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Tour du Monde à l’envers

Jean-Luc Van Den Heede : "Il n’y a pas de mots pour exprimer ce que je ressens "

Le record de Monnet est amélioré de plus de 29 jours

mardi 9 mars 2004Redaction SSS [Source RP]

Parti le 7 novembre dernier au large de Brest Brest #brest , VDH a amélioré de 29 jours 5 heures 50 minutes et 47 secondes le record Record #sailingrecord réalisé en 2000 par Philippe Monnet à bord de Uunet (151 jours et 19 heures). Il aura donc parcouru 25 564 milles en 122 jours 14 heures 3 minutes et 47 secondes.

La consécration d’une longue carrière autour du monde pour VDH
Photo : V.Curutchet / DPPI / Rivacom

Jean-Luc Van Den Heede, vient de boucler brillamment son tour du monde "à l’envers" - d’Est en Ouest - après quatre tours du monde à l’endroit (2e en 1986 et 3e en 1995 du BOC Challenge, 3e en 1989-90 et 2e en 1992-93 du Vendée Globe). C’était sa quatrième tentative contre vents et courants. En 1999, un premier essai, sur le monocoque Algimouss, avait avorté en raison d’une voie d’eau après un choc avec un objet flottant non identifié (OFNI). En 2001, lors de sa première tentative sur Adrien, son monocoque actuel (pas suffisamment fiabilisé à l’époque), il avait été contraint à l’abandon, pour des problèmes de puits de quille. Enfin, en janvier 2003, il avait été trahi par son mât qui s’était brisé au large de la Tasmanie. Un échec dur à avaler car VDH affichait alors, à mi-parcours, 18 jours d’avance sur le record Record #sailingrecord de Philippe Monnet.

" Il a fallu insister et on a un peu tâtonné. Il n’y avait pas beaucoup d’antécédents de bateaux de course pour tourner dans ce sens-là. Les forces engendrées étaient mal connues. Les efforts et les contraintes au près quand le bateau retombe dans les vagues et tape ne sont pas comparables avec ce que l’on connaît au travers du Vendée Globe. J’ai donc connu quelques échecs. Cette fois, quand je suis arrivé dans le Sud, j’étais assez rassuré. On avait vraiment soigné la solidité du bateau. La seule inconnue, c’était mon mât qui était neuf et plus léger que le précédent. J’avoue qu’au départ j’étais un peu anxieux au niveau du gréement. Et à l’arrivée cela va être la première fois que je fais un tour du monde sans monter dans le mât. Par le passé, j’ai fait pas mal d’ascensions... En vérité, on avait pas eu beaucoup le temps de sortir dans la grosse brise, mais j’ai été vite mis dans le bain à la sortie du Golfe de Gascogne. Là, j’ai vu comment Adrien réagissait et j’ai commencé à prendre confiance. Quand je suis arrivé dans le Sud, j’étais assez serein. Mais je suis toujours resté très prudent dans cette aventure Aventure . Je n’ai jamais laissé le bateau surtoilé. Dès que je sentais qu’il forçait, je réduisais... "

122 jours 14 heures 3 minutes et 47 secondes contre les vents 122 jours 14 heures 3 minutes et 47 secondes.
Photo : B.Stichelbaut / DPPI /Rivacom

La définition que Jean-Luc donne de ce Global Challenge est d’une simplicité et d’une clarté à toutes épreuves : " Dans le Vendée Globe on est poussé par le vent. Là, on prend tout de face. C’est la même différence entre un cycliste qui dévale une pente et celui qui monte une côte. C’est l’épreuve la plus difficile qu’un marin puisse vivre en solitaire. "

Concernant son extraordinaire avance sur le précédent record Record #sailingrecord , VDH s’explique : " J’avais raisonné de la façon suivante : Adrien marche 10 % plus vite que le voilier de Monnet. Je devrais faire quinze jours de mieux et puis, avec les galères qu’avait connues Philippe, j’estimais pouvoir gagner cinq jours. Je me voyais bien mettre 20 jours de moins. 25 de mieux, je ne l’avais même pas envisagé... J’ai vraiment mené cela comme une course avec un adversaire virtuel. Toutes les quatre/cinq heures, je cochais pour savoir où il en était. Je l’ai fait en permanence. L’avantage, c’est que je n’avais pas les contraintes d’une course... Il n’y avait pas la pression du concurrent à proximité. Il y a des moments où j’ai réduit alors qu’avec un adversaire dix milles derrière moi, je ne l’aurais pas fait. "

Philippe Monnet disait avoir vécu l’enfer, pour VDH les choses se sont beaucoup mieux déroulées : " Philippe Monnet disait avoir pris dix jours de plaisir pour 140 jours de galère. Personnellement, j’ai du mal à trouver dix jours de galère. J’ai vraiment pris du plaisir dans cette navigation. Notamment au Cap Horn. Passer le rocher mythique avec 40 nœuds de vent dans le cul dans ce sens-là, c’est rarissime et inespéré. Incroyable, alors que l’année précédente, j’avais subi un méchant coup de vent juste après l’avoir croisé. Le passage du Pot au Noir restera mon souvenir le moins agréable, 30 heures pour faire 30 milles, c’est pénible. Malgré tout cela a été très physique. D’abord, le bateau bouge beaucoup. Il est très raide, il a des mouvements assez brutaux. Je suis allé valdinguer deux, trois fois. Mais sans bobo, heureusement. Je n’ai jamais ouvert la trousse à pharmacie. J’ai pris deux cachets d’aspirine sur l’ensemble du voyage plus tous les jours un cachet de vitamines. C’est tout. "

Pierre Lasnier de MétéoMer ne cache pas sa satisfaction : " Jean-Luc a réussi à se créer de super conditions. Le jeu Jeu #jeu , c’est d’éviter les situations fortes et les situations faibles. Il a contrôlé et nous avons eu les éléments avec nous, en particulier au Cap Horn. Parfois, il m’a fallu être très persuasif, notamment dans des zones sensibles... Je serai aux Sables d’Olonne pour l’accueillir et le féliciter. " Le rendez-vous est pris : jeudi, Adrien entrera à 17 heures 15 dans le chenal du port des Sables d’Olonne.


Voir en ligne : Info Rivacom / www.vdh.fr


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