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Semaine Olympique Française

Bernard Bonneau : "A Hyères, il y a le Mistral et en Grèce, le Meltem"

Interview du coordinateur général de la SOF

samedi 24 avril 2004Information FF Voile

C’est aujourd’hui à Hyères (Var) qu’aura lieu à 19h30 la cérémonie d’ouverture de la 36e Semaine Olympique Française de voile. Demain, dimanche, à 12 heures, débuteront les régates pour les 620 bateaux engagés. A 100 jours des Jeux d’Athènes, le plus grand événement français de la voile légère bat les records en accueillant 58 nations. Du jamais vu ! Le responsable de l’épreuve, Bernard Bonneau, trace les grandes lignes de cette cuvée 2004. Interview de Bernard Bonneau, coordinateur général de la SOF.

En Finn, Guillaume Florent (YC Dunkerque) vient jouer sa sélection pour Athènes
Photo : G.Martin-Raget/FFV

A bientôt 53 ans, l’homme conserve un regard de gamin : l’oeil pétille, le sourire est malin, le charme n’est jamais loin. Bernard Bonneau aime plaire et plait en général. En conclure que ce cadre de la Fédération Française de Voile n’ait pas capable de fermeté serait commettre une grave erreur : s’il sait écouter, ce rochelais possède également la force de ses convictions. Et il en faut pour, en lien avec le service des sports de la Ville de Hères, tenir depuis 13 ans la barre de la SOF.

Car côté organisation Organisation #organisation , l’épreuve référence de la voile légère se manouvre comme un navire de lourd tonnage. Les chiffres le disent : 800 concurrents à inscrire, 6 parcours de régate à mettre en place pendant une semaine, le travail des 260 bénévoles à organiser, 80 bateaux d’organisation Organisation #organisation à gérer. Celui qui sera le vice-président du jury des JO et le président de celui du Vendée Globe puise également dans son expérience de l’épreuve : « je suis venu à Hyères en tant que concurrent en 470 hommes, puis, au milieu des années 80, comme entraîneur de cette même série avant de m’occuper de l’organisation ». Il nous dresse aujourd’hui le portrait de l’édition à venir et un premier bilan de l’olympiade en cours.

Quelles sont les caractéristiques de l’édition 2004 ?
- « En premier lieu un nombre inégalé de pays inscrits. Avec 58 nations représentées nous battons le record Record #sailingrecord de l’épreuve qui était de 51. Je doute qu’il y ait beaucoup d’épreuves en France, tous sports confondus, qui soient aussi internationales ! A côté des nations majeures de notre sport, on retrouve des pays comme le Pérou, le Vénézuéla ou les îles vierges américaines qui n’ont qu’un représentant. Ensuite, la proximité des JO rend cette épreuve cruciale pour certaines séries car s’y jouera la qualification pour Athènes. C’est particulièrement vrai en Europe (solitaire féminin, ndr). Dans cette série, 20 pays sont déjà qualifiés et il reste cinq places qui vont se décider ici. Or se les disputent des nations majeures comme l’Italie, la Suède, le Canada, le Japon, l’Argentine, la Croatie. Et pour ajouter un peu de piment, d’autres pays organisent la sélection de leurs représentants pour les JO. Je songe, par exemple, à la hollandaise Carolyn Brouwer qui, multi championne du monde, n’a jamais pu aller aux JO et dont le sort se jouera à Hyères ! C’est aussi le cas pour les françaises. On retrouve des enjeux comparables en Laser, Finn, Tornado, Yngling. Je peux vous dire que tous les concurrents qui se retrouvent dans ce cas sont extrêmement attentifs aux détails, aux règles du jeu Jeu #jeu , à l’organisation ce qui nous met une pression supplémentaire. Et, paradoxe de cette édition, on trouve mêlés des concurrents pour qui la SOF sera vitale et d’autres, des ténors déjà assurés de leur présence à Athènes, qui viennent ici décontractés uniquement pour la gagne. Cela donne une atmosphère un peu surréaliste ».

Y a-t-il des points communs entre les plans d’eau de Hyères et Athènes ?
- « Oui, incontestablement. On retrouve des caractéristiques méditerranéennes avec des vents divergents, des conditions qui peuvent changer brutalement - ici il y a le Mistral, en Grèce le Meltem - et il faut donc être capables de polyvalence et d’adaptations rapides ».

Est-ce que la proximité des JO a des implications pour l’organisation ?
- « Et bien justement parce que les conditions sont changeantes et variables selon l’endroit où l’on se trouve sur le plan d’eau j’ai demandé aux différents comités de course d’oublier leur égo et d’être extrêmement réactifs et solidaires. Je ne cherche pas spécialement à ce que le responsable de l’un des ronds soit plébiscité par les coureurs de la série qui y courent mais à ce que toute l’organisation sportive le soit ! Donc pas question que d’un côté, une série dispute un maximum de régates et que une autre, ailleurs sur le plan d’eau, en coure peu. Nous devons être capable de transférer une série rapidement sur un autre rond ».

