Le match qui s’est déroulé depuis hier, samedi 7 septembre, s’est montré digne d’une pure régate au contact. Preuve en est : 2 minutes et 55 secondes séparent les deux premiers, Maxi Edmond de Rothschild et Sodebo Ultim 3, et 6 minutes et 33 secondes, les troisième et quatrième, SVR-Lazartigue et Maxi Banque Populaire XI. Cinquième, Actual Ultim 3 n’est arrivé qu’une heure après le premier.

On retiendra de cette bagarre de tous les instants que le niveau de jeu est chaque année de plus en plus homogène et que ces 5 trimarans géants et volants aiment toutes les configurations de course. Cette édition 2024 en équipage fut un excellent tour de chauffe avant la Finistère Atlantique (Concarneau-Antibes) dont le départ sera donné le 28 septembre prochain et, pour certains, le Trophée Jules Verne, graal pour ces ULTIM en équipage, en stand-by dès le mois de novembre prochain.

Classement des 24H Ultim 2024

• 1. Maxi Edmond de Rothschild en 22h 10min 58sec
• 2. Sodebo Ultim 3 en 22h 13min 53sec
• 3. SVR-Lazartigue en 22h 28min 57sec
• 4. Maxi Banque Populaire XI en 22h 35min 30sec
• 5. Actual Ultim 3 en 23h 23min 58sec

Ils ont dit à leur arrivée au ponton de Lorient-La Base

Charles Caudrelier, Maxi Edmond de Rothschild

« Ce matin, il y avait de gros nuages, des zones moins ventées, il fallait être aux aguets. Celui qui a le plus gagné, c’est Sodebo, et nous avons réussi à accrocher tout de suite derrière lui. On ne pensait pas qu’il y aurait une aussi belle opportunité et on a su la saisir. Le départ était compliqué, les premiers ont touché du vent, et c’est parti très vite, SVR-Lazartigue a bien navigué. Cela s’est joué à peu de choses, à des risées, des petits placements. Sur ces 24 heures, c’est vraiment sympa de se retrouver au contact. Chaque bateau a des points forts et des points faibles, cela fait un beau match. On est content de ces 24H pour préparer l’avenir. »

Thomas Coville, Sodebo Ultim 3

« Ce n’est pas passé loin. Toute la course a été à rebondissements. C’était très serré pour tout le monde, le parcours était très ouvert. Il fallait s’accrocher du début à la fin. C’est ce qu’on a fait. On a tellement progressé avec le bateau qu’on avait une pêche terrible. Nous sommes allés chercher les meilleurs, et on en a encore sous le pied ! Le joli petit coup de ce matin est l’œuvre de Nicolas Troussel, une nouvelle « troussellerie » ! Nico est le chef d’orchestre du bateau dans ces courses-là. Tout le monde a été exemplaire pour mettre en œuvre son plan stratégique. Et on s’est éclaté ! »

François Gabart, SVR-Lazartigue

« Une belle régate ! On était toujours au contact, c’est monté crescendo avec peu de vent et un bon flux ensuite. On est content parce que nous avons fait une belle trajectoire, et ça s’est resserré en baie d’Audierne. Après nous allions très vite. Il y a eu des bandes de nuages, des conditions un peu changeantes et surprenantes. Mais, c’est le jeu de la régate. Il y avait plein de choses à faire. Je suis content, je retiens qu’on a été bien en tête, peut-être pas assez de réussite, mais ces navigations en équipage sont vraiment super. En solo ou en double, je pense qu’on ne peut pas faire les mêmes choses, surtout maintenir le bateau en vol tout le temps. »

Armel Le Cléac’h, Maxi Banque Populaire XI

« Ce fut une super bagarre, on savait que les bateaux étaient très proches en vitesse, et cela s’est confirmé sur tout le parcours. Il y a eu beaucoup de rebondissements. On pensait avoir fait le plus dur cette nuit, et le vent est revenu par derrière. Nous avons vu nos camarades revenir devant nous. Et puis, pas de chance, on s’est pris un filet dans le foil, SVR-Lazartigue nous est passé dessus. Mais, nous sommes très heureux de cette régate. Il y a eu beaucoup de manœuvres, des changements de voiles, un vent variable, il fallait être beaucoup sur les réglages. Chacun a fait son rôle à merveille à bord, c’était très fluide. »

Anthony Marchand, Actual Ultim 3

« Ça s’est super bien passé, on est content quand même de notre manière de naviguer, de manœuvrer. Ce n’était pas forcément très simple, car on sait qu’on a petit déficit de vitesse par rapport aux autres concurrents. On a essayé de trouver des petites options, notamment à Penmarc’h, ce matin. On savait qu’on pouvait revenir un peu. C’était super chouette avec de belles conditions : de la tactique au début et du vent fort au portant et au reaching. Nous avons tout eu ! C’était vraiment une chouette édition. Après un tour du monde de 60 jours, c’était super agréable de partager notre belle machine avec d’autre personnes compétentes. »