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The Transat

Jean-Pierre Dick : « Il faut une vague gigantesque pour retourner le bateau comme cela ! »

samedi 5 juin 2004Redaction SSS [Source RP]

Joint par téléphone satellite à 12h ce jour (heures françaises), Jean-Pierre Dick est revenu en détail sur le chavirage de Virbac et cette nuit difficile passée au milieu de l’Atlantique Nord.

Vague gigantesque... « C’est incroyable et complètement dingue ce qu’il s’est passé. J’avais pourtant bien réduit les voiles, tout était prêt à bord pour affronter le coup de vent, je naviguais vraiment dans des conditions saines... (ndlr : Virbac était sous trinquette seule au moment du chavirage à 360°). La mer était forte et je devais avoir 50 à 55 nœuds de vent avec de grosses vagues. Je marchais alors à 7 nœuds à 60° du vent. J’étais à l’intérieur, dans le compartiment arrière, en train d’arrimer du matériel pour éviter qu’ils ne bougent trop. Le bateau s’est alors couché sur le côté comme un dériveur, puis a fait un 360°. J’ai fait un roulé boulé à l’intérieur et me suis cogné la tête contre une cloison. Tout a été très vite, cela n’a pas duré plus de cinq secondes. Il faut une vague gigantesque pour retourner le bateau comme cela ! C’est incroyable... Je ne comprends vraiment pas ce qu’il s’est passé ! ».

Nuit de travail... « Je me suis mis aussitôt à nettoyer le pont pour enlever les éléments du mât qui pouvaient cogner contre la coque. J’ai mis à l’eau tout ce qui était cassé sauf la bôme cassée en deux. Je vais essayer de la réparer pour tenter de faire un gréement de fortune avec. Le problème est qu’il y a pas mal d’eau à l’intérieur. J’estime à environ deux tonnes d’eau qui sont entrées dans le bateau par une des portes qui était restée ouverte. Tous les objets ont virevolté à l’intérieur... Maintenant je trouve des objets partout et dans des endroits incroyables. Plus rien n’est à sa place... ».

Le froid... « Ce qui est très dur c’est le froid. Je n’ai plus de vêtements secs et il fait un vrai froid de canard ici. Cette nuit pour dormir cela a été un cauchemar. Je me suis recroquevillé dans un petit duvet en essayant de me reposer un peu... Je n’ai plus rien à me mettre, juste un petit bas encore un peu sec mais comme tout est mouillé à bord... Il faut bien imaginer que nous ne sommes pas loin du Groenland et que la température est vraiment basse ».

Priorités... « La priorité est de vider l’eau dans le bateau. Tout est sous l’eau même les batteries. C’est pour cela que je dois économiser mon énergie. J’ai tout coupé à bord et ne garde que le Standard C allumé (ndlr : utile pour positionner le bateau en permanence) et mon téléphone satellite en veille. Ensuite, je vais m’obliger à manger un peu et me reposer car je suis fatigué. Tout demande énormément d’efforts à bord. Ensuite, il va falloir que je contrôle l’intégrité de la coque. Le travail en plus n’est pas des plus faciles à faire à bord car si le vent est un peu tombé (ndlr : 20/25 nœuds actuellement sur zone) mais il y a encore beaucoup de vagues ».

Deux solutions envisagées... En contact permanent avec son équipe technique à terre, deux solutions sont pour le moment envisagées pour venir en aide à Virbac quasi au milieu de l’Atlantique Nord : la première serait la mise en place d’un gréement de fortune via la bôme ce qui permettrait à Jean-Pierre Dick de rejoindre l’Europe par ses propres moyens, la seconde étant la mise en place d’une solution de secours pour aller chercher Jean-Pierre et remorquer Virbac.


Voir en ligne : Info Laurent Simon / Windward / www.jpdick.com



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