Et sur le plateau ?
- « Nous avons vécu une avant SOF difficile car la semaine dernière se sont achevés trois championnats du monde (49er, Mistral H et F, Tornado, ndr), pendant va se dérouler le championnat du monde de Star (ce qui prive la SOF de cette série, ndr) et une semaine après notre épreuve auront lieu ceux des 470. J’ai du coup craint à un moment l’hémorragie et puis finalement nous aurons quasiment le même nombre de bateaux qu’en 2003. Mais tout cela doit entraîner une réflexion sur le calendrier car en année olympique, je pense qu’il ne devrait pas y avoir de championnat du monde. D’une manière général, je pense que les « Semaines » que ce soit la nôtre, celle de Palma, Medemblick ou Kiel devraient être protégées un peu à la manière des tournois du grand chelem en tennis. Notre sport y gagnerait en lisibilité ».

Cette SOF 2004 est la dernière de l’olympiade. Constatez-vous une évolution en quatre ans ?
- « L’exigence de professionnalisme est de plus en plus fort. Par contre, je n’ai pas vu en quatre ans beaucoup de jeunes régatiers progresser au point de devenir des ténors du circuit. Ces derniers étaient là il y a quatre ans et sont toujours là aujourd’hui. Les Ben Ainslie, Sébastien Godefroid, Mateuz Kusznierewicz (Finn), Carolyn Brouwer (Europe) Robert Scheidt (Laser), Sofia Bekatorou (470 F) ou Mitch Booth (Tornado) constituent le circuit olympique et sont de vrais professionnels qui ont ici leurs habitudes, s’organisent eux-mêmes et ne demandent pas grand-chose. Ce sont les Prost du circuit et en résumé, je constate peu de renouvellement. Maintenant il y a des exceptions qui confirment la règle. Des écoles nationales sont apparues comme la Croatie et la Chine. Et puis des individus : je pense par exemple aux françaises Petitjean/Douroux en 470 femmes. Autre évolution : on observe des transferts d’entraîneurs et il n’est plus rare que le coach d’un pays soit un étranger. Enfin, nous avons ouvert il y a trois ans l’épreuve à une série paralympique : les 2.4. En 2002, ils étaient 7 inscrits et aujourd’hui 26. C’est une vraie satisfaction. »

• Repères

- 11 séries : Mistral H et F, 470 H et F, Tornado, 49er, Finn, Laser, Europe, Yngling, 2.4 paralympique. Seuls les Stars dont le championnat du monde débute demain en Italie sont absents.
- 620 bateaux engagés soit environ 800 régatiers
- 58 pays , 6 parcours de régate, 260 bénévoles, 15 juges internationaux

Les principaux français participant à la SOF

- en 470 Hommes : Romain/Benjamin Bonnaud (SN Sablais) ; Gildas Philippe (Douarnenez Douarnenez #Douarnenez Voile) / Nicolas Le Berre (SRBrest)

- en 470 Femmes : Ingrid Petitjean / Nadège Douroux (SN Marseille)

- en Europe : Solenne Brain (SRBrest), Blandine Rouillé (CNV Aix les Bains), Sophie de Turckheim (YC Antibes) et Manon Borsi (COYCH) (sélection pour Athènes en jeu Jeu #jeu )

- en Laser : Félix Pruvot (CN Fouesnant Cap Coz), Thomas Le Breton (SRBrest) et Jérémy Steyeart (CN Chatelaillon) (sélection pour Athènes en jeu)

- en Yngling : Anne Le Helley, Elodie Lesaffre et Marion Deplanque (SRRochelaises / APCC / SNO Nantes)

- en Finn : Guillaume Florent (YC Dunkerque)(sélection pour Athènes en jeu)

- en 49er : Vincent Joyeux (CN Lorient Lorient L’actualité du port de Lorient et de sa région. ) et Nicolas Cau (Calvi Nautique)

- en Tornado : Yann Guichard/Christophe Espagnon (SR Rochelaises) ; Xavier Revil/Laurent Guillemette (SR Annecy / CN Pays Drouais) ; Olivier Backes /Laurent Voiron (USPEG Marseille / YCLBDL)

Certains représentants français seront absents en raison de la proximité avec leur championnat du monde. C’est le cas pour les planches et les 49er. Par contre, ces athlètes viendront naviguer en fin de semaine et seront présents le jeudi pour une rencontre avec la presse, organisée à 19h00 à l’Espace Nautique Hyérois.


Voir en ligne : Evénement à suivre sur http://hyeres.ffvoile.net



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