Sea, Sail & Surf news

Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

Transat AG2R

Armel Le Cléac’h et Nicolas Troussel remportent la 7e Transat AG2R

"C’est notre première traversée, c’est nos deux anniversaires et c’est la victoire"

mardi 11 mai 2004Information Transat AG2R

Voilà, la 7e Transat AG2R est jouée. Armel Le Cléac’h et Nicolas Troussel se sont finalement imposés à l’issue d’un dernier sprint qui n’a pas manqué d’intensité. Les deux copains du bord de Groupe SCE-Le Télégramme coupent la ligne à 16 heures 49 minutes et 3 secondes (22h 49min3sec, heure française). Ils décrochent là des lauriers océaniques, riches en saveur et à la hauteur de cette édition pour le moins relevée et au suspense haletant après 20 jours 8 heures 49 minutes et trois secondes de mer ! Ils devancent la paire de Banque Populaire, Pascal Bidegorry et Sidney Gavignet, qui n’a certainement pas manqué de ténacité au point de les menacer jusque dans les ultimes longueurs de cette grande traversée océanique. Seulement, rien ne semblait pouvoir plus freiner les deux jeunes skippers du jour, fermement décidés à fêter leur double anniversaire de la plus belle manière : la victoire en terre tropicale au bout leur toute première transatlantique. Magique !

20 jours 08 heures 49 minutes 03 secondes à 7,69 nœuds de moyenne pour les deux Finistériens
Photo : F.Mousis / Transat AG2R

Les derniers classements et les dernières nouvelles venues du large annonçaient la couleur. Locale en l’occurrence puisque c’est un dénouement chaud, très chaud qui se profilait à l’horizon des côtes escarpées de St Barthélemy. La chose était entendue et c’est bien à l’issue d’un duel au sommet, qui avait promis de donner des airs de match-racing match-racing #MatchRacing et de régate « full contact » en eaux turquoises à ce dénouement final. Mais rien n’y a fait - ni la capacité des deux skippers de Banque Populaire à passer la vitesse Vitesse #speedsailing supérieure, ni leur décalage dans le sud qui leur a permis de sensiblement resserrer l’écart à quelques heures de l’arrivée - Armel et Nicolas n’ont pas trébuché au moment de pointer leur étrave en tête. Ils n’ont pas faibli au moment d’attraper dans leurs voiles des honneurs qui ne devaient plus leur échapper et s’offrir dans la foulée le plus des cadeaux pour un double anniversaire. Pas une surprise tombée du ciel, non... mais un bien beau présent venu tout droit de l’océan, où ils ne s’étaient pourtant jamais aventurés.

14h30, en ce mardi 11 mai. Sous le ciel (toujours nuageux) de St Barth, Armel et Nicolas sont annoncés. Ils se rapprochent, les voilà à moins de 20 milles, à 11 nœuds sur la route directe, propulsés par les alizés enfin un plus zélés. A fond sous spi ! « A bloc, à donf ! », comme prévu, comme annoncé haut et fort lors de la dernière vacation par ceux qui attirent le respect et les bravos dans leur sillage et qui n’ont jamais douté. Oui, les deux compères - du haut de leur 28,5 ans de moyenne d’âge - ont réalisé un parcours exemplaire, une course superbe à l’issue de laquelle ils laissent un beau lot de vieux loups de mer dans leur tableau arrière. On savait Armel digne des plus beaux coups d’éclat. Personne n’est d’ailleurs prêt d’oublier que ce skipper, volontiers désigné comme la plus belle étoile filante de sa génération, est le dernier vainqueur en date de La Solitaire, la reine des épreuves au royaume des pros du solo. On savait aussi qu’Armel et Nicolas, dans le même bateau, sont capables du meilleur et qui leur tardaient de faire de plus belles étincelles encore. De briller au large. Preuve est faite ! Et de fort belle manière Les deux font la paire et n’ont fait aucun impair en mer. Les voilà propulsés au rang des meilleurs après un bon bol d’air marin qu’ils ont avalé « cul-sec » après 3760 milles parcourus et 20 jours 8 heures et 49 minutes de course.

Mais si cette victoire paraît si belle, c’est parce qu’elle a été des plus disputées. On ne saurait manquer de souligner la prestation océanique des deuxièmes attendus à St Barth. Pascal Bidegorry et Sidney Gavignet ont lutté jusqu’au bout et n’ont rien lâché même dans les ultimes longueurs. Rappelons en effet que ces deux grands animateurs de cette 7e Transat AG2R sont restés cramponnés aux avant-postes, bien que privés d’électronique et l’électricité depuis deux semaines. Mais du jus, ils n’en ont pas manqué, au point d’être les seuls à pouvoir voler au vol la vedette aux vainqueurs du jour. Pascal et Sidney ont tenu leur monde en haleine et c’est bien deux autres grands vainqueurs qui étaient attendus de pied ferme pour monter sur la deuxième marche du podium de cette septième Transat AG2R. A 17H30, heure locale, ils étaient annoncés en approche de la ligne, à une demi-heure de l’arrivée.

L.F.

Arrivée à St Barth du Groupe SCE - Le Télégramme
Photo : F.Mousis

- Armel et Nicolas en cœur : « On est vraiment super heureux. C’est une belle histoire Histoire #histoire qui se déroule : c’est notre première traversée, c’est nos deux anniversaires et c’est la victoire. Vraiment, c’est un beau et grand jour ! La course a été très intéressante parce qu’il a fallu se battre jusqu’au bout avec Banque Populaire pour se positionner en approche de la ligne d’arrivée. Les derniers jours on était à 200%, on se relayait toutes les dix minutes à la barre pour empêcher Pascal (Bidegorry, ndlr) et Sidney (Gavignet, ndlr) de revenir. On est très-très contents parce qu’on s’est beaucoup investi cet hiver. On a tout fait pour prendre le départ et là on termine sur la plus haute marche du podium. C’est une belle revanche sur le mauvais sort d’il y a deux, quand on avait dû abandonner. Et toute cette effervescence, ça fait vraiment chaud au cœur ! »

- Jérémie Beyou, Delta Dore : " Je suis content pour Armel et pour Nico qui a lui aussi beaucoup de talent. C’est génial qu’il puisse éclater enfin publiquement ! On a moins parlé de lui mais il a aussi beacoup galéré pour trouver de quoi financer ses saisons Figaro et cette victoire lui sera utile. C’est quelqu’un de très attachant. C’est top !"

Info L.Caraes / Kaori



A la une