour ce week-end sportif, c’est très beau. C’est parfait !

Retrouver La Baule demain ?
- Ça fait plaisir ! C’est un clin d’œil pour nos amis du petit pays dans lequel on a passé notre jeunesse. C’est plutôt sympathique de passer faire coucou aux amis et à la famille, j’espère qu’à eux aussi ça leur fera plaisir !


Voir en ligne : Info Presse / Pierre Giboire / Mer & Media / www.orange-sailing-team.com


Un record historique...

Depuis 100 ans d’histoire, le record de la traversée de l’Atlantique est mythique à plus d’un titre. D’abord parcequ’il fut établi pour la première fois en 1905 par le célèbre Charlie Barr à bord de la goélette Atlantic. Premier temps de référence battu seulement 75 ans plus tard par un certain Eric Tabarly. Puis ce fut au tour des spécialistes français du multicoque, Marc Pajot, Patrick Morvan, Loïc Caradec, Philippe Poupon et enfin Serge Madec... d’améliorer ce précieux record. 1O ans passeront enfin avant que le géant PlayStation construit pour The Race, pulvérise le chrono de Madec en 4 jours, 17h et 28 mn. Depuis, seul Bruno Peyron tenta de s’y attaquer. C’était en aout 2004 et la tentative échoua de 31 minutes... Déjà détenteur à deux reprises du record de l’Atlantique en solitaire, le skipper de Orange II n’avait donc jamais réussi à battre ce record en équipage. C’est chose faite ce soir... Bravo Bruno !

Palmarès de Bruno Peyron

1er navigateur à réussir le Tour du Monde en moins de 80 jours (Trophée Jules Verne 1993), Bruno Peyron est le seul navigateur à avoir conquis le tour du monde à trois reprises. Fondateur de The Race (première course autour du monde « no limits » 2000 / 2001), il est recordman du plus grand nombre de milles parcourus en maxi-catamaran océanique (330 000 milles). ce soir, il est devenu le nouveau recordman de l’Atlantique nord en équipage.

Extrait de son palmarès :
- 3 fois recordman du tour du monde en équipage (1993, 2002 et 2005)
- 2 fois recordman de l’Atlantique en solitaire (1987 & 1992)
- nouveau recordman de l’Atlantique en équipage (juillet 2006)
- 2 fois recordman du Pacifique en équipage (1997 & 1998)
- 4 fois recordman des 24 heures (1982 / 1995 / 2000 / 2004)
- Recordman de la Méditerranée (2002)
- 2 fois Neptune d’Or (1987 & 1993)
- 24 records océaniques & 37 transocéaniques
- Plus de 400 000 milles parcourus sur tous les océans du monde.


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