Vendée Globe
Vincent Riou : "nous avons 4 jours d’avance sur une première moitié de tour du monde"
Le skipper de PRB passe en tête au Cap Leeuwin en un temps record
mardi 14 décembre 2004 –
- Comme il y a quatre ans, PRB passe en tête au niveau du cap Leeuwin. Mais avec un nouveau skipper à sa barre : Vincent Riou, dit "le terrible"
- Photo : V.Riou / PRB
Au-delà des chiffres, le bilan pour PRB est évidemment positif. Vincent estime son plan Finot/Conq à 100 % de son potentiel et il juge le bonhomme dans le même état. Et puis bien sûr, il est en tête, atout psychologique indéniable et preuve de la qualité de sa traversée de l’Océan Indien. Avec 70 milles d’avance sur Bonduelle, le leader pense que la situation évoluera peu jusqu’à la prochaine porte située au sud de la Tasmanie : « Jean a choisi de plonger au sud mais je ne comprends pas trop pourquoi. Bilou devrait par contre revenir encore un peu sur nous mais bon la situation peut évoluer selon le déplacement de la dorsale anticyclonique située dans notre nord ». La suite parait quant à elle plus compliquée : « il y aura des grands choix à faire qui pourraient scinder la flotte. Mais on a encore le temps ».
Interview Vincent Riou après le Cap Leeuwin
Comment as-tu vécu cet Océan Indien ?
« C’était encore pire que ce que je craignais. C’est vraiment un endroit difficile et je n’ose pas imaginer ce que cela peut donner avec des tempêtes encore plus fortes ! »
PRB est le bateau idéal pour ce type de temps ?
« C’est sûr que je me réjouis de sa stabilité. Mais je pense que le bateau idéal serait encore un peu plus protégé ».
Jean Le Cam, Roland Jourdain et même Mike Golding, ont décrit des situations parfois très difficiles. Tu sembles l’avoir mieux vécu. Tu l’analyses comment ?
« Ils ont peut-être attaqués plus que nous à certains moments. C’est difficile à dire. Ce qui est sûr, c’est qu’ils possèdent des bateaux plus larges et plus puissants que PRB ou VMI et donc plus instables quand ils naviguent abattus. Nous, nous pouvons nous le permettre. Mais en même temps ils sont prévus pour aller plus vite dès qu’ils lofent. C’est leur qualité première ce qui signifie qu’il faut oser les pousser dans ce type d’allure. Pour Ecover, c’est encore particulier puisqu’il est à la fois puissant et très léger et donc c’est sûr que par ici, Mike doit être moins serein que moi à bord de PRB par exemple ».
Comment juges-tu ta traversée de l’océan Indien ?
« J’aurais pu mieux faire surtout à la fin où j’ai perdu 10 à 15 milles en ne coupant pas la porte où je le souhaitais. Mais j’ai également toujours choisi une route nord très sûre pour éviter à la fois les centres dépressionnaires et les glaces. Je n’ai jamais été à plus de 85% de mes polaires de vitesse
Vitesse
#speedsailing
contre 100 % dans l’Atlantique ».
L’état du bateau et du bonhomme ?
« PRB est à 100% de son potentiel comme au départ. A chaque fois que j’ai eu des petites bricoles, j’ai pu les résoudre. Quant au bonhomme, il est plutôt en bonne forme. En ce moment, je dors bien. Cette nuit, j’ai dormi 8 heures d’affilée. Le matin c’est café noir, beurre salé en boîte et biscotte. Question nourriture, on ne s’embête pas à bord de PRB ! Ce soir, je m’offre même en apéritif un jeu
Jeu
#jeu
de jambon catalan offert par Albert Bargues. Reste que je suis pressé de rentrer à la maison. C’est une bonne motivation pour aller vite ».
La solitude ?
« Je ne suis pas fait pour vivre seul, ce n’est pas une découverte. Mais je n’en souffre pas énormément ».
Comment expliques-tu la différence de plus de 4 jours avec Michel ?
« Ce qui est intéressant, c’est que nous avons 4 jours d’avance sur une première moitié de tour du monde où Michel estimait avoir été vite il y a quatre ans du fait de la pression d’Yves Parlier. Ensuite, dans le Pacifique il a eu moins de pression et on sait qu’il n’a pas été le plus rapide sur l’Atlantique. Les bateaux sont peut-être mieux préparés mais c’est avant, dans la descente de l’Atlantique, que nous avons gagné cet écart grâce à des conditions exceptionnelles. Je pense que nous n’avons pas dû avoir plus d’une journée ou deux en dessous de 10 nouds de moyenne. C’est très significatif même si je le répète nous n’avons pas été très vite dans l’Océan Indien ».
Info Effets Mer - Fabienne Morin
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